Le syndicat national des travailleurs de la Société nationale de commercialisation de produits pétroliers (Syntra-SONACOP) est monté au créneau dans l’après-midi du vendredi 09 août, à travers une assemblée générale extraordinaire organisée dans les murs de la structure. Cette sortie visait à informer l’opinion publique nationale et internationale de la réalité de la situation que traverse l’entreprise, et appeler au secours le président de la République, Patrice Talon,pour qu’il sauve la SONACOP de la crise qui menace son existence.
« Président Talon au secours ! ». C’est par ce « cri de cœur» trois fois repris en chœur que les travailleurs ont appelé le président de la République au chevet de leur société exsangue. Inquiets face à la situation que traverse actuellement la SONACOP, jadis fleuron de l’économie béninoise, les travailleurs ont appelé le chef de l’Etat à prendre des mesures pour sauver les meubles. Ils sollicitent du président de la République et de son Gouvernement, entre autres mesures, « la mise à la disposition de la SONACOP d’une lettre de confort sans engagement de payement par l’Etat pour rassurer les partenaires financiers ; l’autorisation aux fins de constituer une garantie hypothécaire sur titre foncier de certains biens immobiliers ; l’autorisation de la rénovation du pipe-line du Dépôt Port à travers un partenariat public-privé; l’attribution à 50% de la part du marché des structures de l’Etat ».De telles mesures prises dans un contexte de bonne gouvernance,en sont-ils convaincus, aideront à coup sûr la SONACOP à retrouver ses lettres de noblesse car la société « a du potentiel et est viable ».Les travailleurs, qui se sont réjouis que la SONACOP « renoue progressivement avec la croissance » n’ont donc pas caché leur inquiétude au sujet de « la décision n° 2087-C/MEF/DC/SGM/DGB/DSP/SSP du 05 Août 2019 du Ministère des Finances et de l’Economies qui autorise les structures étatiques à s’approvisionner en carburant et lubrifiants auprès des sociétés pétrolières privées à hauteur de 100% ». Cette décision « vient paralyser notre élan, notre nouvelle politique de relance des activités et compromet irrémédiablement la continuité de notre exploitation », a déploré le Syntra-SONACOP qui pense « qu’il a manqué certains éléments d’analyse à la prise d’une telle décision ».« La SONACOP incarne au Bénin le secteur formel, sa disparition sans une alternative crédible serait une consécration et une légitimation du secteur informel » ont alors averti les travailleurs, avant d’émettre le souhait de rencontrer le chef de l’Etat « pour lui présenter la situation réelle » de la société, car ils sont convaincus que ce dernier «a un plan positif pour la survie et la restauration de la SONACOP ».Mireille Elvire Hounségbé et les siens n’ont pas loupé Idrissou Bio GounouSina, l’ancien directeur général dont « la mauvaise gestion caractérisée » est à l’origine des difficultés auxquelles fait face aujourd’hui la SONACOP. « Le chiffre d’affaires de l’exercice 2015 avant sa prise de service s’est grandement détérioré passant de FCFA 30.202.317.303 à tenez-vous bien F CFA 12.139.279.925 en 2018. Ces chiffres ne sont inventés. Ils sont contenus dans les Etats financiers présentés par lui-même » ont-ils déclaré pour fustiger la gouvernance de ce dernier.