Le naufrage survenu sur le lac Ahéme le lundi 05 aout 2019 pose la problématique de la surcharge et du respect des normes sécuritaires en matière de transport fluvial ou lagunaire. Pourtant, des dispositions sont prises depuis le drame de Karimama pour éviter des situations déplorables du genre.
Le transport fluvial constitue pour certains commerçants du marché Dantokpa le seul moyen pour rentrer chez eux. Très vite, la barque de Valentin Tchèda est remplie. Les passagers installés attendent patiemment que le conducteur démarre. Mais avant le départ, valentin Tchèda doit passer par le poste de contrôle pour enregistrer l’effectif. Une exigence dont la satisfaction se fait désormais avec grand intérêt. « Nous embarquons nos clients depuis les villages lacustres jusqu’au marché Dantokpa et nous les ramenons le soir chez eux quand ils finissent leurs achats. Quand nous arrivons au marché, l’équipe de contrôle vérifie l’effectif. Elle contrôle si le nombre de passagers excède le nombre de places. Il nous exige de faire descendre les passagers de trop », a fait savoir Valentin Tchèda. L’embarquement contrôlé, le conducteur doit laisser son contact dans le registre du centre de contrôle pour d’éventuelles alertes de dernière minute. Certains passagers sont parfois interdits de débarquer après le contrôle pour raison de surcharge. « Avant, il y a toujours eu de surcharge, mais lorsque la brigade a commencé par faire des contrôles réguliers le nombre de places de la barque est strictement respecté », a affirmé une passagère. Pour assurer un transport en toute sécurité à tous ceux qui empruntent cette voie, les agents du poste de contrôle font en amont un relevé technique du niveau des eaux. « Cet exercice est fait pour éviter toute surprise désagréable », a confié le commandant du groupe d’intervention subaquatique basé dans le marché Dantokpa. « C’est à nous d’apprécier l’effectif et le niveau de la barque. Ensuite, nous allons très tôt sur le lac voir la montée des eaux et c’est suite à ce contrôle que nous décidons si les différentes barques présentes peuvent passées sur le lac ou non », a laissé entendre l’adjudant Thomas Kpohouénou. L’installation de ce poste de Dantokpa date de 200, suite à un chavirement de deux barques provenant des villages lacustres. Le drame avait fait 39 morts. Avec le drame de février à Karimama, les conducteurs ont été sensibilisés sur l’obligation d’avoir à bord de leurs barques des matériels de dépannage et surtout les outils de premiers secours. « Mais ils ne mesurent toujours pas l’importance de ces outils qu’ils semblent négliger », a déploré l’adjudant Thomas Kpohouénou. Sur cet aspect, les convoyeurs font amendes honorables. Compte tenu de leurs bourses qui ne leur permettent pas de s’offrir ces outils, ils en appellent à l’aide de l’Etat. En raison de l’utilité de ce matériel, les conducteurs de barque et même les passagers devront trouver le moyen de se l’offrir. Ils sont, en effet, près de 1200 personnes à emprunter ce moyen de transport au quotidien à Dantokpa todomey.