Mené au score, le Real Madrid a fait parler la poudre après l’expulsion de Nani pour s’imposer 2-1 à Old Trafford et se hisser en quarts de finale.
Le théâtre des rêves a vu se réaliser ceux du Real Madrid. En ballotage défavorable suite au nul de l’aller (1-1), les Merengue ont réussi la performance de s’imposer sur la pelouse d’Old Trafford mardi pour éliminer Manchester United en huitième de finale retour de la Ligue des Champions (1-2). Après avoir concédé l’ouverture du score sur un but de Sergio Ramos contre son camp (48e), ils ont renversé la situation en moins de trois minutes. Luka Modric (66e) et Cristiano Ronaldo (69e), de retour sur les terres où il s’était révélé au grand public, ont éteint les espoirs anglais.
D’autant que les Red Devils évoluaient en infériorité numérique depuis l’expulsion de Nani, dix minutes plus tôt (56e). Un carton rouge sévère, tant le pied en avant du Portugais sur Alvaro Arbeloa relevait davantage de la maladresse que la méchanceté. Mais cette décision arbitrale a incontestablement fait basculer la rencontre en faveur du Real, toujours en course pour une dixième victoire en C1 et qui s’offre une fin de saison excitante. Les Mancuniens voient eux s’envoler pour de bon leurs ambitions de rééditer le triplé Championnat-Cup-Ligue des Champions de 1999.
Le plan de Ferguson était parfait
Les hommes de Sir Alex Ferguson étaient pourtant si proches de réussir le coup parfait. Comme au match aller, ils ont abandonné le ballon à l’adversaire pour mieux le contrer. Un plan qui a fonctionné à merveille et permis à MU de maîtriser son sujet durant une grosse heure. Dans les temps forts madrilènes, comme les dix premières minutes, les Red Devils ont fait le dos rond sans jamais paniquer. Et dès qu’ils ont eu l’opportunité de sortir de leur camp, ils se sont montrés dangereux. Ils ont même bénéficié des meilleures occasions au cours du premier acte. Mais Nemanja Vidic a trouvé le poteau (21e) et Robin van Persie comme Danny Welbeck, dont l’association a encore fait des étincelles alors que Wayne Rooney était sur le banc au coup d’envoi, ont buté sur un Diego Lopez impeccable (34e). Les Madrilènes ont eux peiné à se montrer réellement menaçants. Seul Gonzalo Higuain, préféré à Karim Benzema, a réussi à inquiéter David de Gea (32e) avant qu’un but ne lui soit logiquement refusé pour une faute préalable de Sergio Ramos sur van Persie (33e).
Et dès le retour des vestiaires, les affaires des joueurs de José Mourinho ne se sont pas arrangées. Après une nouvelle double occasion pour Welbeck et Van Persie, Nani a provoqué une mauvaise relance de Varane, par ailleurs très solide. Le centre fort du Portugais, conjuguée à la déviation du bout du pied de Welbeck, a contraint Ramos à pousser le ballon au fond de ses filets (48e). Les Mancuniens semblaient alors intouchables et les Madrilènes sans solution. Jusqu’à ce que Cüneyt Cakir, arbitre de la rencontre, ne change la physionomie de la partie. En supériorité numérique, les Merengue ont fait le siège du but adverse. Rafael a même sauvé de la main une situation très chaude, échappant à la vigilance du quintet arbitral pour repousser l’échéance (61e). Mais l’inévitable a fini par se produire.
Cristiano Ronaldo, une joie très intérieure
Entré au jeu quelques minutes auparavant, Modric a d’abord égalisé d’une frappe limpide des vingt mètres. Dans la foulée, le Croate s’est trouvé à l’origine du deuxième but. Il a déclenché le mouvement vers Higuain, qui a combiné avec Mesut Özil avant de servir Cristiano Ronaldo. Le Portugais a eu l’élégance de ne pas fêter son but mais le mal était fait. Avec l’énergie du désespoir, les Mancuniens ont continué à faire frissonner leurs supporters, mais ils sont tombés sur un Diego Lopez en état de grâce (83e, 84e, 90e+2). En toute fin de rencontre, l’addition aurait même pu être plus salée pour United, sans le poteau venu repousser la tentative de Kaka (89e). Une occasion ratée que les Madrilènes ne ressasseront certainement pas dans l’avion du retour vers Madrid. Où ils voyageront avec la conviction de faire partie désormais des grands favoris pour le titre en C1.