Tout finit par se savoir sur cette terre. C’est ce qu’on peut retenir du supposé braquage de la douane dont Patrice Talon avait été accusé à l’époque. De nos investigations, il ressort qu’il n’en est rien et que l’homme d’affaires béninois avait été accusé à tort. Une persécution contre sa personne et ses biens, concluent des Béninois.
Patrice Talon a agi en vrai patriote béninois. Mais au lieu de lui reconnaître sa sincérité et sa bonne foi, on a plutôt voulu l’abattre. Bizarre ! Dans le supposé braquage de la douane qui a, entre-temps, agité l’actualité nationale dans le dossier de mise en œuvre du Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi), il se révèle que ceux qu’on peut désormais appeler ses persécuteurs usaient de tous les moyens pour nuire à Patrice Talon, l’abattre, le ruiner. Les éléments dont nous avons possession amènent d’ailleurs à penser que les actions qui se mènent en ce moment au niveau de la Sodéco vont dans la droite ligne de ce qu’on veut avoir la peau de Patrice Talon ou l’abattre financièrement. En fait, Talon n’est pas encore au bout de ses peines. Le gouvernement de Yayi n’entend pas le lâcher. Le braquage de la douane par Talon, qu’en est-il réellement ?
Le «braquage» de la douane par Talon, que retenir ?
Avant que Talon et Yayi ne s’embrouillent, les deux personnalités étaient des amis. C’est connu de tous. Alors, lorsqu’il s’est agi de mettre en œuvre le Programme de vérification des importations (Pvi nouvelle génération), Programme conçu par le gouvernement, le chef de l’Etat a signé en faveur de Bénin Control Sa de Talon le décret n°2011-106 du 22 mars 2011 portant institution du Pvi en République du Bénin. A l’avènement de l’affaire de supposée tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat, il a été dit que Talon devait retourner l’ascenseur au président de la République en soutenant la révision de la Constitution. Ce que Patrice Talon a dit avoir refusé de faire, selon ses propos sur Rfi. Aujourd’hui, Talon et Yayi sont en disgrâce. Pour comprendre la machination qui avait été orchestrée contre Talon, des rappels s’imposent. En effet, le Pvi nouvelle génération comportait plusieurs volets dont l’inspection avant embarquement des marchandises, l’inspection par scanner, l’inspection pour la certification du poids des marchandises importées en vrac au port de Cotonou, l’inspection pour la certification des poids des marchandises importées par les frontières terrestres, l’inspection pour la certification des valeurs en douane des marchandises importées par frontières terrestres et non soumises à l’inspection avant embarquement, le suivi électrique des marchandises en transit. Pour ce faire, plusieurs équipements de haute technologie avaient été acquis et installés à grands frais par Bénin Control Sa de Talon. Ceci à partir de prêts bancaires substantiels. Mieux, pour les 502 agents de Bénin Control Sa, il était versé mensuellement, en plus du coûteux achat des équipements, plus de 400 millions.
Les différents coûts à payer, soit par l’Etat, soit par les importateurs dans le cadre de la mise en œuvre du programme étaient fixés dans le contrat de marché relatif à sa mise en place. C’est ainsi que le Guichet unique, chargé de la collecte de l’ensemble des droits et taxes payés au port de Cotonou, faisait partie du bloc des réformes engagées à l’époque par le gouvernement. Mais à cause du retard accusé dans la mise en service du Guichet unique par rapport à la mise en œuvre du Pvi, la Direction générale des douanes et droits indirects avait accepté, à l’époque, de collecter pour le compte de Bénin Control Sa les frais des prestations à payer par les importateurs à ladite société.
Le surplus que ne veut pas Talon…
A un moment donné, Bénin Control Sa a demandé à récupérer auprès de la douane les fonds collectés pour son compte. Bénin Control Sa a invité sa banque, Diamond Bank, à se rapprocher de la recette des douanes de Cotonou-port pour l’encaissement des fonds perçus pour son compte. Les fonds ont été effectivement récupérés par Diamond Bank. Seulement, les responsables de Bénin Control Sa, en vérifiant la transaction, se sont aperçus que la recette des douanes du port de Cotonou a versé à Diamond Bank un important surplus de fonds. En d’autres termes, la recette douanes de Cotonou port a envoyé à Benin Control Sa plus de fonds que la société ne devrait recevoir. A la suite de ce constat, le président du Conseil d’administration de Bénin Control Sa, Patrice Talon, a saisi le ministre de l’Economie et des Finances par courrier (en encadré de l’article) avec ampliation au président de la République afin de les informer de la situation et restituer à la douane le montant qui a été versé de trop à Bénin Control Sa. Le montant s’élevait à 2,6 milliards F Cfa. Une preuve de bonne foi faite par l’homme d’affaires béninois.
La démarche du Mef pour clarifier
En recevant le courrier de M. Talon, le ministre de l’Economie et des Finances a aussitôt commis l’Inspecteur général des finances pour clarifier la situation au niveau de la recette des douanes de Cotonou-port. Seulement, dans le même temps, révèlent nos investigations, le président de la République se saisit de la lettre et envoie, à son tour, l’Inspecteur général d’Etat (Ige) pour contrôle. Des instructions que révèle la lettre de Talon que nous publions. Mais l’on ne sait par quelle alchimie l’Ige en est arrivé à imputer la responsabilité du trop-perçu à Patrice Talon. Pourtant, révèlent nos investigations, la conclusion du rapport de l’Igf et de certains inspecteurs d’Etat n’est pas celle de l’Ige. Ce dernier avait-il été manipulé ? La question se pose. Or pour cette bonne foi, dit-on dans le milieu des finances, le gouvernement devrait adresser une lettre de remerciement à Patrice Talon. Car cela ne court pas les rues, disent des financiers. Mieux, au moment où l’homme d’affaires a saisi le ministre des finances et le président de la République, la douane ne s’était même pas encore rendu compte de ce versement de trop à Bénin Control Sa. Mais curieusement, plutôt que d’être remercié, non pas en monnaie de singe comme cela a été le cas, Talon a été accusé d’avoir braqué la douane.
Qui sont en réalité les braqueurs ?
Dans cette transaction, il y a la recette douane Cotonou-port qui a encaissé les fonds pour le compte de Bénin Control Sa et Diamond Bank qui les a récupérés pour Bénin Control Sa. Alors, sur la base de nos investigations, on se demande qui est en réalité le braqueur dans cette affaire ! Les agents de la banque qui sont allés chercher les fonds à la recette douane Cotonou-port ? Si c’était eux, comment ces agents à qui il a été versé les fonds perçus pour Bénin Control Sa auraient pu braquer la douane dont les agents sont des paramilitaires ? S’il y avait effectivement eu braquage ou un quelconque problème lors du versement des fonds à Diamond Bank, qui la recette douane a-t-elle saisi ? Le directeur général des douanes ? Le ministre de l’Economie et des Finances ? Le directeur général de la police nationale ? Le chef d’état-major des armées ? Aucun de ces responsables n’a été saisi par la recette douane Cotonou-port. Dans ces conditions, compte tenu des éléments dont nous disposons, on peut conclure que c’est une vraie machination contre l’homme d’affaires béninois. D’ailleurs, ce dernier n’est pas au bout de ses peines. Car en ce moment, ce sont les parts de la Scp dont Patrice Talon est le propriétaire au sein de la Sodéco que le gouvernement veut lui arracher à tout prix. Pour le moment, rien n’a encore été décidé au niveau de la Sodéco. Mais si cela était le cas, un jour, la vérité finira par se savoir.