L’assainissement des lacs et cours d’eau au sud du Bénin est entré dans sa phase active depuis quelques jours. Le gouvernement a décidé en Conseil des ministres, le mercredi 11 janvier 2017, de débarrasser les lacs de tous les engins prohibés utilisés par les pêcheurs. Une mesure visant à protéger non seulement l’environnement mais aussi l’écosystème aquatique.
L’assainissement des lacs et cours d’eau a démarré. Des actions de déguerpissement des outils prohibés dissimulés çà et là dans le lac Ahémé ont permis d’extirper une quantité importante de ‘’Acadjas’’ et autres matériels dont les pêcheurs se servent sur le lac. Cette opération fait suite à la décision prise par le gouvernement lors du Conseil des ministres du mercredi 11 janvier 2017. Celle-ci vise à lutter contre l’utilisation des engins et méthodes prohibés de pêche. Le gouvernement a fait constater que la prolifération de ces moyens non réglementés de pêche et l’avancée de certaines plantes aquatiques comme la jacinthe d’eau contribuent fortement à l’encombrement des plans d’eau. En plus, l’occupation illégale des berges par des populations pour stocker et vendre des produits pétroliers participe à la pollution anthropique de ces plans d’eau et de leurs chenaux à travers le déversement de déchets solides et liquides. « Face à ce triste constat, il s’avère nécessaire de prendre des mesures coercitives pour contenir les dérives et préserver l’environnement au niveau des lacs Ahémé, Nokoué ainsi que de la lagune de Porto-Novo », a mentionné le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 11 janvier 2017. Il a également été décidé de la création d’une commission interministérielle chargée de proposer des mesures concrètes et pertinentes d’assainissement et de réhabilitation des lacs Ahémé, Nokoué et de la lagune de Porto-Novo.
La commission ainsi instituée a évalué le niveau de dégradation des ressources des plans d’eau des lacs Ahémé, Nokoué et de la lagune de Porto-Novo et fait l’inventaire des facteurs d’accélération de la dégradation des écosystèmes des plans d’eau. Elle a aussi analysé les mécanismes mis en place par divers projets et programmes de réhabilitation des plans d’eau, relevé les insuffisances tout en proposant des actions pertinentes par ordre de priorité afin d’avoir un impact positif direct à court et moyen terme sur les écosystèmes. L’évaluation des besoins d’assainissement des lacs Ahémé, Nokoué et de la lagune de Porto-Novo et la création d’une unité spéciale de police, chargée du contrôle des activités halieutiques placée sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep) s’inscrivent également dans le cahier des charges de la commission.
L’on peut dire que c’est suivant les propositions de cette commission que l’assainissement du lac Ahémé a démarré depuis le mardi 12 août dernier. Tout se passe selon nos sources, sous la surveillance des forces de sécurité publique notamment la Police républicaine, la police fluviale et maritime et des agents des Eaux, Forêts et Chasse. Entre autres objets dégagés du lac Ahémé par les agents commis à cette opération, des engins de pêches, des filets moustiquaires, des branchages prêts à être introduits dans les plans d'eau.
Importance de l’opération
Ceux-ci sont saisis et brûlés instantanément. Il est à souhaiter que toutes les parties prenantes s’impliquent dans cette initiative de sauvetage des lacs du Sud-Bénin. En conséquence, chacun devra oeuvrer à préserver les ressources halieutiques, sous le contrôle du ministère du Cadre de vie et du Développement durable et celui en charge de l'Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche à travers l'Agence de réhabilitation du lac ahémé et ses chenaux (Adelac) et la Direction de la production halieutique.
La mise en place du Programme intercommunal de réhabilitation du lac Ahémé a donné un coup de pouce à la lutte contre sa pollution. L’objectif principal de ce programme est la réhabilitation de l’écosystème à travers le dragage sectoriel et la création d’une zone de développement économique. Ainsi, le dragage du lac suivra l’assainissement, selon les autorités en charge de l’opération. Une fois le dragage terminé, l’on passera à la réhabilitation de l’écosystème qui permettra d’améliorer les revenus des populations qui vivent des activités de pêche. Ainsi, le comblement du lac et la disparition des espèces de poissons, passées désormais de 78 à 62, dans le lac et ses chenaux, selon un récent inventaire, seront maîtrisés.