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Art et Culture

Hector Djomaki, Écrivain : « Les Maisons D’édition Au Bénin Ne Jouent Vraiment Pas Leur Rôle »

Publié le lundi 5 aout 2019  |  Autre presse
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Économiste et financier de formation avec un Dess en finance et un Dea en économie industrielle, Hector Djomaki est un jeune passionné de littérature qui a commencé son aventure d’écrivain depuis sept ans. Dans cet entretien, il nous parle de ses publications et de ses difficultés.

Propos recueillis par Fidélia A. AHANDESSI



BI : Bonjour Hector. Il est rare de voir des économistes passionnés de littérature. Comment êtes-vous arrivé à vous faire une place parmi les écrivains ?

Djomaki: J’ai fait ce choix de devenir écrivain par pure passion. Il faut dire que très tôt j’ai côtoyé beaucoup de littéraires qui m’ont donné goût à la chose. J’ai donc développé très tôt ce talent et depuis sept ans, j’essaie de produire des œuvres selon mes inspirations.

Combien d’œuvres avez-vous déjà publié depuis sept ans ?

En sept ans, j’ai écrit 4 romans que j’ai publiés. Il s’agit de « La flamme du mensonge » sorti en 2011, « Revers à rebours » paru en 2015, « Ce jour où j’ai failli » publié en 2018 et enfin « La rue a aussi ses anges » paru cette année 2019.

Parlez-nous de votre dernier roman « La rue a aussi ses anges » qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. De quoi parle-t-il ?

« La rue a aussi ses anges » est un roman qui parle du phénomène des enfants de la rue. Le personnage principal est un petit mendiant de la rue de Cotonou que j’ai choisi pour dévoiler tout ce qui se passe dans le monde de la rue et que beaucoup de gens ignorent.

Qu’est ce qui selon vous se passe dans la rue et qui est méconnu de beaucoup de gens ?

Ce qui se passe est que les enfants de la rue sont des âmes fragiles qui sont utilisées de nos jours par des adultes pour commettre des forfaits tels que : les braquages, les vols, la prostitution. Au-delà de la mendicité qu’on leur connait, ces enfants mendiants dans nos rues vivent beaucoup d’autres réalités que beaucoup de gens ignorent.

Avez-vous des preuves de ce que vous affirmez ? Comment savez-vous tout ceci ?

Faites un tour au stade général Mathieu Kérékou, vous constaterez qu’il y a des mineurs qui s’adonnent au métier de la prostitution. J’en ai fait le constat et je me suis rapproché d’eux pour en savoir mieux sur leur situation c’est ce qui m’a permis de connaitre le lot quotidien de ces enfants.

Qu’en est-il de « La flamme du mensonge », votre premier roman ?

Ce roman relate l’histoire d’une jeune fille ambitieuse qui en voulant arriver à ses fins a fini par se retrouver séropositive et avec une grossesse non désirée pour avoir trompé son mari.

Cette histoire aussi vous en avez eu les preuves comme pour les enfants de la rue ? Ou c’est juste une fiction ?

Très souvent mes histoires sont de la fiction que je fonde sur des réalités sociales. Sinon je n’ai pas vécu personnellement l’histoire de ce roman. Je dénonce juste les maux qui minent la société.

Que dites-vous dans « Revers à rebours » votre deuxième publication ?

Dans ce roman, je parle de trahison, d’infidélité, de corruption et de politique. Le roman parle d’une étudiante qui est tombée enceinte pour un jeune étudiant qui a ensuite disparu. Plus tard elle apprend que celui qu’elle croyait être son père était plutôt son beau-père. En d’autres termes, elle a eu le même problème que sa mère.

Apparemment, vous basez vos textes sur les faits qui minent actuellement notre société. Pourquoi ce choix ?

C’est un constat réel. Je le fais parce que pour moi l’écrivain doit œuvrer à impacter sa société et pour y arriver, il est important de dénoncer ce qui ne va pas, apporter la lumière sur certains phénomènes sociaux qu’ils soient connus ou pas du plus grand nombre.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées depuis ces sept dernières étapes ?

La plus grande difficulté c’est que nous n’avons pas au Bénin des maisons d’édition dignes du nom. Certaines maisons d’édition ne travaillent pas vraiment sur l’œuvre que vous leur envoyez. Vous avez l’impression que la maison d’édition vous retourne intégralement votre manuscrit. Ceci est arrivé à mon roman « Revers à rebours » qui a été mal édité. Ce qui m’a valu sa réédition en 2018. En principe une maison d’édition est censée assurer aussi la chaîne de distribution ce qui n’est pas le cas au Bénin. Aucune communication ne se fait autour des œuvres littéraires. En conclusion, les maisons d’édition au Bénin ne jouent vraiment pas leur rôle.

Dans ce cas, comment gérez-vous la distribution de vos œuvres ?

Particulièrement, j’ai un cercle d’amis qui m’achètent mes œuvres avec grand encouragement dès leur publication. Le reste est distribué dans les librairies de la place par la maison d’édition.

Quel est votre mot de fin pour cet entretien ?

J’invite les différents acteurs de la chaine du livre à se mobiliser, à s’unir pour que l’on puisse panser les plaies qui minent ce secteur pour que tous nous puissions avoir un retour des efforts que nous fournissons.
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