Depuis 2016, Salimane Karimou (Photo), ministre en charge des enseignements maternel et primaire, était le seul représentant l’aire culturelle « Ekaarô édjiré », c’est-à-dire les Nagot (Yoruba, Tchaabè, itcha, idaatcha). A la faveur du remaniement intervenu la semaine écoulée, ce natif du Plateau (Sakété), Salimane Karimou verra l’entrée au gouvernement d’autres frères et sœurs. Le ministre de la Culture, Jean Michel Abimbola avec qui il partage le même département : le Plateau, est, lui, de Kétou. Me Alain qui a hérité de la Communication et de la Poste est des Collines tout comme Eléonore Yayi Ladékan, la ministre de l’Enseignement supérieur. La différence ici est que le jeune Avocat est originaire de la Commune de Dassa-Zoumè, précisément de Kère (même s’il parle difficilement la langue) alors que Eléonore Yayi est de la région Savè. Une forte présence donc des Nagot aux côtés du chef de l’Etat, Patrice Talon. Est-ce une option anodine quand on sait que l’aire culturelle « Ekaarô édjiré » est restée jusque-là fidèle à l’ancien président Yayi Boni ? Patrice Talon est-il dans la logique de conquête quand on sait qu’aux dernières législatives il a essuyé une résistance inouie dans les bastions Nagot, du Plateau jusque dans la Donga en passant par les Collines ? Enfin, ces choix comptent-ils dans les relations gouvernement béninois et gouvernement fédéral du Nigeria quand on sait que le yoruba est très parlé au Nigeria, et en matière de relations internationales ou de diplomatie la langue compte ? Une chose est certaine, la communauté « Ekaarô édjiré » est bien « chouchoutée » au gouvernement, trois ans après l’avènement de Patrice Talon au pouvoir.