Il est 9h 06 ce jeudi 18 juillet 2019. Dans la salle de conférence de la Direction générale des impôts (Dgi) à Cotonou, le couple Joseph Djogbénou, Président de la Cour constitutionnelle, enseignant à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) et Marie-Cécile de Dravo, épouse Zinzindohoué, Présidente de la Haute cour de justice, enseignante elle aussi à l’Enam, fait son entrée. Respectivement parrain et marraine de la Semaine de l’énarque béninois (Seb), ils étaient attendus ce jour pour l’ouverture officielle de cet événement organisé par l’Association des énarques du Bénin (Aeb) et qui marque le renouveau de l’Enam, ”matrice de l’administration, pierre sur laquelle l’État est bâti”.
L’Enam se meurt. Celle qui jadis faisait la fierté des uns et des autres a besoin d’un coup de pouce pour retrouver ses lettres de noblesse. Ainsi s’exprimait ce jeudi, consacré ”journée scientifique” de la Seb, le président du comité d’organisation de la Semaine de l’énarque béninois, Moïse Dossoumou. A l’entendre, cet état de chose est dû au fait que les énarques «se taisent un peu trop, beaucoup trop» en face des sujets qui sont les leurs. A travers donc cette Semaine, ces derniers, signifie-t-il, veulent prendre leurs responsabilités. La Seb devra, va renchérir Daladier Yêkpon, président de l’Aeb permettre à chaque énarque de se révéler, se mirer et s’assumer. En réalité, explique-t-il, «tout ce qui ne se réforme pas est destiné à sa fin». L’hymne du renouveau de l’Enam doit résonner. «Il était temps», en effet, fait savoir Marie-Cécile de Dravo. «Je vous félicite pour l’intelligente initiative…Mon histoire professionnelle est attachée à l’Enam», apprend-t-elle. La Seb, en somme, reste sa cause. Son vœu pour ainsi dire, est qu’elle serve de moment de réflexion intense pour redorer le blason du label énarque dont elle est un produit. Lui, par contre, n’en est pas un mais «revendique son amitié avec l’Enam». Procédant à l’ouverture officielle de la Semaine, Me Joseph Djogbénou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est mué en bon père de famille bon teint pour prodiguer des conseils à l’assemblée constituée pour la majorité, d’énarques anciens comme nouveaux. «trop sages, trop réservés et moins déterminés». Des qualificatifs, lesquels ajoutés à la concurrence que subit l’administration ne présagent pas de bonnes augures. D’où, son invite aux énarques à prendre conscience de ce que personne mieux qu’eux-mêmes ne jouera le rôle qui est le leur à leur place. La journée scientifique d’hier a été meublée de trois panels: la démartérialisation des procédures administratives; la gouvernance publique et la gestion axée sur les résultats; l’employabilité des énarques aujourd’hui. A toutes fins utiles, la Semaine de l’énarque béninois se poursuit avec le forum des métiers (Dgi), l’after work (Place du souvenir), ce jour vendredi. La journée du samedi 20 juillet sera marquée par une marche du coeur à travers la ville de Cotonou et la soirée de gala à Bénin royal hôtel.