Assemblée nationale/ Perspectives du vote du budget de l’Etat gestion 2014 : Les ministres Assogba, Djibril, Ali Yérima et Sossouhounto devant la Commission budgétaire
A la suite de cinq (05) ministres du gouvernement qui ont présenté lundi 11 novembre 2013 les grandes orientations budgétaires de leurs départements, cinq autres étaient face aux députés membres de la Commission budgétaire. Il s’agit de Françoise Assogba, ministre de la micro finance, de l’emploi des jeunes et des femmes, Fatouma Amadou Djibril, Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Denis Ali Yérima, Ministre de la Défense nationale, Christian Soussouhounto, Ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’assainissement. Tour à tour, ils ont défendu les grandes orientations de leurs budgets.
Extrait de propos des ministres à la sortie de la rencontre
Françoise Assogba : « …Le budget s’élève à environ 11 milliards 6 contre 11 milliards 8 pour 2013…. »
« Le budget dédié au ministère de la micro finance et de l’emploi des jeunes pour l’année 2014 s’élève à environ 11 milliards 6 contre 11 milliards 8 pour 2013 ; soit une réduction d’environ 07%. Par rapport aux grandes orientations et innovations, vous savez que la question de l’emploi reste une question primordiale. Et comme nous l’avions déjà dit, 2014 sera consacrée pour la promotion de l’emploi. Et dans ce budget, le gouvernement a dégagé 60 milliards environ pour cette promotion. Mais les gens veulent voir les 60 millions gérés par notre ministère parce qu’ils se disent, c’est le ministère en charge de l’emploi. Alors je leur réponds que la question de l’emploi est une question transversale qui intéresse plusieurs autres ministères. Donc pour avoir les 60 milliards, il faut parcourir 09 milliards surtout le ministère de l’artisanat parce que quand on parle d’emploi, nous avons les artisans. Et vous savez aussi qu’avant qu’on ne parle d’emploi, il faut qu’il y ait d’abord une formation. Avant la promotion de l’emploi, il faut être d’abord formé. Nous avons donc prévu un montant substantiel pour la formation de nos jeunes parce que s’ils ne sont pas formés, on ne peut pas les utiliser, on ne pourra pas les orienter pour qu’ils trouvent un emploi. En fait, nous sommes chargés aussi de l’orientation, de l’assistance et de l’accompagnement des jeunes vers des emplois pour qu’ils puissent s’insérer dans le tissu économique. Donc la formation aussi est capitale en matière d’emploi des jeunes. Les députés ont fait des observations mais il y a eu beaucoup de contributions. Et par rapport à la problématique de l’emploi, nous n’avons pas la même lecture de la situation. Leur lecture, c’est que les 60 milliards devraient être être logés normalement au sein de notre ministère. Nous leur avons donc répondu non, et que c’est une question transversale et qu’au moins 09 ministères sont concernés. Je leur ai cité tous ces ministères avec les détails. »
Fatouma Amadou Djibril, « …Le budget s’élève à 59 milliards 978 millions de francs Cfa… »
Le budget du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche s’élève à 59 milliards 978 millions de francs Cfa. Les orientations de ce ministère au titre de l’année 2014 tiennent compte des objectifs que nous nous sommes fixés dans les documents du plan stratégique de relance du secteur agricole et des grandes orientations du gouvernement. Au premier point, nous avons tenu compte de l’amélioration des semences, des rendements et de l’augmentation de la productivité au total de l’augmentation de la production agricole. Au point deux, il s’agit de la diversification des filières agricoles, de l’entreprenariat agricole et du retour des Carders au moment de la décentralisation et de la déconcentration. Les députés ont beaucoup apprécié ces orientations. Vous savez qu’en 2013 nous avons été primés par la Fao parce que le Bénin a réduit la faim de 22% à 8%. C’est dire que nous avons même atteint l’échéance des Omd n°1 avant même 2015. Au niveau de la culture d’exportation du Coton, l’année passée, nous avons eu 240.000 tonnes plus que la campagne 2011-2012. C’est dire que nous allons augmenter les cultures de façon à générer beaucoup de devises dans notre pays parce que si nous voulons aller vers le développement, nous devons encourager les exportations. Les députés étaient contents quand ils ont entendu que nous avons atteint la production de 1millions 300 mille tonnes de maïs. Or pour la sécurité alimentaire, déjà à 900 mille tonnes, nous avons atteint la sécurité alimentaire. Nous pouvons donc garantir une sécurité alimentaire pour tous les béninois. Au niveau de la culture du manioc, nous sommes premiers au niveau de l’Uemoa et 2ème après le Nigéria. C’est dire que le projet Pdrt a porté ses fruits. Et aujourd’hui, nous pouvons nous faciliter de garantir à tous les béninois la sécurité alimentaire. Pur la promotion de l’entreprenariat agricole, regardez dans la Vallée du Niger à Karimama et à Malanville, nous avons installé plus de 7.200 jeunes. Aujourd’hui, ça induit un effet d’échelle et nous avons plus de 30.000 jeunes exploitants dans cette Vallée. Et pour les quatre autres Vallées qui restent, nous avons la Vallée de l’Ouémé, la Vallée du Mono-Couffo, il y a des projets et je crois qu’avec ces projets, nous allons installer beaucoup de jeunes. Mais la priorité est donnée aux agriculteurs modernes, des agriculteurs sortis des centres Songahi. Vous savez que les centres de Zangnannado et de Ketou sont déjà opérationnels. Nous allons créer d’ici à là, 07 autres centres de promotion des jeunes et je crois ainsi que nous allons réussir l’entreprenariat agricole des jeunes. »
