Dans quelques jours seulement, l’école béninoise rouvrira ses portes et les apprenants devront à nouveau reprendre le chemin des classes. Si la tenue effective des travaux des sessions du Conseil sectoriel du dialogue social des ministères en charge de l’éducation augure d’une démarche rassurante pour une année scolaire apaisée, l’effectivité d’une reprise des activités académiques est encore loin d’être certaine.
16 septembre 2019, c’est la date retenue par le gouvernement pour la rentrée académique 2019-2020 au Bénin. Une rentrée des classes qui se prépare dans un contexte où la promotion 2008 des enseignants contractuels ignore encore tout du sort à lui réservé. Si ces derniers ont massivement pris part à l’évaluation diagnostique du samedi, 24 août 2019, ceux qui n’ont pas pu se rendre dans les centres de composition pour raison de maladies ou de mission à l’étranger seront évalués le samedi, 07 septembre prochain. Soit à deux jours seulement de la prérentrée scolaire (du 09 au 13septembre) et à une semaine de la reprise des classes. Ici, la principale préoccupation est relative au sort des enseignants ayant boycotté ladite évaluation. Au regard de l’imminence de la rentrée scolaire, des faits suscitent des interrogations. Qui seront ces enseignants contractuels reversés en 2008 autorisés à dispenser les cours dès le 16 septembre prochain ? Combien seront-ils, ces enseignants évalués et dont le niveau nécessiterait un renforcement de capacités et comment combler le déficit ? Que deviendront les boycotteurs de l’évaluation diagnostique ? A quand la liste des mutations de ces enseignants ? Autant de paramètres qu’il faudra régler avant la reprise des classes. Si les résultats de l’évaluation sont annoncés désormais dans moins d’une dizaine de jours, selon le Directeur de l’Office du Baccalauréat, Alphonse da Silva, il faut reconnaître que le gouvernement ne dispose point de temps pour disposer d’une base de données complète et procéder aux mutations avant le 16 septembre prochain. De plus, le payement des primes de rentrée et salaires pourrait bien être en suspens, le temps de disposer d’une base de données compléte. Toute chose qui pourrait bien frustrer et rendre hypothétique, la reprise. Et pour preuve, le virement des primes de rentrée reste l’un des principaux points débattus lors des sessions ordinaires du Conseil sectoriel du dialogue social (Csds) du Ministère des enseignements maternel et primaire (Memp) ainsi que du Ministère de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle.
Fusion de classes, nomination de directeurs, reversement…
Alors que des enseignants ignorent encore dans quelles localités ils seront affectés, rien n’a également encore filtré quant à la nomination des directeurs d’établissements scolaire. Et ceci, à quelques jours seulement de la rentrée scolaire. Encore qu’avec la décision du gouvernement de fusionner certaines classes, la tâche est loin d’être aisée quant à la nomination des nouveaux chefs d’établissements. Et il faudra aussi s’assurer des démarches entreprises dans le cadre de ladite fusion des classes pour ne pas verser dans l’improvisation à la veille du démarrage d’une nouvelle année scolaire. Où en est-on avec le processus de finalisation du reversement des agents occasionnels en Agents contractuels de l’Etat ? Cette préoccupation peut bien constituer un préalable à une bonne reprise des classes étant donné que les enseignants concernés ont toujours voulu voir leur situation se régulariser. Toute chose qui a contraint le Chef de l’Etat à donner des instructions afin que le processus soit finalisé dans les meilleurs délais. Mais à deux semaines de la reprise, aucune note rassurante à ce sujet. Qu’en est-il également des formations d’avant-rentrée scolaire ?
La montée des eaux dans plusieurs localités…
Comme à l’accoutumée, le gouvernement se retrouve face au défi de l’effectivité de la rentrée des classes. Outre des préalables concernant les acteurs du système éducatif, il faut souligner que des aléas climatiques contraignent, une fois encore, les gouvernants béninois à repousser la date de la reprise au risque de voir certains parents retenir leurs enfants à la maison. En effet, dans une correspondance en date du 27 août 2019, adressée aux maires des communes d’Adjohoun, Bonou, Karimama, Malanville, Ouinhi, Zagnanado, Zogbodomey, le Directeur général de l’Agence nationale de protection civile a alerté sur la montée des eaux dans les bassins du fleuve Niger et de la vallée de l’Ouémé. Le seuil d’alerte étant passé au rouge avec un risque élevé des catastrophes, des populations pourraient être évacuées vers des centres d’accueil pour limiter les dégâts. C’est donc clair et évident que les apprenants ne pourront reprendre le chemin des classes d’ici deux semaines encore moins d’ici le 9 septembre pour y effectuer la pré-rentrée. Plusieurs autres écoles ne sont pas à l’abri des inondations. D’autres à l’instar des centres de jeunes et loisirs pourraient servir de centres d’acceuil des populations à déplacer dans la perspective des innondations. Autant de réalités qui rendent incertaine, la rentrée des classes à la date du 16 septembre. Et le salut résiderait dans le fait que le gouvernement repousse la date. Cependant, il n’est pas exclu que le gouvernement, comme d’habitude, fasse du forcing pour tenter de tenir le pari. Dans ce cas, l’on s’aventurerait simplement vers une rentrée à double vitesse avec des élèves des établissements publics, errant dans les ruelles et dans la cour des écoles et collèges les premiers jours, pendant que leurs camarade du privé vont démarrer en trombe.