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Evaluation diagnostique des enseignants : Que se passera-t-il ce samedi ?

Publié le vendredi 23 aout 2019  |  Matin libre
Marie-Odile
© Autre presse par DR
Marie-Odile Attanasso la Ministre de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) communique
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(Quel écho pour l’appel des centrales syndicales ?)

Le Jour-J pour l’évaluation diagnostique des enseignants est bel et bien ce samedi, 24 août 2019. Et, à quelques heures du démarrage des compositions, difficile de dire avec exactitude ce qui se passera dans les 23 centres retenus pour accueillir les 18045 enseignants concernés. Le gouvernement sera-t-il face à un nouveau camouflet avec les appels au boycott général ? Ou les enseignants se désolidariseront pour prendre part à l’évaluation ? Le suspense reste entier malgré l’appel des centrales et confédérations syndicales à une participation à l’évaluation…



Une crise de confiance s’étant installée entre le gouvernement et des partenaires sociaux dont les enseignants, les assurances des trois ministres en charge de l’éducation au Bénin n’ont visiblement pas suffit pour convaincre la grande masse des enseignants quant à leur participation à l’évaluation diagnostique prévue pour ce samedi, 24 août 2019. Ceci, à quelques jours seulement de la reprise des activités académiques pour le compte de l’année scolaire 2019-2020. Ainsi, par le truchement d’une flopée d’assemblées générales, les organisations syndicales des enseignants ont décidé de boycotter ladite évaluation tout en appelant à une unité d’action pour faire échec à cette option gouvernementale. Un mot d’ordre visiblement adopté par la majorité des syndicats et enseignants qui, plus que jamais, semblent mobilisés pour le boycott. Toute chose qui a contraint une délégation gouvernementale à entreprendre une tournée de sensibilisation dans les chefs-lieux des différents départements du Bénin pour rassurer davantage les concernés. Mais la lueur d’espoir ne semble pas toujours pointer à l’horizon. Et pour preuve, le Front des syndicats de l’éducation, un grand regroupement d’organisations syndicales des enseignants, n’a pas hésité à se faire entendre en exigeant la suspension du processus. Consentant au boycott, le Front estime que les conditions ne sont pas réunies pour soumettre les enseignants à une telle évaluation. L’Intersyndicale des enseignants du supérieur a également apporté sa caution au boycott, déplorant des mesures qui ne garantissent point la survie de l’école béninoise. Dans le même temps, la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) et la Fesynsen sans oublier la Cspib et la Csub appellent les enseignants à participer à l’évaluation. Des faits qui entretiennent le flou autour de ce qui pourrait se passer ce samedi. Si les appels au boycott n’ont pas faibli, les gouvernants restent convaincus de la nécessité de poursuivre le processus. L’autre aspect qui conforterait le gouvernement dans sa position est que les centrales syndicales auraient participé au processus d’organisation de l’évaluation. Ce qui est pourtant loin d’être rassurant étant donné que depuis quelques années, les bases ne partagent plus la position de leurs centrales syndicales sur certaines décisions. Mais la grande préoccupation désormais est relative à ce qui pourrait se passer samedi prochain. Les enseignants finiront-ils par céder en renonçant à leur mot d’ordre ? Le gouvernement devra-t-il à nouveau se retrouver face à un camouflet ? Des questions qui trottinent dans la tête de plus d’un à la veille de l’évaluation diagnostique organisée par le gouvernement pour, selon les ministres de l’éducation, identifier les besoins en renforcement de capacités de ces acteurs du secteur éducatif. Seulement que du côté des enseignants, l’on craint pour son emploi étant donné que le gouvernement actuel a déjà détruit des milliers d’emplois pour des raisons diverses. D’autres font le lien avec le test des aspirants aux métiers d’enseignants pour craindre une ruse du gouvernement. De toute façon, encore quelques heures et nous en serons davantage édifiés…

Quel écho pour l’appel des centrales syndicales ?

Rien de surprenant quant à la position des centrales et confédérations syndicales concernant l’évaluation diagnostique des enseignants. Ayant participé au processus d’organisation de ladite évaluation, plusieurs syndicats affiliés devraient s’attendre à ce que ces confédérations appellent les enseignants à participer à l’évaluation. En effet, au cours d’une conférence de presse ce jeudi, 22 août 2019, toutes les confédérations syndicales à l’exception de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) ont, dans leur déclaration, appelé à une participation massive aux compositions prévues pour ce samedi. Justifiant leur position, elles évoquent les assurances données par les autorités béninoises à la préservation des emplois à l’issue de l’évaluation. De même, les méritants seront reversés en agents permanents tandis que les moins méritants seront formés pour être évalués à nouveau. A ce stade, ceux qui n’auront pas les aptitudes nécessaires seront reconvertis. Mais la réalité est de savoir si cet appel des centrales aura un effet au regard de la position tranchée des syndicats à la base. Une fois encore, les confédérations syndicales pourraient courir le risque de voir les syndicats affiliés se désolidariser. Face au fait, le doute continue de planer sur ce qui se passera bien ce samedi, dans les 23 centres de composition. Wait and see !!!

18045 enseignants répartis dans 23 centres…



Au total, 18045 enseignants contractuels sont concernés par ladite évaluation diagnostique. Ils sont répartis dans 23 centres de composition sur toute l’étendue du territoire national. A en croire Alphonse da Silva, premier responsable du comité technique chargé de l’organisation de l’évaluation, tout est fin prêt pour un bon déroulement de l’évaluation. « Les candidats qui sont des collègues auront à composer dans des matières qu’ils tiennent. Ce sont des épreuves qu’ils proposent eux-mêmes pour faire évaluer leurs écoliers et élèves. Ce n’est pas un examen, ni un concours mais une évaluation. Tout est mis en œuvre pour que tout se déroule bien. Les préparatifs dans le cadre de l’évaluation vont bon train. Le gouvernement nous a confié la partie technique à savoir le choix des sujets, la préparation des salles et des centres de composition. Ces centres seront tous sécurisés pour que les candidats qui voudraient bien aller se faire évaluer, le fassent en toute sécurité », se veut rassurant Alphonse da Silva. Pour ce qui est des malades et autres absents pour des raisons valables, ils pourront se rattraper à l’occasion d’une session de remplacement. Il faut souligner également que des dispositions semblent prises pour qu’il n’y ait aucune perturbation. Outre l’interdiction des assemblées générales dans le département du Couffo, les perturbateurs ont été mis en garde. Le préfet du département des Collines, Firmin Kouton, face à d’éventuelles menaces et tentatives d’organisation pour troubler les compositions du 24 août 2019, met en garde dans un communiqué rendu publique. «Ces personnes par des chantages de diverses natures menacent les enseignants qui préparent ardemment leur composition afin d’être retenus, à l’issue de l’évaluation parmi ceux qui seront appelés à poursuivre le métier d’enseignant dans nos établissements primaires et secondaires. Les organisateurs de tout attroupement non autorisé devant les centres de compositions retenus, seront systématiquement interpellés et présentés au procureur de la République», avertit-il.



Aziz BADAROU
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