Denis Ali Yérima : « …il y a une augmentation de l’ordre de 26,7% par rapport à 2013… »
« ….Les béninois auront raison d’être en sécurité l’année prochaine parce que lorsque nous lisons le projet de budget de l’année 2014, il y a une augmentation de l’ordre de 26, 7% par rapport au montant qui avait été accepté et accordé au cours de l’année 2013. Pour ce concerne les grandes orientations, nous avons opté pour le renforcement du réseau sécuritaire aussi bien sur le plan national que sur le plan régional et sous-régional. Je crois savoir que les dispositions seront prises dans le cadre de l’exécution de ce budget 2014 pour renforcer la sécurité maritime que la sécurité au niveau de nos frontières et sur le plan national. Et nous le ferons bien évidemment en lien et en étroite collaboration avec le ministère en charge de la sécurité publique et de l’intérieur. Puisque depuis un certain temps, nous développons avec mon collègue de l’intérieur, ce partenariat là et des collaborations des forces qui puissent nous permettre de sécurité en temps réels aussi bien les personnes que les biens sur le territoire national. Des efforts seront fournis et seront poursuivis au cours de l’exercice budgétaire de 2014 dans le sens du renforcement de nos capacités opérationnelles et managerielles des forces dont nous avons la charge. Et comme vous le savez, pour une mission, il faut des hommes. C’est pourquoi au niveau des ressources humaines, nous avons prévu de mettre un accent particulier quant au renforcement de leurs capacités en terme d’intervention que de leur formation pour que nos forces de défense nationale et le personnel militaire puissent se sentir mieux et que l’Etat investit dans le cadre de l’amélioration de leur conditions de vie et de travail. La question des moyens roulants a été une recommandation de la représentation nationale à l’endroit de mon ministère. Et pour le compte de l’année 2014, il a été décidé de reconduire cette recommandation là. Le renforcement des capacités de nos brigades de gendarmerie en termes de mise à disposition de matériels roulants et en termes de construction des brigades de gendarmerie pour la sécurité des personnes et des biens. Il y a eu également des recommandations dans le sens de la réorientation des efforts qui seront fournis pour la reconstruction des hôpitaux. Puisqu’il avait été recommandé l’année dernière que le ministère mette les moyens et oriente ses efforts pour la construction des hôpitaux dans chaque département. Nous savons qu’aujourd’hui, c’est au niveau de Cotonou que nous avons un hôpital des Armées et à Parakou également. Les députés avaient voulu également ; en tenant compte du meilleur fonctionnement et du caractère opérationnel de ces hôpitaux, que les hôpitaux soient construits au niveau des autres départements. Sur la base du constat qui a été fait, il a été décidé de ne plus réorienter nos efforts vers la construction des hôpitaux d’instruction des Armées mais plutôt vers le renforcement de ceux déjà existant, c’est-à-dire réorienter les crédits vers le renforcement des capacités opérationnelles des hôpitaux d’instruction des Armées de Parakou et de Cotonou et voir dans quelle mesure construire quelques centres médico-sociaux au niveau des autres communes. Le budget a connu un accroissement de 26% au niveau des dépenses en capital et de 8,29% au niveau du budget global. Le crédit qui avait accordé était de l’ordre de 42 milliards 488 millions 793 mille de francs Cfa. Ce crédit passe pour le compte de l’année 2014 à 45 milliards 976 millions de francs Cfa… »
Christian Soussouhounto : « …Mon budget qui s’élève à environ 26 milliards FCfa... »
Je crois que pour 2014, le budget du ministère de l’urbanisme de l’habitat et de l’assainissement, est un budget qui s’élève à environ 26 milliards FCfa. Il se décompose sur un certain nombre de programmes phares, qui tiennent à cœur non seulement au chef de l’Etat, mais qui tiennent à cœur aussi au ministère dont nous portons la charge. Ces programmes ont trait par exemple à l’assainissement dans toutes nos communes ; nous en n’avons 77. Vous savez, c’est par pour rien que tout en décomposant l’ex Mehu, le chef de l’Etat à ajouté le département assainissement à notre ministère. L’assainissement doit s’entendre aussi bien, l’alcalisation que le pavage et l’écoulement de nos eaux fluviales. Mais aussi, la gestion des déchets solides, ménagers, la salubrité pour tout dire dans nos communes. Il va falloir que nous puissions nous y pencher ensemble avec nos communes. Il y a aussi le programme lié à la construction et à l’habitat. Vous connaissez désormais le programme des logements sociaux et des logements économiques. C’est pour permettre une accélération dans
