Le professeur François Abiola est en train de laisser des empreintes indélébiles à la tête de son département ministériel. Après avoir revalorisé le corps professoral, le ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur a doublé en cinq ans le budget de son département en vue de porter loin les ambitions du chef de l’Etat et la vision qu’il applique depuis son avènement au pouvoir. Ainsi, de 38 milliards en 2008, il est passé à 55 milliards en 2014. Les députés ont félicité son leadership et ont demandé la formation de beaucoup de médecins.
En 2008, le budget du Mesrs était de 38 milliards. Pour la gestion 2014, le ministre Abiola est venu défendre un projet de 55 milliards devant les députés. Ces derniers, après avoir reconnu la révolution qu’il induit à la tête de ce département, ont exprimé des préoccupations qui rejoignent les priorités du ministère d’Etat pour l’année 2014. A en croire le professeur Abiola : «Au-delà de la présentation de mon budget, les députés ont apporté une réflexion
profonde sur le système éducatif. Ils ont fait des propositions de fond pour que nous puissions repenser notre système éducatif. Un député est allé jusqu’à me demander si en tant que ministre d’Etat, je suis content de notre système éducatif. Nous constatons nous-même
que le système actuel mérite d’être retouché. J’étais à l’aise puisque c’est le gouvernement, le chef de l’Etat lui-même, qui a dit qu’il faut un changement radical depuis la maternelle jusqu’au supérieur. Depuis quelques temps, le ministère de l’enseignement supérieur est engagé dans un budget programme. Nous avons essentiellement trois programmes. Le programme du renforcement de l’administration générale, celui de développement de l’enseignement supérieur et le programme de relance de la recherche. Si je vous dis qu’en 2008, le budget du Mesrs était de 38 milliards et qu’en 2013, la proposition que nous avons présentée aux députés est de 55 milliards, ça veut dire qu’en cinq ans, le budget du ministère a été doublé. Malgré que cela ait été doublé, les députés ont trouvé que c’est insuffisant. Et moi, en tant que ministre du gouvernement qui porte ce projet, je leur ai dit que le gouvernement a déjà beaucoup fait par rapport aux disponibilités actuelles..»
Les faux diplômes et établissements privés au cœur des préoccupations parlementaires
La durée du ministre d’Etat devant la commission budgétaire hier, traduit tout l’intérêt que le Parlement porte à ses actions. Les députés se sont préoccupés de la gestion des faux diplômes dans le pays. Une situation qui date depuis les indépendances du Bénin, car il a été mis en épingle par le président Apithy dans son livre. Sur ce, le ministre d’Etat Abiola a été clair : «Dans le budget, ce qui a intéressé les députés, ce sont les faux diplômes au niveau de l’enseignement supérieur. Quelles sont les ressources que nous mettons pour traquer et pour combattre les détenteurs de faux diplômes. C’est vrai que nous avons publié une première liste de détenteurs de faux diplômes. J’ai présenté cela en conseil des ministres, ensuite le dossier a été transmis à l’AJT et puis au ministre de la justice. Mais ceux qui sont détenteurs de ces faux diplômes sont d’abord présumés. Il faut qu’ils se présentent et nous n’arrivons pas à les trouver car quand ils sont convoqués, ils ne viennent pas. L’autre aspect qui a intéressé, ce sont les établissements privés de l’enseignement supérieur. Je suis content qu’ils aient été unanimes pour demander un assainissement rigoureux. Ils ont demandé ce que nous faisons face aux publicités de ces établissements dont certaines sont mensongères. Nous avons dit que jusqu’aujourd’hui, nous avons une liste de 30 établissements seulement vers lesquels nous pouvons orienter nos enfants. Et ce sont ces établissements qui reçoivent une co-signature, parce que vous savez que désormais pour que les diplômes des établissements privés soient valables, il faut la signature du ministère de l’enseignement supérieur. Je vous aurais menti si je viens jusqu’ici aujourd’hui et qu’ils ne m’ont pas posé de questions sur ce qui se passe à l’Uac. Là, nous avons écouté les deux parties et nous avons mis en place une commission pour que les deux puissent se parler et pour qu’on puisse prendre une décision dans l’intérêt des étudiants et celui du pays. Le dernier point qui les a préoccupés, c’est la recherche. La recherche, vous savez, ça ne se décrète pas. C’est un état d’esprit. Il faudrait aussi que nos enseignants puissent être au courant de ce qui intéresse l’Etat. Mais pour le moment, l’Etat a déjà des préoccupations. Nous avons une université d’agriculture. Aujourd’hui, notre priorité, c’est l’agriculture. Au sujet de ce qui se passe à l’Uac, il n’y a même pas eu de décret. Il y a une décision qui est prise. Je ne veux pas trop m’étendre sur ce sujet parce que je ne peux pas par politesse pour le premier camp que j’ai écouté le vendredi et le deuxième camp que j’ai écouté hier, nous avons mis en place une commission pour recueillir sur le sujet et commencer à traiter le sujet.
Priorités données à la faculté de médecine de Porto-Novo
Dans le budget 2014, le ministre a inscrit le recrutement des professeurs pour le compte de la faculté de médecine de Porto-Novo. Au total, 7 professeurs seront recrutés cette année. Cette priorité rencontre l’assentiment des députés qui en veulent d’ailleurs plus, car ils souhaitent que l’Etat forme plus de médecins pour le pays. «Nous ne créons pas des universités, mais des centres universitaires et dans ces centres, nous créons des facultés et des écoles. Il y a des
subtilités. Pour la faculté de médecine, les députés en ont parlé. Ils ont dit qu’ils ont besoin plus de facultés de médecine parce qu’ils veulent plus de médecins. J’avais proposé au gouvernement de faire le recrutement de 100 enseignants par an. Cette année, pour Porto-Novo, nous avons dit qu’il faut recruter sept enseignants pour la faculté de médecine. Ce qui a été fait pour cette année 2013 pour la faculté de médecine de Porto-Novo. Si nous recrutons sept l’année prochaine, je crois que d’ici à trois ans, si on peut arriver à avoir 20 à 25
enseignants pour la faculté de médecine de Porto-Novo, ce serait très bien. Les députés m’ont dit qu’ils vont améliorer ce budget, mais s’ils peuvent déjà me donner les 55 milliards, je crois que ce serait très bien», a restitué le professeur Abiola à la fin des travaux hier au palais des gouverneurs.