Néanmoins, pas de dialogue sans satisfaction des 4 préalables de l’Opposition)
24 heures après leur rencontre avec le Chef de l’Etat Patrice Talon, chaque parti politique de l’opposition l’ayant pris part, en parle. Dans cet élan, le parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), n’a pas dérogé à cette règle. Face aux Hommes des médias, hier, mardi, 16 juillet 2019, à son siège à Cotonou, ses deux délégués à ce tête-à-tête, ont d’abord reprécisé le pourquoi de leur présence, tout en revenant ensuite sur le déroulé de cette rencontre, avant d’annoncer enfin la posture qui est et qui sera la leur, quant à l’idée de tout dialogue, avec l’opposition.
Nourenou Atchadé et Paul Hounkpè, les deux représentants des Fcbe au palais de la Marina, n’étaient pas seuls, face à la presse. Accompagnés de plusieurs caciques du parti pour cette rencontre médiatique de restitution, ils ont avant tout propos, demandé à lever ce qui constitue pour eux, une équivoque. A en croire donc l’ancien député et porte parole du parti, c’est nécessaire d’éclairer l’opinion, suite aux nombreuses critiques issues de la présence effective du parti, à cette table d’échanges. Dans ses explications, Nourenou Atchadé fait savoir qu’il faut d’abord que tout parti politique comme les Fcbe, qui est appelé à conquérir et à exercer le pouvoir d’Etat, ait préalablement avoir une existence juridique. « Et comme la rencontre devrait se pencher sur le fameux certificat de conformité qui fait qu’on conteste notre existence juridique, il était nécessaire qu’on se rende. Donc, notre participation à cette rencontre n’entrave en rien notre combat et vision politique. Au cours de la rencontre, le Président Patrice Talon a dit que la séance est consacrée à la recherche de solutions, pour la formalisation des statuts juridiques des partis politiques, ayant fait la demande au ministère de l’intérieur, mais sans gain de cause. Il pense vouloir régler ce problème parce qu’il veut inviter ces partis au dialogue. Car, à sa compréhension, ce sont juste le code électoral et la charte des partis politiques, qui posent problème. Et pour aller à la révision de ces deux lois, il veut associer les partis politiques qui sont reconnus. C’est donc pour ça, qu’il estime que les dossiers au ministère concernant nos partis, soient vidés, pour que dialogue ait lieu. Il a alors demandé ce qui bloque la suite à donner à la délivrance de nos certificats. Nous lui avons à nouveau longuement expliqué qu’en ce qui concerne les Fcbe, le dossier est prêt et qu’il le sait. Nous lui avons dit que nous n’avons plus rien à corriger dans nos dossiers et que c’est la volonté politique qui a fait que nous n’avons pas pu avoir le document et que d’ailleurs, l’article 22 de la charte explique que si deux mois après le dépôt, nous ne sommes pas rappelés, de considérer que nous existons déjà. Alors que c’est depuis le 22 février, que nous n’avons plus été rappelés et pour cela, le Chef de l’Etat doit comprendre et assumer que nous existons toujours, au terme de cet article. Même le Ministre de l’intérieur, ne pouvant pas affirmer que nos dossiers ne souffrent de rien, a quand-même reconnu que les Fcbe ont beaucoup avancé dans ce sens. Il a alors donné des instructions au Ministre, pour qu’il s’entretienne avec nous jeudi, afin de vite mener les démarches pour que notre existence juridique, soit actée.
Point de dialogue, sans satisfaction des préalables…
Même si d’après Nourenou Atchadé, Patrice Talon lors de cette rencontre a balayé de revers toute discussion allant vers les préalables de l’opposition avant tout dialogue inclusif, les Fcbe aussi ont leur position, à cet effet. « Patrice Talon a dit que concernant ce que nous évoquons comme préalables, qu’il ne considère pas les personnes emprisonnées comme étant des prisonniers politiques, mais des gens ayant commis des délits. Il a aussi estimé qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Bénin et que les personnes qui se sont retrouvées hors du pays n’ont pas juste voulu répondre à des convocations. Mais nous, nous ne varions pas dans ce que nous disons. Une chose est d’entrer en négociation avec le Ministre pour nos statuts juridiques, mais l’autre chose est d’accepter ou pas, ce qu’ils veulent nous faire avaler comme dialogue. Pour la suite, le parti va poursuivre son combat, pour la restauration de notre système démocratique. Donc, avant tout dialogue, nous aux Fcbe, nos quatre préalables pour un dialogue avec l’opposition demeurent. Il s’agit de la libération des détenus politiques, le retour des exilés politiques, la remise des corps des personnes tuées aux parents et la reprise des élections législatives », rappelle, Nourenou Atchadé. Il n’a pas manqué de constater que Patrice Talon, a manqué de faire preuve de bonne foi lorsque la crise était en gestation car selon lui, il aurait dû mener cette démarche au lieu de les envoyer à l’Assemblée nationale perdre leur temps pour rien, alors qu’il était très bien conscient que la solution n’était pas là-bas.