Chers lecteurs, dans ce numéro de » vendredi au féminin « , nous avons déniché pour vous une femme qui lutte pour la cause des personnes handicapés, particulièrement des personnes atteintes de la surdité. Il s’agit de Madame Flavienne Sagbo Sètchégbé, éducatrice des sourds et ex directrice générale de l’Ecole des sourds-muets » Les merveilles » de Glo. Très croyante, persévérante et passionnée de l’éducation, elle fait de l’éducation des sourds, depuis bientôt vingt ans, son quotidien, sinon sa raison de vivre. Elle est de celles qui ne reculent devant aucune difficulté afin que leurs rêves deviennent réalités. Elle a eu pour armes son courage, son amour du prochain et sa volonté de bien faire.
Mariée et mère de 3 enfants, Mme Flavienne Sagbo Sètchégbé est dotée d’un professionnalisme, d’un savoir et d’un savoir-faire extraordinaires dans l’enseignement. Educatrice des sourds de formation, elle est la présidente de l’Organisation Non Gouvernementale PAMES-Bénin, entendez Programme d’Action pour le Mieux-être des Sourds du Bénin. Un programme qui, pour les activités de son volet éducatif, a ouvert une école pour la scolarisation des enfants atteints de surdité. Il s’agit de l’Ecole des sourds-muets » Les merveilles » située à Tangbo-Djèvié précisément au quartier Dotokpa dans l’arrondissement de Glo. Précédemment directrice de l’Ecole des sourds-muets » Les merveilles » de Glo, la dame du jour interprète non seulement en langue des signes aux sourds sur l’émission de santé » Portez-vous bien « , mais également présente le journal aux sourds sur l’ORTB. Elle est aussi sollicitée sur bien d’autres émissions télévisées et dans d’autres structures de prise en charge des sourds-muets. Discrète et d’une efficacité sans pareille, elle est une figure importante dans la promotion et l’éducation des personnes atteintes de surdité au Bénin. Pleine d’innovations, elle ne se lasse de créer et d’accompagner des initiatives visant à sensibiliser, à valoriser et à promouvoir les personnes handicapées, notamment les sourds-muets du Bénin. En effet, dans son désir ardent d’éduquer les sourds-muets de son pays, notre dame du jour s’investit dans toute œuvre sociale pouvant contribuer à l’épanouissement des personnes handicapées, en particulier des sourds-muets, dès que le besoin de communiquer se fait sentir. Car pour elle, se mettre au service de ces derniers est déjà un facteur de développement.
Une femme très dynamique
Mme Flavienne Sagbo Sètchégbé est une femme endurante et déterminée qui a voulu s’engager sur ce chemin en raison de son amour pour son prochain, du plaisir qu’elle prend à rendre heureux son semblable et surtout de son souci de l’épanouissement de cette couche sociale que constituent les personnes handicapées, des aptitudes qu’elle a cultivées depuis son enfance. Il faut surtout noter que par le biais de l’Ong PAMES-Bénin qu’elle préside, elle a suscité l’envie de s’exprimer chez bon nombre de sourds-muets au Bénin. Elle permet donc à ceux-ci d’exercer des activités pouvant les amener à être utiles à la société. Femme battante, son amour pour la personne handicapée l’a conduite à l’Ecole des Sourds-muets » Les merveilles » de Tangbo-Djèvié où elle a précédemment occupé le poste de directrice générale. Désireuse de contribuer inlassablement au mieux-être et à l’épanouissement des personnes atteintes de surdité, Mme Flavienne Sagbo Sètchégbé nourrit de nobles ambitions pour la promotion et le développement de cette couche sociale.
Une bonne femme au foyer malgré ses contraintes professionnelles
Mme Sagbo Sètchégbé, avec sa fonction qui lui prend assez de temps, trouve toujours un créneau chaque jour que Dieu fait pour bien s’occuper de sa famille. Quelle que soit l’heure de son retour à la maison, elle prend toujours le soin de s’imprégner de ce qui a été fait, de ce qui s’est passé en son absence. Etant un personnage très actif, Mme Sagbo Sètchégbé doit, de façon cumulative, coordonner toutes les activités du centre d’éducation de Glo ainsi que celles de l’Ong PAMES-Bénin. Ce qui s’impose à elle et ne lui laisse souvent pas de répit. Néanmoins, sa détermination et sa volonté manifeste l’amènent à assumer pleinement son rôle de femme au foyer. Faisant partie de celles qui pensent que la femme qui travaille est un facteur de développement, elle estime cependant que la femme ne doit pas négliger, au profit de son travail, sa petite famille qui est sa cellule nucléaire. Pour elle, la femme active doit toujours chercher l’équilibre entre sa fonction et sa famille.
Son appel
Au regard des conceptions de la société vis-à-vis des personnes handicapées, Mme Flavienne Sagbo Sètchégbé invite les autorités politico-administratives à soutenir les centres de prise en charge de ces personnes, surtout le cas des sourds-muets. Elle souhaite à cet effet que l’Etat subventionne les structures de prise en charge des sourds-muets et crée des écoles publiques pour l’éducation de cette couche sociale ; car jusque-là, le Bénin ne compte qu’une seule école publique de sourds-muets. Outre cela, elle a également souhaité que l’Etat initie des formations à l’endroit des formateurs des personnes atteintes de surdité afin d’impulser un dynamisme dans ce genre d’éducation. Car, à ses propos, le financement de l’éducation des sourds-muets se fait rare ; sinon qu’au Bénin, il n’y a que la Fondation Liliane comme seule structure qui appuie vraiment l’éducation et l’épanouissement des sourds-muets. S’adressant particulièrement aux parents de ces personnes handicapées qui ont du mal à accepter et gérer le handicap de leurs enfants, Mme Flavienne Sagbo Sètchégbé les exhorte à la patience, au courage et à beaucoup d’amour. Croyant que rien de ce qui arrive à une créature divine n’est un fait du hasard, Mme Flavienne S.S. invite les parents géniteurs des personnes handicapées à accepter le handicap de leurs enfants, à intégrer ceux-ci dans l’éducation et dans la vie professionnelle, plutôt que de les cacher comme cela se fait d’habitude. Reconnaissant que la gestion d’un enfant handicapé revêt beaucoup de difficultés, elle croit fermement qu’il y a toujours quelque chose à faire à cet enfant quel que soit le type de handicap. Aux éducateurs, elle demande la patience, l’amour et l’abnégation au travail, afin de ne pas constituer une autre épreuve pour ces personnes déjà éprouvées, mais plutôt d’être pour elles une source de soulagement.
