Le nouveau Parlement béninois installé, à l’instar d’être l’appendice du pouvoir Talon, éprouve d’énormes difficultés financières, faute de cette absence d’autonomie, qui caractérise sa gestion.
On se posait déjà bien la question sur le mode de gestion de la huitième législature, mais des faits confirment que ce parlement est tout sauf autonome. Ainsi, tout se fait remarquer à la visite du président indien au Parlement. Et pour s’en convaincre, aucune préparation, aucun embellissement, aucune action dans les médias, même les murs du Parlement complètement décrépis, n’ont même pas reçu de coups de badigeon. Selon une source proche du secrétariat général du Parlement, ce n’est pas la faute d’avoir essayé. Cette source indique en effet, que plusieurs réunions de préparation de l’arrivée de cette hôte de marque au Parlement ont été dirigées en personne, par le Secrétaire général Thomas Dassi. Au final, le président aurait été incapable de décaisser des fonds pour recevoir cette personnalité de haut rang, dans la dignité et dans l’éclat, digne de son rang. Selon d’autres indiscrétions, c’est le matin après le cérémonial des couleurs du lundi, que certains agents ont dû se cotiser pour acheter un nouveau drapeau car, celui qui était au mât était déjà décoloré. En remontant plus loin, au total la 8ème législature s’est installée avec des dettes qui l’attendaient alors que celle précédente avait eu de son prédécesseur, plus de 7 milliards FCFA, en économie. Mais la 8ème législature n’a eu dans tous les comptes, au total un peu plus de 82 millions FCFA et ce, avec plus de 4 milliards de dette et des chèques émis, mais non encaissés en circulation. Plusieurs avances pour des services non exécutés. Face donc à la situation, questeurs et président du Parlement ont demandé à l’exécutif des avances pour faire les dépenses courantes. Niet ! Même les virements trimestriels du budget émis par le ministère des finances sont réduits au paiement des salaires. Selon les mêmes indiscrétions, cette situation fait que la gronde à l’Assemblée monte dans le rang des fonctionnaires et même de certains députés, qui perçoivent leur salaire désormais en retard. La situation s’est empirée quand l’exécutif, au lieu de virer normalement la tranche trimestrielle du budget via le ministère des finances, se contente depuis 3 mois de ne virer juste à la fin du mois que les salaires. Du coup, même le papier pour faire des impressions s’achète de la poche des utilisateurs. Dans le lot, le deuxième vice-président, le général Robert Gbian, est l’une des victimes dans son bureau, où il nage tel un poisson. Et pour cause, le toit du bâtiment qui abrite son bureau est complètement détérioré et il n’arrive plus à y travailler, se réfugiant parfois dans les couloirs en temps d’orage.
Depuis qu’ils sont installés, le président du Parlement continue de venir au bureau dans sa voiture, alors que l’usage est qu’il ait un véhicule de fonction. Est-ce les rumeurs de la banqueroute de l’Etat qui se confirment?
Sinon, comment comprendre que le budget du Parlement qui est un budget autonome est désormais géré par le président lui-même, qui refuse de donner les ordres pour que soient virés au Parlement, les budgets trimestriels?
M.M