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Suspension des associations de chasseurs à Savè : La liberté d’association menacée au Bénin ?

Publié le jeudi 22 aout 2019  |  Matin libre
Yèkini
© aCotonou.com par DR
Yèkini Assika,président national des chasseurs
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(S’agit-il d’un compromis des dernières négociations ?)

C’était prévisible au regard de la résistance inimaginable et surprenante des chasseurs, selon certains observateurs avisés et désormais, c’est chose faite. Les associations des chasseurs sont suspendues dans la commune de Savè. Une décision prise par le roi Adetùtù Onishabê, à la suite des derniers affrontements entre chasseurs et soldats. Si cette mesure vise, selon certains, à préserver la paix sociale, elle constitue une atteinte grave à la liberté d’association, selon d’autres qui s’interrogent sur les compromis des dernières négociations au Palais…



Accusés d’avoir, avec les échauffourées du mois de juin dernier, commis une “offense aux ancêtres“ qui ont lutté pour instaurer la paix dans le pays, les chasseurs de la commune de Savè ne disposent plus d’associations jusqu’à nouvel ordre. Elles ont été toutes suspendues par le roi de cette localité au cours d’une cérémonie traditionnelle en présence des têtes couronnées. Selon les informations relayées par plusieurs médias, cette décision du roi de Savè vient en mesure préventive à d’éventuels dérapages après les affrontements entre forces de l’ordre et des chasseurs de cette localité située au Nord du Bénin. Elle vise également à pérenniser l’héritage de paix qui a toujours caractérisé cette Commune et que les ancêtres ont toujours œuvré pour sauvegarder. C’est donc, dans la crainte que de pareils évènements surviennent encore que le roi a pris la décision extrême de surseoir à l’existence de ces associations de chasseurs. Si les raisons évoquées et sous-tendant cette décision de la Cour royale ne manquent pas de pertinence, il importe de s’interroger sur ce qu’il advient des droits de ces chasseurs de se constituer en associations non seulement pour défendre leurs intérêts mais pour se témoigner une solidarité mutuelle (une habitude chez les nagots). Ladite décision ne représente-t-elle pas une menace pour la liberté d’association, un droit reconnu par la Constitution béninoise ? Est-ce un pan des conclusions des dernières négociations au Palais de la République ? Autant de questions qui restent toutes posées. Et la seule évidence est que désormais l’unité d’action des chasseurs est ébranlée. Vivement que cette décision soit vraiment favorable à la préservation de la paix sociale. Longue vie au roi !!!



A.B
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