C’est par méconnaissance du Nigéria et de sa force dans la sous-région que les autorités béninoises ont tendance à banaliser la fermeture des frontières du Nigéria. Une situation qui pèse malheureusement selon John Igué plus sur les populations à la base que sur les 30 % de l’élite qui profitent des ressources du pays.
Si le Bénin comprenait l’importance du Nigéria, il travaillerait à anticiper les crises entre les deux pays. Malheureusement, selon l’avis de l’ancien ministre Igué John, les autorités d’aujourd’hui se comportent comme si le Nigéria est beaucoup plus un problème pour le Bénin qu’une opportunité. Ce comportement des ces dirigeants est la conséquence du fait que la fermeture de la frontière du Nigéria impacte beaucoup plus 70 % de béninois que les 30 % que constituent les élites. « C’est parce que nous sommes trop francophone. Et que l’Etat est un groupuscule de copains qui a sa sécurité à partir des ressources des impôts et de la douane. Ce qui fait que le Nigéria ne l’intéresse pas » se désole-t-il dans l’émission « Sans langue de Bois » de soleil fm.
Pour le professeur de géographie à l’université d’Abomey calavi, ceux-là qui sont les moins affectés par cette situation avec le Nigéria sont les 30% de la population. » Ils se disent que ce qui se passe ne va pas les impacter » indique-t-il. Selon le professeur John Igué, 70 % de la population vont commencer par souffrir de cette situation. Il en veut d’ailleurs déjà pour preuve l’inflation du prix de l’essence de contrebande communément appelée le ‘’kpayo’’.
A le croire, le « kpayo » n’est que la partie visible de l’iceberg de la souffrance de la population qui, précise-t-il sera touchée dans ses entrailles. « cette fermeture va avoir des répercussions sur les ressources de la population. Celui qui dépensait chaque mois par exemple 10 000 FCFA en carburation, va devoir prévoir 20 000 FCFA aujourd’hui. Mais où va-t-il trouver le complément ? Nous allons vers la rentrée scolaire et les parents doivent faire face à d’autres dépenses » indique-t-il. Tous les produits, a-t-il poursuivi, connaîtra une augmentation de prix d’ici quelques jours si la situation avec le Nigéria ne s’arrange pas.