La politique a pendant longtemps été la chasse gardée des hommes. Le regroupement politique ‘’Union fait la Nation’’(UN) veut rectifier le tir en encourageant les femmes à s’impliquer davantage dans le militantisme politique. C’est le mobile des Journées de réflexion qui leur ont été dédiées les 9 et 10 novembre derniers à Porto-Novo.
Par Maryse ASSOGBADJO
La grande majorité de la population est constituée de femmes. Mais malheureusement, les actions de ces dernières restent encore peu visibles sur le terrain politique. Elles sont faiblement représentées dans la quasi-totalité des instances décisionnelles et ne sont souvent que la ‘’machine à voter’’ des hommes.
Après avoir pris la mesure de la situation, le regroupement politique ‘’Union fait la Nation’’(UN), n’enttend plus la laisser perdurer.
Sa troisième Convention organisée les 28 et 29 juin dernier en faveur de la jeunesse, traduisait déjà son engagement à ne laisser aucune couche sur le carreau.
Les présentes Journées de réflexion au profit des femmes commencées le 9 novembre et qui ont pris fin dimanche dernier à Porto-Novo, matérialisent la détermination dudit regroupement politique à les associer davantage à l’animation de la vie politique au Bénin.
Aucun développement sans l’implication des femmes
Pour l’UN, l’heure a sonné d’impliquer les femmes dans l’arène politique, autrement le développement tant souhaité ne saurait être qu’un vœu pieux.
«S’il est prétentieux de bâtir la cité sans la femme, il l’est davantage de courir à la conquête du pouvoir d’Etat au mépris de la femme. C’est fort de cette réalité que l’UN a fait l’option de leur offrir une tribune, afin qu’elles y jouent pleinement leur rôle dans l’édification d’un Bénin réellement prospère», a expliqué Idelphonse Tognibo, président du Comité d’organisation des Journées de réflexion.
Selon le coordonnateur national de l’UN, Lazare Sèhouéto, la promotion de la femme n’est pas une faveur, mais un droit et un impératif, au regard des exigences du développement. «Nous devons travailler à tirer dans nos cultures, les éléments dynamisants, pour améliorer les rapports homme/femme. Nous ne voulons pas d’une promotion folklorique de la femme qui en réalité, détruit son image .Nous ne pouvons pas professer la vision qui est la nôtre, celle de transformer qualitativement notre société en ne faisant pas de la femme, un pilier principal de cette transformation», a-t-il souligné.
Au cours de ces deux jours de réflexion, les femmes ont su développer des stratégies sur comment améliorer les visions de l’Union à travers le leadership et le militantisme politiques et de mettre sur pied des noyaux actifs de travail en vue de l’organisation prochaine de leur Convention.
La mobilisation dont ont fait montre les militantes à ces assises, explique leur soif de se mettre dans les rangs pour enfin défendre et obtenir ce qui leur revient.
«L’organisation de ces Journées est la preuve que nous sommes résolues à concrétiser nos aspirations à part entière et à parts égales dans tous les domaines de la vie publique. C’est par le mérite et la compétence que nous pouvons espérer bâtir une société viable, pacifique, juste et développée», a indiqué le porte-parole des militantes, Carolle Ikoafè Mitchaï.
Mais pour y arriver, il faudra franchir quelques obstacles de taille. Les femmes de l’UN en sont bien conscientes.
Les trois communications qui ont porté sur « le militantisme politique de la femme et les freins socioculturels», «l’enjeu de la participation des femmes aux instances de décision au Bénin : comment lever les obstacles » et le «leadership féminin» leur ont permis de cerner les contours pouvant les aider à s’insérer davantage dans la course.
