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Dr Liliane Ketchemi, au sujet du paludisme grave : « Il faut éviter de garder les enfants tard et bien les recouvrir »

Publié le mercredi 14 aout 2019  |  Fraternité
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© aCotonou.com par DR
Dr Liliane Ketchemi, Médecin généraliste à compétence pédiatrique
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En ces temps-ci, les cas de paludisme sont fréquents et le risque d’aggravation est élevé si l’on ne prend pas garde. Les complications sont diverses et peuvent entraîner des séquelles irréversibles ou le décès. A travers cette interview, Dr Liliane Ketchemi, Médecin généraliste à compétence pédiatrique explique les symptômes et donne quelques conseils.
Que peut-on comprendre par le paludisme dans sa forme anémique ?
D’abord, le paludisme est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques appelés anophèles. La forme anémique est la forme la plus grave. Elle varie en fonction de l’espèce de plasmodium. Erythrocytopathie fébrile ; hémolysante due à la piqûre par un moustique appelé anophèle.

Quelle est la différence entre paludisme grave et paludisme simple ?
Les manifestations cliniques dans le paludisme simple ne sont pas sévères. L’agent causal du paludisme grave est essentiellement le plasmodium falciparum. La prise en charge du paludisme simple repose sur les combinaisons thérapeutiques à base d’artemisinine ou CTA. Quant au paludisme grave on utilise la quinine ou l’arthemeter

Quelles sont les causes de sa gravité ?
La cause est essentiellement l’infestation par le plasmodium falciparum. Mais on peut également mettre en cause la mauvaise prise en charge du paludisme simple. Les symptômes apparaissent du 9e au 30e jour après la contamination. Les premiers signes sont : la fièvre , les troubles digestifs , l’anémie , l’asthénie , la détresse respiratoire , la céphalée , la convulsion et l’ictère , l’hypoglycémie ,l’insuffisance rénale qui se traduit par l’oligurie ou une anurie l’acidose . Les signes de chocs sont : les extrémités froides, la marbrure pouls filant et le temps de recoloration cutanée supérieur à 3 secondes. On observe aussi l’Hémorragie notamment lorsqu’ il y a une thrombopénie souvent associée et inférieure à 20 giga par litre.

A quel moment de l’année peut-on observer le paludisme grave ?
Le plus souvent en saison pluvieuse ; mais également en saison sèche. Et surtout dans les milieux insalubres. Les milieux à risque sont Ladji, Akpakpa-Dodomè, Hindé, Sodjatimè, Avlékété, etc.

Quels sont les terrains fragilisés à prendre en compte ?
Nous pouvons parler des enfants dont l’âge est inférieur à cinq ans, les femmes enceintes, les voyageurs ou sujets neufs qui ne résident pas dans les zones d’endémicité palustre. Et je demande aux patients et personnes normales d’être encore plus vigilants en fin de journée et la nuit, périodes de prédilection des moustiques piqueurs. Une bonne protection contre les piqûres de moustiques vous protégera du paludisme mais aussi de maladies tropicales liées à d’autres espèces de moustiques.

Le paludisme est-il contagieux ?
Non, il n’y a pas de transmission interhumaine.

Que peut-on comprendre par le Paludisme transfusionnel ?
Lorsque lors de la transfusion, la poche de sang contient l’agent responsable du paludisme ce dernier se retrouvant dans le globule rouge.

Comment peut-on faire le traitement du paludisme ?
Il faut tenir compte des mesures de prévention, mesures environnementales. C’est-à-dire l’assainissement du milieu surtout les zones humides. Ne pas vivre dans les Marées. Il faut préférer l’utilisation des moustiquaires imprégnées, mettre les grillages au niveau des portes et fenêtres, la prophylaxie chez les femmes enceintes lors des consultations prénatales, la chimiopropyhilaxie chez les voyageurs, le traitement curatif, l’Antipyrétiques ou l’antalgiques.

Qu’est-ce qu’un anticonvulsivant ?
Le terme anticonvulsivant sert à désigner l’ensemble des substances médicamenteuses prescrites pour enrayer des crises de convulsions dans le cadre, notamment, de l’épilepsie. Les convulsions sont des contractions involontaires qui sont occasionnées par une activité neurologique intense au niveau du cerveau. Également appelé antiépileptiques, anticonvulsifs ou anticomitiaux ...

Doit-on nécessairement faire recours à la transfusion sanguine en cas d’anémie décomposée ?
Oui parce qu’elle veille sur la correction de l’hypoglycémie avec du sérum glucosé à 1O pour cent par 3CC/KG en bolus.

Sur le plan étiologique comment pouvons-nous agir ?
Pour le paludisme grave, on a L’Artesunate 3mg par kg si le poids est inférieur à 2OKG et 2 ,4mg) kg si il est supérieur ou égale à2Okg il faut le relayer par un CTA pendant trois jours. La quinine 10mg par kg dans du SG dix pour cent de 2O à 25cc/ kg en trois perfusions espacées de 4 heures de temps soit toutes les 8heures.

Quelques conseils à l’endroit des populations
Nous conseillons aux patients, de se faire consulter systématiquement et dans un centre de santé adéquat. Devant toute symptomatologie, éviter la prise anarchique de médicament dans les pharmacies sans consultation préalable. Il faut respecter les mesures dans le cadre de la prévention citée plus haut, éviter de garder les enfants tard et bien les recouvrir.
Réalisée par Clarisse DASSI
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