Remaniement ministériel: les partis satellites de la mouvance écartés

Publié le mardi 10 septembre 2019 | BENIN WEB TV

© Autre presse par DR
S.E.M. Patrice Talon

Le président Patrice Talon a procédé au remaniement de son gouvernement. Selon le décret rendu public le jeudi 05 septembre 2019, l’équipe gouvernementale a connu une modification dans son ossature avec 06 entrées et 03 sorties. A y voir de près, seuls les deux blocs politiques initiaux de la mouvance se sont partagés presque la majorité des postes ministériels. Ceux-ci n’étant pas les seuls partis se réclamant de la mouvance, l’absence des autres partis tels que l’UDBN, le PRD, Moele-Bénin et la DUD surprend plus d’uns.
A quelques jours du remaniement ministériel, des bruits de couloirs ont fait savoir que des tractations ont été menées vers les deux blocs siamois fondés sous le leadership du chef de l’Etat. Il s’agit du Bloc Républicain (BR) et de l’Union Progressiste (UP) qui ont eu la part belle. En tous cas, à la publication de la liste des nouveaux membres du gouvernement, on a pu constater que la majorité des postes leur a été octroyée.

Il est vrai que le président de la République n’est pas obligé de faire figurer toutes les sensibilités politiques dans son gouvernement; mais le cas de certains partis qui disent le soutenir ne peut laisser indifférent. Le Parti du renouveau démocratique (PRD), l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN), le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) et le Parti Dynamique Unitaire pour la Démocratie et le Développement (D.U.D), tous se réclamant de la mouvance, auraient rêvé se retrouver dans la nouvelle équipe du président.

Des soutiens moins considérés?
Au départ c’était la lune de miel parfaite entre tout ce beau monde et le chef de la mouvance présidentielle. Il a fallu la mise en oeuvre pratique de la réforme du système partisan pour qu’un désamour naisse. Claudine Prudencio, Adrien Houngbédji, Valentin Houdé et Jacques Ayadji ont décidé de ne pas se fondre dans les autres partis de la mouvance pour aboutir à la création du Bloc Républicain et de l’Union Progressiste comme le souhaitait le président de la République.

Au sein de la mouvance et aux yeux de certains observateurs de la vie politique béninoise, cette attitude est perçue comme un acte de rébellion vis-à-vis du chef de l’Etat qui pour donner l’exemple avait voulu que ses soutiens se retrouvent en deux groupes. A partir de ce moment, les relations entre le PRD, la DUD, l’UDBN, Moele-Bénin et les autres soutiens du chef de l’Etat à savoir l’UP et le BR ont visiblement pris un coup.

La leçon des législatives d’avril 2019…
Contrairement à l’UP et au BR qui ont aisément participé aux élections législatives, les autres partis qui se disent aussi de la mouvance n’ont pas pu être de cette compétition électorale. Si certains ont pu passer avec brio l’étape du Ministère de l’Intérieur avant d’avoir été exclus par la Cena pour diverses raisons, les partis comme la DUD et l’UDBN ont été très tôt mis de côté pour défaut de certificat de conformité. Ils auraient pu accepter la disparition de leurs partis, se joindre aux autres afin de bénéficier des grâces du chef de la mouvance au même titre que les autres.

En somme, ces partis qui ont refusé de respecter la volonté du chef de voir deux blocs politiques autour de lui ont toujours eu de difficultés pour se faire une place de choix au sein de cette mouvance. En témoignage le dernier remaniement ministériel dans lequel ils n’ont pas été pris. C’est à croire qu’ils sont là pour jouer les seconds rôles. Toutefois, il faut noter que rien n’est encore perdu pour ses soutiens du chef de l’Etat. S’ils n’ont pas été pris en compte dans le remaniement, ils peuvent toujours être consolés par d’autres postes en dehors du gouvernement.

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