Une bonne nouvelle pour les malades du Centre hospitalier départemental (Chd) et les formations sanitaires périphériques du Zou et des Collines. Depuis février 2013, les dérivés du sang sont disponibles au Service départemental de la transfusion sanguine (Sdts) du Chd/Goho. Cette annonce a été faite par le médecin-chef Martin Atinkpinda, responsable dudit service.
Les patients des hôpitaux, des centres de santé et autres formations sanitaires du Zou et des Collines peuvent désormais se procurer du plasma frais congelé et des globules rouges au Sdts/Goho. Ces dérivés sanguins sont produits sur place grâce à la centrifugeuse réfrigérée et au séparateur de sang. Un équipement ultramoderne acquis au profit du centre avec l’appui des partenaires belges pour renforcer le plateau technique existant. Ces appareils permettent, selon le médecin chef, d’améliorer la qualité du service et d’éviter le gaspillage. « Faute du matériel, on livrait le sang total aux malades alors qu’ils n’en ont pas tous besoin. Certains ont besoin soit des globules rouges ou culot-globulaire soit de plasma frais congelé. Par exemple, une femme qui a fait l’hémorragie de la délivrance, un enfant anémié ou un brûlé, a besoin uniquement du plasma frais congelé parce qu’il est riche en des facteurs de coagulation et de protéines. Il peut être conservé pendant 6 mois. Donc c’était du gaspillage de céder le sang total à tous les patients », fait observer Martin Atinkpinda. Parlant du fonctionnement des appareils, le médecin-chef indique que la centrifugeuse réfrigérée favorise la centrifugation du sang. C’est-à-dire le dépôt des hématies et le séparateur permet l’isolement automatique du plasma. En dehors de cette innovation pour 2013, Martin Atinkpinda et son équipe envisagent d’accroître leur performance à travers une politique d’intensification et de renforcement de la collecte du sang par des équipes mobiles.
Que retenir de 2012 ?
Durant l’année écoulée, le Sdts du Zou et des Collines a collecté 22.854 poches de sang et satisfait 10.000 demandes soit un taux de satisfaction de 85%. Dans une étude comparative, Martin Atinkpinda note que la demande enregistrée en 2012 est nettement supérieure à l’année précédente. Cette augmentation est due au fait que les centres de santé confessionnels ont été interdits de faire le prélèvement et la validation du sang au regard des risques liés à cette pratique. Ainsi, le Sdts a cédé à ces centres, 2.000poches de sang. En 2012, le Sdts a également lutté contre l’utilisation anarchique des produits sanguins par des cabinets de soins et cliniques. Cette action a été possible grâce à la mise en place d’un répertoire de service des utilisateurs de sang. Seuls les centres de santé qui figurent sur la liste sont satisfaits. Sans verser dans l’autosatisfaction, le responsable du Sdts pense que des efforts restent encore à faire pour satisfaire toutes les demandes. « Ce n’est pas encore ça. Sur les 100 demandes qui se présentent, il y a 15 environ qui ne sont pas satisfaites. C’est très important parce que si on dit que quelqu’un a besoin du sang et on n’arrive pas à le satisfaire, vous-même vous voyez, c’est la mort. Or, nous sommes là pour sauver des vies humaines » souligne-t-il en ajoutant que ce défi ne peut être relevé sans les donneurs bénévoles de sang. Il invite, à cet effet, les gens à se manifester davantage. « Très souvent, lorsque nous le disons, ils ne s’en rendent pas compte. Mais, c’est le jour où ils se retrouvent dans le cas qu’ils découvrent la réalité. Et, pendant ce temps ils se mettent à courir. Il vaut mieux alors prévenir que de guérir » conseille le médecin-chef. Toutes ces différentes activités ont été menées avec les moyens de bord mais pas sans difficultés. A en croire Martin Atinkpinda, le principal handicape du service est à la pénurie du sang. Une rupture de stock qui intervient généralement en période de pluie où la demande va jusqu’à 40 poches/jour. « Au cours du troisième trimestre de l’année on n’arrive plus à satisfaire entièrement les demandes à cause de la pénurie du sang par défaut de donneurs de sang. Ils ne sont toujours pas disponibles pour se manifester volontairement afin qu’on puisse les prélever et rendre disponible le produit » regrette m. Atinkpinda en précisant que les apprentis, les élèves, les fidèles des églises sont les principaux donneurs de sang qui permettent au Sdts de juguler ces problèmes.