L’envie et les rêveries ne suffisent pas pour soulever des montages ou, comme par magie, transformer Cotonou en Paris. Cette vérité s’analyse aisément avec l’engagement du gouvernement à ne pas compter sur la bonne foi d’une frange de la population abonnée à la défécation à l’air libre et à doter nos plages de 200 latrines et de 200 poubelles. En principe, dès que ces outils seront disponibles, cela devrait être quelque part, le retour de la sagesse. D’ailleurs, pour la sauvegarde de l’environnement et surtout attirer le maximum de touristes, l’obligation est faite à nos villes côtières d’avoir des plages accueillantes. Ceci suppose une propreté irréprochable et donc l’absence de déchets et des matières fécales déposées par des usagers et les populations riveraines.
Maintenant, en ce qui concerne la nouvelle vision du gouvernement pour redorer l’attrait mérité de nos plages, il est prévu le long des 125 kilomètres, une répartition des poubelles et des latrines suivant les critères de la concentration et de la fréquentation des populations. Par ailleurs, à travers le ministère du cadre de vie, le gouvernement attend associer les communes côtières à l’instar de Cotonou, Ouidah, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji, et Grand-Popo aux fins que l’objectif escompté soit atteint. Il n’est non plus à exclure qu’après cet investissement, les bonnes volontés se manifestent et accompagnent cette initiative combien utile. Evidemment, ce fort engagement des autorités étatiques à investir pour des plages irréprochables est d’abord sous-tendu par le défi touristique à relever. Toutefois, il est indispensable que chacun comprenne que là où il fait bon vivre, c’est un bonus non seulement pour l’environnement mais particulièrement pour tous ceux qui profitent de ses bienfaits.
Raison de plus, pour que d’une annonce à l’effectivité, l’attention soit portée sur un certain nombre de fondamentaux. La première, c’est incontestablement, la gestion des latrines et des poubelles. Si les chiffres sont désormais connus de tous et que d’ici peu, les endroits bénéficiaires et les nombres à installer seront dévoilés, rien ne dit que d’une commune à l’autre, l’entretien, la sécurité nécessaire autour et le management de ces outils seraient parfaits. Car, qu’on le veuille ou non, le service ne devrait pas être totalement gratuit. J’imagine qu’avant l’accès aux latrines, il serait exigé ne serait-ce qu’une contrepartie modique. D’où, une autre équation à résoudre avec des riverains généralement pauvres et peu disposés à débourser le moindre kopeck pour se mettre à l’aise.
Plus sérieusement, avant que nos plages ne soient définitivement à l’abri des déchets et des matières fécales, une réponse doit être trouvée au facteur ‘‘populations riveraines’’. Si elles sont dispensées de payer avant d’avoir accès aux latrines et aux poubelles en renfort au volet touristique du Pag, c’est tant mieux. Autrement, j’ai bien peur qu’en dépit de ce début de solution, les attentes ne soient pas totalement comblées. Alors, pour bien faire les choses, les commodités sur nos plages pour que les touristes ne trouvent rien à y déplorer et les besoins infrastructurels des populations environnantes à ce sujet doivent être séparément réglés. S’il en est ainsi, il n’y a aucun risque que l’option gouvernementale ne soit productive.
Somme toute, pour en finir avec l’insalubrité sur nos plages, la recherche de solution est intimement liée à la réduction d’une double précarité. Absolument, l’un n’ira pas sans l’autre et pour le bonheur des touristes et des populations le long de nos côtes, le gouvernement a posé un pas en avant. A présent, espérons que la marche s’accélère.