l’urbanisation mais aussi, pour atteindre les objectifs, notamment l’objectif 7 des Omd. Le chef de l’Etat y tient et nous avons inscrit des ressources à cet effet dans le budget exercice 2014. Il a bien entendu tout ce qui concerne la gestion quotidienne et du personnel et le mécanisme de suivi évaluation, le mécanisme des résultats que nous sommes tenus d’avoir au niveau de nos ministères. La gestion assez sur les résultats. Donc, c’est au tant de préoccupations majeures et le chef de l’Etat nous a surtout dit que indépendamment de ce qu’on n’aura retenu ensemble avec le gouvernement, il va falloir que chaque ministre puisse essayer de réfléchir, de prendre des initiatives. Et dans ce sens, nous avons et nous tenons à faire en sorte que nous puissions avoir davantage de visibilité, pour essayer d’assainir nos berges lagunaires et d’essayer aussi de reloger ceux qui ont été sinistrés au niveau de Xwlacodji ou d’Abokicodji dans un périmètre que nous auront délocalisés. Cela peut être hors de Cotonou, pour essayer de les loger à travers un partenariat public-privé. Nous tenons aussi à créer un autre pôle urbain autour d’une ville où les études sont en cours. Nous tenons enfin à ce que, le code foncier qui a été adopté par nos députés, et qui constitue un outil très important de développement et qui a été aussitôt promulgué par le chef de l’Etat, sa mise en œuvre avec les textes de vulgarisation, avec l’appropriation par nos populations, nos communes à la base, devienne une réalité. Et avec le décret qui doit consacrer la création de l’Andf Agence Nationale du Domaine et du Foncier. C’est au tant de chose qui sécurise les terres chez nous, c’est au tant de chose qui contribue énormément au développement. Les députés étaient entièrement en phase avec les objectifs du gouvernement, excepté qu’ils ont trouvé que les ressources dont nous disposons soit à même de nous permettre d’atteindre ces objectifs là…. »
Raphael Edou : « … Les grandes orientations, c’est premièrement la mise en œuvre de ce projet 10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres… »
« …Le budget que nous venons de présenter est d’un montant de 12 milliards f Cfa dont trois milliards consacrés au fonctionnement. Les grandes orientations, c’est premièrement la mise en œuvre de ce projet 10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres. Ce programme comporte trois composantes. La première composante, c’est la bonne préparation des pépinières. On est entrain d’organiser ça commune par commune pour des spécificités de chaque région, parce qu’on ne va pas mettre les mêmes essences forestières partout. La deuxième chose, c’est l’étape du reboisement, de la plantation même qui doit pouvoir se faire sur tout le territoire avec la participation de tout le monde. C’est une mobilisation générale avec les communes. La dernière composante, c’est bel et bien l’entretien et le suivi de ces plants. Les 10 millions d’arbres. C’est chaque année. Un deuxième élément essentiel de ce budget, c’est la lutte contre les changements climatiques. Nous devons pouvoir nous adapter et quand on parle de l’adaptation, il s’agit de quoi ? Alors nous avions avant 120 jours de pluies, mais nous avons aujourd’hui moins de 80 jours. Ça veut dire que si nous ne trouvons pas pour notre agriculture des plans adaptés et une technique agricole appropriée, et bien, on pourrait passer à côté. Avant, on n’avait pas assez d’inondations comme actuellement. Il faut pouvoir tenir compte d ces éléments et choisir en conséquence les techniques en matière d’énergie comme en matière d’agriculture. Nous avons également prévu au niveau de ce budget, la lutte contre la pollution atmosphérique, parce que le premier rôle du ministère de l’environnement, c’est de veiller sur la pollution de l’air, de l’eau et de nos sols. Il faut faire en sorte que dans le temps l’air que nous respirons puisse être vraiment de l’air sain. Nous avons dans ce cadre là, prévu un meilleur réglage des véhicules qui polluent et aussi un meilleur suivi des recommandations des études d’impact environnemental. Parce que dans les activités que nous menons et qui produisent de la pollution, nous devons faire tout possible pour les maîtriser et réduire la pollution de manière générale dans le pays. Nous devons prendre des rigueurs à travers la mise en œuvre de ces recommandations, veiller de telle sorte qu’au niveau de nos villes qu’il y ait moins de pollution. La question de l’environnement, c’est une question essentielle, une question de suivi. Nous avons l’obligation chacun de nous à s’engager pour la protection à travers une meilleure sensibilisation de nos enfants et de tout le monde dans le pays… »
Propos recueillis par Thobias Gnansounou Rufino
(Br Ouémé/Plateau)