Le gouvernement du Bénin, par le biais du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a décidé de la suspension jusqu’à nouvel ordre du programme anglophone dans les Etablissements privés d’enseignement supérieur au Bénin (Epes). La conséquence de cette réforme gouvernementale ne s’est pas fait attendre. Les étudiants ressortissants du Nigéria quittent déjà le Bénin pour les universités du Togo.
Après la suspension du programme anglophone dans les Etablissements privés d’enseignement supérieur par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les premières réactions viennent des étudiants, en l’occurrence les étudiants nigérians. De nos recoupements, il ressort que les étudiants ressortissants du Nigeria quittent déjà le Bénin pour continuer leur formation dans des universités au Togo voisin. En effet, des responsables du département anglophone de trois Epes contactés ont confirmé ce départ de certains de leurs étudiants nigérians pour le Togo.
Il faut rappeler que le 12 mars dernier, au cours d’une séance de travail dans les locaux d’un Institut d’Enseignement supérieur privé, Dodji Amouzouvi, Directeur des Etablissements privés d’enseignement supérieur (D-Epes) a déclaré clairement qu’« Il n’y aura plus de section anglophone dans les Epes au Bénin à compter de cette année académique.» Pour justifier cette mesure de l’Etat béninois, le Depes renseigne que « … les anglophones viennent en masse pour s’inscrire dans certains Epes non qualifiés et la formation crée un monstre à deux têtes au ministère. Et plus dangereux, met en difficulté le pays voisin, le Nigéria, dans ses activités en raison de la main d’œuvre mal formée au Bénin. »
Mais le départ, dans les conditions actuelles, des étudiants nigérians du Bénin vers d’autres pays n’est-il pas de nature à porter atteinte aux objectifs fixés par le gouvernement à travers cette réforme dans l’Enseignement supérieur privé? Seul l’avenir pourra répondre à cette interrogation.