Ebranlé par la création du groupe parlementaire ‘’Cohésion nationale et Paix’’ de Candide Azannaï à l’Assemblée nationale, le Chef de l’Etat a invité les députés de la mouvance à la présidence de la République, ce lundi 11 novembre 2013. L’objectif est de trouver des pistes de solutions à la crise qui secoue la majorité parlementaire. C’est le début du dialogue inclusif, pourrait-on dire.
De sources dignes de foi, une rencontre, hors des caméras, s’est tenue entre le Chef de l’Etat et la mouvance parlementaire. Même si la plupart des députés-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) ont brillé par leur absence à cause du caractère improvisé de la rencontre, certains ont répondu à l’appel du Président Yayi Boni. Selon les informations, c’était un Yayi Boni très conciliant et courtois qui a parlé aux députés présents. Il aurait affiché sa détermination à créer une bonne ambiance au sein des députés de la majorité présidentielle. A cet effet, des promesses tous azimuts leur ont été faites dans un ton doux. Pour le Chef de l’Etat, les députés doivent ramener la balle à terre pour sauver les meubles à l’Assemblée nationale. Comme on pouvait s’y attendre, l’épineuse question de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 est revenue sur tapis lors de la réunion. Le Président de la République, comme à l’accoutumée, a rassuré l’assistance de sa détermination à quitter le pouvoir en 2016. Il est revenu sur la question de l’imprescriptibilité des crimes économiques et l’institutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et de la Cour des comptes pour le développement du pays. En réaction, les indiscrétions soulignent que les députés présents lui ont promis d’aller rendre compte à leurs bases respectives. Tout s’est passé dans une ambiance de convivialité.
Dialogue
La rencontre de ce lundi au Palais de la République est sûrement une victoire pour le groupe parlementaire ‘’Cohésion nationale et Paix’’. Au-delà de la lutte contre la révision de la Constitution, Candide Azannaï et ses compagnons entendent susciter le dialogue entre l’opposition et la mouvance parlementaire. Et déjà, les choses ont commencé à aller dans ce sens. La preuve est que le Chef de l’Etat est aujourd’hui obligé de faire profil bas devant des députés de la majorité présidentielle considérés hier comme des enfants de chœur. Avec l’équilibre des forces qui s’établit, il est contraint de dialoguer avec les uns et les autres. Pour y arriver, le Président Yayi Boni doit faire sien le dialogue inclusif à lui recommandé par le leader du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji pour calmer les ardeurs. Ceci lui permettra de tendre la main à l’Union fait la Nation (Un), au Prd, à la Renaissance du Bénin (Rb) et à toutes les forces politiques du pays. Certainement qu’il a compris que son projet de révision la Constitutionnelle est noyé.