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Accès aux soins de santé publics : dans l’univers de l’assistance sociale et des prises en charge

Publié le mercredi 11 septembre 2019  |  BENIN WEB TV
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© Autre presse par DR
L`organisation Royal Philips et la fondation pour la médecine et la recherche en Afrique (AMREF) pour améliorer le secteur de la santé en Afrique
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Au Bénin, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le système de prise en charge des indigents varie d’une formation sanitaire à une autre. Ceci témoigne de l’absence d’une politique nationale de prise en charge des indigents. Dans le quatrième numéro de notre reportage sur l’accès aux soins de santé publics, nous vous emmenons à faire un tour d’horizon dans l’univers de l’assistance sociale et des prises en charge au Bénin.
La quasi-totalité des hôpitaux publics au Bénin ou du moins ceux parcourus par notre équipe de reportage sont dotés d’un service social dont le rôle est d’examiner le cas des indigents. En dehors des maisons d’assurance, l’Etat béninois dispose également des prises en charge pour amoindrir les charges des fonctionnaires et faciliter l’accès des pauvres ou extrêmes pauvres aux soins sanitaires même si le financement des prises en charge fait toujours objet de débats dans les milieux sanitaires du Dans plusieurs hôpitaux publics du Bénin, contrairement aux années antérieures, les patients sont pris systématiquement en charge ou du moins bénéficient des premiers soins à leur arrivée dans le service sanitaire. Le Centre national hospitalier et universitaire (CNHU) ne fait plus figure d’exception. Les patients rencontrés en témoignent mais déplorent la cherté des examens médicaux et frais d’hospitalisation.

A l’hôpital de la zone sanitaire Allada-Toffo-Zè, il est mis à la disposition des couches défavorisées un bond blanc qui fait office de prise en charge. A travers ce bond qui couvre les soins appropriés, les examens de laboratoire et l’achat des médicaments, le patient est suivi jusqu’à la fin. Un patient à court d’argent peut aussi bénéficier du bond blanc pour conduire son traitement à terme. A la fin, l’intéressé prend un engagement de payer la facture dans un délai raisonnable. Le hic est que certains ne respectent plus l’engagement et mettent l’hôpital dans une situation inconfortable.

Après toutes les tentatives infructueuses du service recouvrement, l’assistance sociale intervient. Dans ce cas, elle enquête sur les conditions de vie du débiteur pour conclure s’il est animé d’une mauvaise volonté ou s’il est vraiment indigent donc incapable de payer. Dans le second cas, l’administration sanitaire saisit la mairie qui, après ses enquêtes peut décider que l’intéressé soit rangé dans le tableau des indigents.

Au centre universitaire hospitalier de l’Ouémé-Plateau et à l’hôpital de zone d’Abomey-calavi, le processus est quasi-identique. Les patients reçoivent les soins appropriés. Idem également au centre hospitalier universitaire de la mère et de l’enfant. Seulement, l’équipe de reportage est tombée sur 11 débiteurs assis sous les escaliers à l’hospitalisation mère bâtiment G mardi 14 mai 2019 et attendent les donateurs ou personnes de bonne volonté. Ceux-ci passent très souvent payer les factures des patients dont certains traînent des dettes insignifiantes. C’est le cas de dame E. H. retenue pour une somme de 11.000 fcfa.

Quid des prises en charge dans le grand nord-Bénin
A l’hôpital de zone de Dassa-Zoumè, les couches vulnérables ou défavorisées sont prises en charge par l’Etat. L’hôpital ne dispose pas d’un service social. Néanmoins, il fait appel au centre de promotion social (CPS) placé sous la tutelle du ministère en charge des affaires sociales. La procédure est assez simple. Dès que le médecin traitant constate qu’un patient est venu à l’hôpital seul et n’a pas les moyens de payer ni la consultation ni les ordonnances, il soumet à l’administration de l’hôpital une demande de prise en charge.

Cette demande de prise en charge est signée par le comité de gestion de l’hôpital avant d’être transférée au centre de promotion social pour une enquête sociale sur le patient. Après son enquête, le Centre de promotion social délivre une attestation d’indigence. Cette attestation est envoyée dans le bureau d’arrondissement du patient ou à la mairie pour l’obtention du certificat d’indigence. L’hôpital pourra donc avec ce certificat constituer le dossier de prise en charge du patient qui est déposé à la préfecture pour le remboursement par l’Etat.

Le processus n’est pas le même à l’hôpital de zone de Djougou. Ici, les patients, après le traitement prennent un engagement écrit de payer dans un délai convenu de lien avec le service de recouvrement. En cas de non-respect de cet engagement, le service comptabilité de l’hôpital déclare les montants comme une perte, évidemment après les tentatives infructueuses du service de recouvrement d’entrer en possession des fonds.

Au centre hospitalier départemental Borgou-Alibori sis à Parakou, les patients qui sont dans l’incapacité de se prendre en charge, sont référés au service social. Mais il faut dire qu’à ce niveau, de nouvelles mesures ont été prises pour une meilleure identification des vrais indigents. Avant, c’était le service social seul qui autorise la prise en charge d’un patient supposé indigent, mais actuellement six services de l’hôpital sont commis pour la tâche.

A Malanville, le Centre de promotion social (CPS) est appelé à la rescousse. Le CPS, après une enquête sociale minutieuse sur le patient, élabore un rapport d’indigence. Et c’est sur la base de ce document que l’hôpital travaille et constitue au profit de l’intéressé un dossier de prise en charge.

Comè, Lokossa et Covè face à la question

A l’hôpital de zone de Comé, le patient indigent est directement orienté vers le service social pour les formalités de prise en charge. L’assistance sociale se déplace dans la localité de résidence du malade pour constater s’il est vraiment indigent. Si c’est le cas, le service envoie une fiche au chef d’arrondissement de l’intéressé qui, à son tour, établit un certificat d’indigence. Et c’est sur la base de ce document que l’hôpital prend en charge tous les frais et libère le patient. Il faut noter que ces cas sont récurrents. Certains prennent des engagements qu’ils n’honorent pas. C’est pourquoi, les engagements ne sont plus acceptés à l’hôpital de zone de Comé.

Contrairement à l’hôpital de zone de Comé, le service social du centre hospitalier universitaire situé à Lokossa écoute durant deux jours le patient pour voir s’il est constant dans son raisonnement quant à son état d’indigence. Car généralement certains malades trompent la vigilance des autorités sanitaires pour bénéficier d’une prise en charge. A la suite de l’entretien, une enquête sociale est réalisée par le centre de promotion sociale qui est envoyée à l’arrondissement ou la mairie pour solliciter un certificat d’indigence. Passée cette étape, le point des dépenses liées au traitement du patient est fait. Le malade paie une partie s’il en a la possibilité et la différence est couverte par l’Etat.

A l’hôpital de zone de Covè, le service social accueille le malade qui à son tour envoie une lettre de liaison au Centre de promotion sociale du lieu de résidence du malade pour demander une enquête sociale. Si l’enquête confirme son état d’indigence, l’autorité locale de la zone de provenance de l’intéressé délivre le certificat d’indigence. Ce certificat permet à l’hôpital de prendre l’intéressé en charge.
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