Le secteur de l’aéronautique au Bénin connaît des améliorations auxquelles les réformes entreprises par les dirigeants ne sont pas étrangères. L’ambition de doter le pays d’une plateforme aéroportuaire moderne, notamment mettre l’existant aux normes et le rendre plus agréable, sécurisé et fréquentable justifie toute l’attention dont le secteur fait l’objet.
Des voyageurs habitués à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin se perdraient presque aux halls arrivée/départ de cette aérogare naguère étroite. Les travaux entrepris depuis l’avènement du régime de la Rupture donnent de l’allure à cet aéroport.
Espace intérieur plus aéré, éclairage modernisé, halls transfigurés, temps de formalité réduit, etc. Une mue qui est loin de satisfaire le gouvernement à travers l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), structure chargée de la réglementation et du contrôle de la navigation aérienne dont la vision est de « Révéler une aviation civile sûre au service d’un développement durable ».
Déjà le jeudi 2 mai 2019, le Conseil des ministres a décidé du réaménagement du hall départ de l’aérogare passagers de l’Aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cadjèhoun. Ceci suite à la rénovation du hall arrivée qui offre désormais plus d’espace attrayant et sécurisé avec l’acquisition d’équipements répondant aux normes. Ainsi donc, en attendant la réalisation de l’aéroport de Glo-Djigbé, l’un des projets phares du régime de la Rupture, il est envisagé d’améliorer la capacité d’accueil ainsi que la qualité des services offerts dans cet aéroport. Selon le relevé du Conseil des ministres, cette mesure urgente vise à développer les conditions d’exploitation de cet aéroport dans le respect des normes internationales requises en matière de sûreté, de facilitation et de sécurité. Dans ce cadre, des études approfondies ont été réalisées par le consultant Aéroport de Paris Ingénierie (ADPi) en vue de la planification et de la réalisation des travaux de réaménagement du hall départ de l’aérogare passagers de l’aéroport. Un chantier ouvert depuis peu.
L’ambition que nourrit le gouvernement pour le secteur aéroportuaire a pris corps depuis son avènement en 2016 avec l’introduction d’une série de réformes. Il s’est agi de connecter l’Aviation civile béninoise afin qu’elle soit une courroie de transmission entre les deux vecteurs de développement que sont le tourisme et le commerce et de rendre l’aéroport Bernardin Cardinal Gantin plus agréable et fréquentable. L’arrimer en somme aux normes requises sur le plan international.
Ces réformes entreprises ont permis donc de réduire le temps d’attente d’un passager pour rentrer en possession de ses bagages, de 2 heures à 30, voire 25 minutes maximum soit un gain de temps de plus de 75 %, note-t-on au niveau de l’Agence nationale de l’aviation civile. Un temps qu’ils entendent réduire à 15 minutes d’ici à là. De même, des dispositions sont prises afin que les passagers puissent accomplir en un temps record les formalités d’embarquement dans le but de réduire le temps de transit et de fluidifier le système de navigation aéronautique.
A ces actions s’ajoutent le renforcement de la sécurité à l’entrée de l’aéroport, avec filtrage des bagages pour prévenir les actes terroristes, la lutte contre les actes de corruption, avec la mise à disposition des passagers de numéros verts fonctionnels, la réinstallation par la direction générale de la Police républicaine de ses équipements dédiés à l’enrôlement des passagers à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou en vue de renforcer le dispositif de protection des données à caractère personnel, la réorganisation du système de gestion de l’aviation civile au Bénin. De même que la mise en place d’un système de contrôle des entrées et sorties à l’aéroport dans le cadre d’un contrat de concession de type Construction-exploitation-transfert (Cet), la résiliation du contrat de délégation de gestion des activités aéronautiques nationales entre le gouvernement et l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à
Madagascar (Asecna), la mise en concession de la gestion des aérodromes appartenant à l’Etat béninois.
Outre ces réformes, la construction de l’aéroport de classe internationale de Glo-Djigbé reste l’un des grands chantiers du Programme d’action du gouvernement dont les travaux sont prévus pour durer trois ans. Devant être réalisé en mode «Conception & Construction »
par le groupement d’entreprises Cacc-Ycih, ce joyau d’une longueur de 4250 m pour une largeur de 60 m offrira une aire de sécurité de 150 m x 100 m, une aérogare pouvant traiter 900 passagers l’heure tant à l’arrivée qu’au départ et aussi une aérogare fret pouvant traiter jusqu’à 12.000 tonnes par an. Les travaux préparatoires à sa concrétisation ainsi que le dédommagement des propriétaires terriens sont en cours.