Après quelques jours de congé, le chef de l’Etat et ses ministres devraient faire leur rentrée aujourd’hui. Une rentrée gouvernementale qui coïncide avec quelques actualités brûlantes comme la fermeture de la frontière nigériane et ses conséquences sur le quotidien du Béninois, le dialogue politique qui est au point mort avec les partis politiques de l’Opposition, l’après évaluation diagnostique des enseignants reversés de 2008 et la situation de détournement de fonds dans certaines mairies.
Du retour du Japon où il participe à la 7ème Conférence Internationale sur le Développement de l’Afrique du 28 au 30 Août 2019, Patrice Talon devra se consacrer à la résolution des problèmes qui impactent directement la vie de ses concitoyens. Le premier sujet sur lequel le chef de l’Etat devra se pencher c’est la fermeture de la frontière du Nigeria et ses conséquences. Même s’il est dit que les autorités nigérianes veulent protéger leur économie de la contrebande, cette décision fait suite à certaines déclarations du richissime homme d’affaires Aliko Dangoté. Lesquelles déclarations font penser qu’entre le Bénin et le Nigeria, les relations ne sont pas au mieux de leur forme. Les autorités nigérianes se sont toujours plaint de la réexportation des marchandises étrangères sur le sol nigérian. Des produits comme la volaille, le riz, l’huile, les voitures d’occasion et autres ne sont plus les bienvenus au Nigeria. La fermeture de la frontière nigériane viserait donc à filtrer les produits de la réexportation qui inondent le marché nigérian et qui, selon Aliko Dangoté, plombent les efforts du gouvernement nigérian et des grands hommes d’affaire à bâtir une économie locale. Patrice Talon, dès son retour devra prendre langue avec son homologue, si ce n’est déjà fait. Il devra surtout prendre des décisions fortes pour d’une part montrer sa bonne foi vis-à-vis des autorités nigérianes et d’autre part amoindrir la souffrance de ses compatriotes qui subissent directement le contrecoup de cette situation.
Le dialogue politique engagé avec les partis en quête d’existence légale s’enlise. Certes, certains partis ont réussi à entrer en possession de leur récépissé de conformité. Mais les partis politiques de l’Opposition sont toujours sans le précieux sésame. De plus en plus, des voix s’élèvent même au sein de la Rupture pour condamner le fait. La dernière en date est la sortie médiatique de Wallis Zoumarou, député du Bloc républicain. Il n’est pas content qu’un grand parti comme les Fcbe soit toujours en quête d’un document du ministre de l’intérieur qui atteste de son existence légale. Comme lui, d’autres barrons de la rupture doivent penser la même chose. Il faut trouver une issue à cette situation qui n’a que trop duré et qui dresse le lit à beaucoup de mécontentements, beaucoup de frustrations. Ce serait déjà un pas vers la résolution de la crise née des Législatives non inclusives.
Comme annoncé, l’évaluation diagnostique au profit des enseignants reversés de 2008 a eu lieu samedi 24 août dernier. A bien d’endroits les enseignants ont composé. Ailleurs, le boycott était visible. Le gouvernement va-t-il rester intransigeant sur sa position de départ, c’est-à-dire considérer comme démissionnaires ceux qui ne se sont pas présentés et qui n’ont pas d’arguments pour se justifier ? Ou va-t-il leur donner la chance de se rattraper lors de la session de remplacement, montrant ainsi sa bonne foi. Si le gouvernement opte pour la 2e option, cela pourrait démentir l’argument de renvoi systématique de la fonction publique qui serait pour certains enseignants le plan secret derrière cette évaluation.
Il y a dans certaines mairies en l’occurrence Tori-Bossito et Ouidah, une situation de détournement de fonds qui défraie la chronique. Certains chefs d’arrondissement sont déjà suspendus et des adjoints au maire sont sous le coup de révocation. Le prochain conseil des ministres devrait se pencher sur le problème. On devrait savoir jusqu’à quel niveau les conseillers sont impliqués, et quid des maires concernés. Avec les interrogatoires actuellement en cours à l’ex Bef, ce dossier réserve beaucoup de surprise et Patrice Talon pourrait se montrer intransigeant. Des maires risquent de perdre leurs fauteuils.