Une vraie tragédie et cette violence xénophobe en Afrique du Sud ne s’explique pas ! Des Africains qui s’en prennent à des Africains et à leurs biens, ce sont des scènes qu’on n’aimerait jamais voir. Mais voilà, au pays de Mandela, les vieux démons de la xénophobie ont refait surface et font leur lot de victimes. Déjà, en quelques jours, cette hostilité indescriptible à tout ce qui est étranger et surtout à des frères de race a fragilisé la confiance en une Afrique unie et forte. Nos éternels leaders dans la mémoire collective que sont, entre autres, Kwamé N’krumah et Mouammar Khadafi sont morts avec leurs idées panafricanistes désormais à l’épreuve des réalités en ce qui concerne l’immigration.
Justement, c’est dans un monde où la globalisation fait son bonhomme de chemin que l’Afrique du sud à l’instar de certains pays européens s’illustrent, le plus négativement possible. Comme pour dire que la couleur noire ne repousse pas les frontières, les Nigérians et d’autres nationalités qui ont choisi de rejoindre l’eldorado sud-africain pour faire leurs affaires et travailler librement sont chassés comme des malpropres. Aux dernières nouvelles, les multiples appels à la tolérance de la Société civile et des acteurs politiques n’ont pas eu l’écho favorable qu’il fallait. Et là, le Nigeria se voit obligé de rapatrier plus 600 de ses ressortissants apeurés par les récurrentes vagues de violence à leur endroit. Toujours par rapport à ces violences xénophobes, des Béninois n’y ont pas échappé et cette situation non seulement interpelle mais devrait amener nos décideurs à réfléchir autrement.
A la réalité, ce qui se passe en Afrique du sud est le signe d’un malaise profond qui tire sa source dans la précarité de l’emploi, des mains d’œuvre concurrentielles moins chères et la peur de voir les leviers de l’économie entre les mains des étrangers. Seulement, comme c’est souvent le cas, ailleurs est mieux. Ainsi, beaucoup de Béninois ont fait leur trou au Gabon, en Côte d’Ivoire et sous d’autres cieux. D’ailleurs, c’est un secret de polichinelle que les nôtres ont été pour diverses raisons rapatriés du pays des Bongo laissant derrière eux toutes leurs fortunes. Alors, s’il est vrai qu’il ne fait pas mieux vivre que chez soi, il revient à nos gouvernants de sérieusement travailler pour éviter à nos compatriotes de prendre les routes de l’exil avec tous les risques que cela comporte.
En plus, à voir les épisodes des noirs martyrisés en Libye et en Afrique du Sud et même des frontières qui subitement se ferment, cela suppose que la donne actuellement en vogue est que la coopération de bon voisinage bat de l’aile et surtout les jeunes issus de l’immigration n’ont droit à aucun cadeau dans leur pays d’accueil. En un mot, aidons-nous à construire notre pays et à le préférer aux sirènes venues d’ailleurs. C’est capital et le contexte d’une xénophobie rampante qui a pris racine en Afrique du sud nous y oblige.
En définitive, c’est bien de condamner les actes de violences xénophobes mais c’est toujours mieux de trouver les voies et moyens pour que nos compatriotes n’en soient plus victimes. C’est peut-être désolant d’avoir à le dire, l’Afrique qui triomphe de ses différences, ce n’est pas pour demain. Mais, en attendant une lueur d’espoir, que nos frères sud-africains n’oublient pas d’où ils viennent. Apartheid, xénophobie, ils ont mieux à offrir aux générations futures !