On ne le dira jamais assez. Le Bénin est un « Etat » du grand voisin de l’Est. Depuis le 20 août, les frontières du Nigéria ont été fermées empêchant ainsi les opérateurs économiques d’échanger avec le marché nigérian. Les conséquences sur l’économie béninoise sont immédiates et irréversibles.
Plusieurs importateurs dont les navires accostent au quai de Cotonou livrent leurs produits sur le marché nigérian. Le riz, les produits congelés sont en grande partie convoyés vers le Nigéria pour être vendus. Le secteur des véhicules d’occasion reçoit sa part du marasme si le Nigéria décide de ne point en consommer. Les différents rapports douaniers ont prouvé que plus de 20% des recettes douanières proviennent des taxes collectées sur les réexportations vers le Nigéria. Maintenant que Muhammadu Buhari a décidé de mettre embargo sur les échanges commerciaux, ne serait-ce que pour 28 jours au moins, le sort du port de Cotonou serait-il inéluctablement scellé.
Incontestablement, c’est l’économie béninoise qui en prend un grand coup. Les caisses de l’Etat vont en souffrir énormément. Et, le gouvernement aura de la peine à concrétiser son rêve de révéler le Bénin, faute de moyens financiers. Dans ces conditions, pour ne pas laisser la situation pourrir, il urge donc que les autorités béninoises tentent une négociation en vue de raccourcir la durée du contrôle qui a cours actuellement du côté du Nigéria. Autrement, non seulement le panier de la ménagère déjà mal en point sera davantage éprouvé mais aussi l’Etat béninois risque de porter les séquelles pour longtemps.