Les espaces aménagés à Houeyiho et à Missèbo ont perdu leur clarté. Les sites sont dans un état de délabrement total, avec des tas de déchets par endroits. Le constat fait dans l’après-midi de ce lundi est désolant. « Nous avons suivi pendant 18 mois avant de passer la main. Bientôt un an que nous avons passé la main, cet espace se dégrade. Il y a des immondices partout, entassés même sur le gazon. La poubelle est pleine. Maintenant, ce sont des sacs de déchets qui sont entassés sur les clôtures. Ce n’est plus un espace de récréation, c’est devenu un espace toxique de la ville », fulmine José Tonato, Ministre du cadre de vie et du développement durable. De Houeyiho à Missèbo, le constat est quasiment le même. Sur instruction du Chef de l’Etat, le Ministre annonce la reprise en main de la gestion des sites. « Nous allons reprendre la main jusqu’à ce que la mairie soit prête à assumer sa responsabilité en matière de maintenance des infrastructures publiques urbaines », a-t-il martelé.
Au-delà de la Mairie, il se pose surtout un problème d’appropriation des infrastructures par les élus locaux, voire les populations responsables des actes d’incivisme. Le Maire par intérim de la ville de Cotonou parle de défaillance. « Malgré tous les efforts qui sont faits, il y a la nécessité aujourd’hui que chaque élu, à commencer par le conseiller local, le Chef de quartier et le chef d’arrondissement puisse jouer véritablement son rôle de proximité en suivant de près ce qui se fait sur leur territoire. C’est vrai qu’on a déployé des agents de la Police Républicaine et de la Police Municipale, mais compte tenu de l’effectif réduit, ils ont été déployés sur d’autres fronts. Ce sont les élus locaux qui devraient donc prendre le relai, mais là il y a défaillance. Il faut qu’on se réveille pour reprendre de façon consciencieuse la mission », se défend Isidore Gnonlonfoun. Selon le Ministre de la décentration, il faut davantage responsabiliser les instances infra communales mises en place par la loi pour le suivi des réalisations, au risque que les autres projets en cours ne subissent le même sort.