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Entre suppression et fleurs jetées au CES Patrice : Talon, le revirement!

Publié le lundi 5 aout 2019  |  Matin libre
Le
© aCotonou.com par DR
Le président Patrice Talon a effectué une visite surprise sur les chantiers du site d’hébergement et de regroupement des pèlerins béninois en partance pour le Hadj et de réaménagement du boulevard de la Marina (axe Carrefour Erevan/Loterie nationale)
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Lundi 22 juillet 2019, le chef de l’Etat a procédé à l’installation des membres du Conseil économique et social (Ces) 6e mandature. Ainsi, l’institution qui vient de reconduire à sa tête Augustin Tabé Gbian a pu renouveler ses membres. Ce n’était pas gagné d’avance, car, elle était pressentie pour disparaître. La 6e mandature qui s’installe doit donc sa survie aux députés de la minorité de la 7e législature qui, par deux fois, ont rejeté le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Un projet de réforme constitutionnel voulu par le chef de l’Etat lui-même. Cela avait suscité en son temps moult réactions. Il y avait d’un côté ceux qui étaient pour et, de l’autre, ceux qui étaient contre. Sentant particulièrement l’institution visée par la réforme constitutionnelle qui propose la suppression du titre 7 de la Constitution, consacré au Conseil économique et social (Ces), le président Augustin Tabé Gbian avait rappelé, en 2017, l’importance de cette institution. Il a informé que de la France à la Russie en passant par la Chine, la Grèce, l’Italie, nombre de pays qui constituent des modèles en matière de pratique démocratique ont toujours compris qu’une institution qui regroupe en son sein, toutes les catégories socioprofessionnelles, peut constituer un des maillons importants dans tous les processus de développement socio-économique. Même si au finish la révision de la Constitution n’a pu prospérer à cause d’une minorité de blocage au Parlement 7e législature, cela n’a rien enlevé de la volonté affichée du régime de la Rupture de voir disparaître l’Institution qui a pris corps avec la Constitution du 11 décembre 1990. Seulement…



Il y a quelques jours, précisément le 22 juillet 2019, à l’occasion de l’installation des membres de la 6ème mandature du Conseil économique et social, le discours du président de la République semble ne plus être le même qu’il y a deux ans. Étonnement, Patrice Talon reconnaît le rôle combien important que joue le Ces pour le développement du pays. Ce revirement dans le discours est-il un signe que l’Institution sera épargnée quand la révision de la Constitution sera à nouveau d’actualité ? Ou c’est juste des fleurs que Patrice Talon jette au Ces parce que l’occasion s’y prête ? De toute manière, quand viendra à nouveau le débat sur la suppression ou non du Ces, Matin Libre se fera le devoir de rappeler au chef de l’Etat les propos tenus le 22 juillet 2019.



MM


Extrait du discours de Patrice Talon, à l’occasion de l’installation de la 6e mandature du Ces



” (…) Le brassage qui s’opère au sein de l’Institution, entre les représentants de diverses couches sociales de notre pays, en fait un laboratoire de la Nation béninoise telle que nous la rêvons, unie, harmonieuse et préoccupée par son développement.

Sa légitimité, au-delà de la Constitution, réside dans sa composition qui transcende toutes nos différences et les sublime pour les mettre au service de l’intérêt national.

C’est sans doute pourquoi le Constituant a voulu en faire l’Assemblée des forces vives de la Nation à l’abri de toute influence politique.

Cela est le gage de l’objectivité de ses recommandations dont j’ai pu apprécier la hauteur de vue et la pertinence.

Mesdames et messieurs les Conseillers,

C’est le moment de vous exhorter à poursuivre et à amplifier l’œuvre entamée par vos prédécesseurs dont je constate que la plupart ont été reconduits.

C’est à mon sens, l’heureux présage d’une certaine continuité et cohérence dans l’action de votre Institution pour le plus grand bien du Bénin laborieux et dynamique qu’elle représente.

Votre Institution a une vocation constitutionnelle à souffler des conseils aux oreilles du Gouvernement et du Parlement.

Je voudrais vous réitérer ici, l’assurance que vos avis et recommandations avisés recevront toujours l’attention soutenue du Gouvernement…”
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