On ne croyait pas si bien dire en faisant remarquer dans notre parution n°2325 du jeudi 31 octobre 213 que " ça commence mal " pour le Budget général 2014 transmis à l'Assemblée nationale. Suite aux observations du secrétaire général de la Cstb devant la représentation nationale, et les réserves des spécialistes reçus en fin de semaine écoulée sur un plateau de télévision, le président du groupe parlementaire ''Un'' est monté au créneau ce dimanche pour relever les imperfections de la loi des finances 2014, annonçant son rejet par ses collègues. Mieux, des sources proches du parlement laissent croire que les ministres qui sont passés devant la commission des lois peinent jusque-là à convaincre les députés
L'examen du Budget général 2014 suit son cours normal à l'Assemblée nationale. Au fur et à mesure que les étapes s'égrènent, des réactions très peu favorables au projet du gouvernement s'enregistrent. Alors que les auteurs clament le caractère social du Budget de l'Etat 2014, des observateurs y notent quelques imperfections. Du coup l'on se demande si la grogne qui enfle autour du projet de Budget ne risque pas d'entraver son vote au parlement.
Grognes
Le ton est monté à l'Assemblée nationale depuis l'étape des consultations sur le projet de Budget général 2014. En effet, dans le cadre des concertations initiées par l'Assemblée nationale sur le Budget de l'Etat exercice 2014 les responsables de centrales syndicales et membres d'organisations de la société civile étaient au parlement. Alors que l'honorable Grégoire Laourou, président de la commission des finances a tenté de leur faire croire que le Budget de l'Etat pour l'année 2014 est purement et exceptionnellement social, les syndicalistes et les responsables des organisations de la société civile n'ont eu du mal à le désavouer. Pour Paul Issè Iko secrétaire général de la Cstb, le gouvernement n'a pas tenu compte des préoccupations des travailleurs. " Il faut qu'on cesse de faire du saupoudrage. On nous parle d'innovations et des mesures qui répondent aux besoins des citoyens. Des milliards pour 2014. Mais est ce que l'Etat a d'abord consulté ces citoyens avant d'élaborer son Budget ?", a-t-il déclaré aux députés.
De même, les spécialistes des questions budgétaires ne manquent pas de réserves envers le Budget général 2014. Invité sur un plateau de télévision de la place, l'ancien Directeur de Cabinet du ministère du Plan Nestor Wadaï a estimé qu'on ne saurait qualifier de social et de volontariste, le Budget Général de l'Etat, exercice 2014, comme le fait croire le gouvernement. A l'en croire, entre les qualificatifs du Budget 2014, et son contenu, il ya plusieurs contradictions. "La promotion du secteur privé ne saurait être considérée comme étant du social. Etant donné que le privé ne fait pas du social", a-t-il précisé. Toutefois, il note une différence entre axer la croissance sur le développement du secteur privé et la politique sociale. Nestor Wadaï souligne aussi un défaut de précisions sur les éventuels goulots étranglements qui pourraient entraver la bonne mobilisation des ressources attendues dans le cadre du Budget élaboré.
Dans le rang des députés, le Budget 2014 est encore plus critiqué. Pour Eric Houndété, président du groupe parlementaire " Union fait la nation ", le projet de Budget transmis à l'assemblée nationale ne comporte, au plan social, aucune innovation si ce n'est les deux projets de centre Songhaï et de Business promotion center (Bpc). Dénonçant l'absence de débat budgétaire préalable le député fait savoir qu'il est fort probable que son groupe parlementaire ne donne pas son avis favorable au Budget lors du vote l'Assemblée nationale.
Les députés aviseront
La politique budgétaire du gouvernement est-elle adaptée aux difficultés économiques du pays ? Non répondent plusieurs députés qui insistent que le vote du Budget déposé sur leur table ne dépendra que de la prise en compte de leurs amendements. A y voir de près, le cri d'alarme des différents acteurs intervenus au sujet du Budget de l'Etat 2014 et la nouvelle configuration politique du parlement ne donnent pas forcément à l'actuelle loi des finances, les mêmes garanties que celles des années antérieures.