Le gouvernement du président Patrice Talon, dans le souci de redorer le blason de l’éducation béninoise, a décidé d’évaluer les enseignants du primaire et du secondaire afin d’identifier leurs besoins en formation.
Mais contre toute attente, cette décision du gouvernement n’est pas du goût de certains enseignants. Ils sont montés au créneau à travers divers canaux pour dénoncer la décision gouvernementale. Des sit-in, des assemblées générales, et plusieurs autres manifestations sont organisés dans différentes localités pour inviter au boycott. Convaincus du sort qui leur sera réservé, certains d’entre eux voyant le mal venir, sont passés de vie à trépas.
Pour des gens ayant exercé la profession pendant au moins 10 ans, et détenteurs pour la plupart de diplômes académiques ou professionnels, pourquoi tant de tapages et d’inquiétudes face à une simple évaluation ?, se demande-t-on.
Selon les résultats d’une enquête réalisée sur la promotion à polémique de l’année 2008, plusieurs cas de faux diplômés auraient été détectés. Des personnes n’ayant pas le diplôme requis, des étrangers et autres personnes non admises à la fonction enseignante, auraient intégré le corps.
Face à la détermination du gouvernement de la Rupture à lutter contre la corruption, le faux et l’usage du faux, tous ces enseignants, à l’instar des autres fonctionnaires radiés de la fonction publique et autres services publics pour la même cause, connaîtront inévitablement le même sort.
Sur la question, la position des syndicalistes ne souffre d’aucune ambigüité. Selon Noël Chadaré de la Confédération des syndicats indépendants (Cosi-Bénin), « si c’est avéré qu’ils sont là parce qu’ils ont fait du faux et usage de faux, il faut donc les sortir de la fonction publique ». « On ne peut pas avoir des gens qui sont sortis des écoles avec des diplômes crédibles qui ne sont pas entachés d’irrégularité, et que d’autres aient recourus à des faux diplômes pour être dans la fonction. […] », a-t-il souligné encourageant le pouvoir à donner la chasse à ces faux diplômés. Noël Chadaré suggère l’ouverture d’une enquête pour voir comment cela a été possible. « Le mensonge, il met du temps, mais la vérité finit par rattraper le mensonge », a rappelé le syndicaliste.