Le torchon brûle depuis quelque temps entre le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et le ministère de la santé. Au cœur de la polémique, l’attribution de sites aux nouveaux pharmaciens qui en ont fait la demande. C’est pour dire sa part de vérité que le ministère de la Santé, à travers son directeur adjoint de cabinet, Moufalilou ABOUBACAR, a fait un point de presse. C’était mardi 5mars au siège dudit ministère.
«Le ministère de la Santé ne peut tolérer que l’Ordre prenne en otage la profession en général, et les jeunes pharmaciens en particulier qui attendent depuis plusieurs mois d’obtenir leur autorisation pour s’installer». Ainsi parlait Moufalilou ABOUBAKAR, directeur adjoint de cabinet du ministre de la santé au point de presse qu’il a animé. A en croire le conférencier, c’est la loi N°97-020 du 17 juin 1997 qui fixe les conditions de l’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales au Bénin. Elle stipule en son article 3 que «L’autorisation de l’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales est donnée individuellement par le ministre de la Santé en commission technique, après avis du Conseil de l’Ordre compétent». Le Conseil de l’Ordre dispose de deux mois pour donner son avis. Il se fait que, déplore le conférencier, «depuis le mois d’août 2012, le Conseil de l’Ordre a gardé par devers lui les dossiers des jeunes pharmaciens qui souhaitent s’installer en s’appuyant sur le motif illégal et illégitime qu’il lui revient le droit d’attribuer les sites aux jeunes pharmaciens, à la place du gouvernement dont c’est la prérogative indiscutable». Selon Moufalilou ABOUBAKAR, depuis 1997, c’est sur la base de cette loi que plus d’une centaine d’officines de pharmacie ont été autorisées à exercer. En se fondant sur l’ordonnance 73-38 du 21 avril 1973, Moufalilou ABOUBAKAR a rappelé la mission assignée aux ordres. «Ces Ordres veillent au maintien des principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de la profession de sage-femme et à l’observation par tous les membres des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie», précise l’article 2 de ladite ordonnance. Le même article ajoute que les Ordres «assurent la défense de l’honneur et de l’indépendance des professions respectives», a rappelé le conférencier. Le ministère de la Santé reproche à l’Ordre des pharmaciens de s’inscrire dans une «logique d’opposition à l’autorité de tutelle». Le gouvernement étant saisi du dossier, le ministère de la Santé appelle les jeunes pharmaciens à la sérénité.