Engagés pour la lutte contre la corruption, les responsables des organisations de la société civile, Alcrer et Social Watch Bénin, ont effectué une sortie médiatique, ce mardi 20 août, à Cotonou. A l'occasion, ils ont dévoilé leur nouvelle approche pour lutter efficacement contre l’impunité au Bénin.
Dans le cadre du Programme de participation citoyenne aux politiques au Bénin (PartiCiP), l’Ong Alcrer et Social Watch Bénin ont mis en œuvre une nouvelle approche face à l’ampleur de la corruption au Bénin ces dernières années. Il s’agit de la saisine des juridictions compétentes en se constituant partie civile. Au cours d’une conférence de presse, ce mardi 20 août, à Cotonou, le président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba et la présidente de Social Watch Bénin, Blanche Sonon, ont exposé cette nouvelle démarche qui tire son essence de l’article 2 de la loi 2012-15 portant Code de procédure pénale en République du Bénin. « L’action civile en réparation du dommage causé par un crime appartient à tous ceux qui ont personnellement souffert du dommage causé directement par l’infraction », martèle Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer. Selon lui, il résulte de cette disposition que la loi octroie aux organisations de la société civile le droit de se constituer partie civile. Renforcées par la législation nationale, l’Ong Alcrer et Social Watch Bénin ont décidé d’être les remparts contre l’impunité dont jouissaient des corrupteurs et corrompus en raison de la couverture politique et de la faiblesse de la justice dans sa mission de répression du phénomène.
Pour le président de l’Ong Alcrer, l’une des stratégies adoptées pour atteindre leurs objectifs est la mise en place d’un collège de praticiens du droit, chevronnés et à la réputation établie sur la question de la lutte contre la corruption. « Le collège de juristes installé dans le cadre du programme PartiCiP 2 est composé d’un magistrat, de deux avocats, d’un huissier de justice et d’un officier de police judiciaire, tous recrutés par appel à candidatures sur la base de critères précis », explique-t-il. Pour Martin Assogba, dans la logique d’une meilleure implication de la société civile dans la répression de la corruption, cinq dossiers dont les scandales financiers à la Cnss, au Port autonome de
Cotonou et à la Société béninoise d’Energie électrique (Sbee), ont été transmis à la justice en 2018. A l’en croire, Alcrer et Social Watch Bénin ont procédé également à la documentation et à la dénonciation de quatre nouvelles affaires cette année.
La présidente de Social Watch Bénin, Blanche Sonon, indique que parallèlement à cette démarche, les deux organisations ont décidé de contribuer à l’enracinement de la culture de la dénonciation des faits de corruption au sein des populations en offrant aux citoyens l’application Anticorr en ligne et ouverte au public. Selon elle, c’est une plateforme de dénonciation des actes de corruption à travers laquelle chaque citoyen a la possibilité de jouer pleinement sa partition dans ce combat patriotique. «Sur le site www.anticorr.bj ou en téléchargeant sur les téléphones et nos tablettes, l’application Anticorr permet à tout témoin ou victime de faits de corruption de dénoncer », a-t-elle précisé. Elle invite toute la population à s’engager aux côtés des deux organisations pour combattre ce phénomène qui prive l’Etat de ressources dans ses fonctions de base.