Le peuple béninois est en difficulté depuis le 20 Août 2019, conséquence de la fermeture des frontières nigérianes. Trouver en urgence l’alternative pour faire face à la situation, tel est l’objectif visé par les propositions faites par le parti communiste du Bénin lors d’une déclaration lue le jeudi 12 Septembre 2019 à Cotonou.
Dans une déclaration qu’il a lue à la presse ce jeudi 12 Septembre 2019 à son siège à Cotonou, le professeur Philippe Noudjènoumè a présenté aux professionnels des médias les approches de solutions de sa formation politique à la crise frontalière que traverse le Bénin avec le Nigéria. Pour lui, les raisons de cette crise sont connues et ne datent pas d’aujourd’hui. La raison principale à le croire, serait « la politique de contrebande » qui tue l’économie nigériane.
Pourtant, le parti communiste du Bénin par le biais de son secrétaire exécutif avait tiré la sonnette d’alarme en écrivant en Juin 2019: « pendant que le Nigéria fournit des efforts pour produire une énorme quantité de riz de très bonne qualité sur le marché nigérian, le gouvernement béninois, non seulement ne fait rien pour promouvoir la production interne, mais autorise que transitent par le port de Cotonou des tonnes de riz à qualité douteuse en provenance des pays que l’on connaît et ceci à très bas prix ; ce qui crée des conditions de mévente et de sabotage de l’économie nigériane… ». Des alertes qui n’ont pas été entendues. Pire, les opérateurs économiques qui devaient porter l’économie du pays sont contraints à l’exil.
Le PCB et la CPG présentent une alternative à la crise:
Le parti communiste du Bénin ou la convention patriotiques des forces de gauche l’heure a plus que sonné pour que le Bénin réunisse l’ensemble de ses filles et fils, tous les patriotes possesseurs ou non de moyens et de projet de développement dans « un pacte patriotique républicain, en un conseil national de gouvernance démocratique et patriotique (CNGDP). Cette union des filles et fils du Bénin, poursuit-il doit se faire sans sectarisme, sans manichéisme.
Ainsi, le parti communiste du Bénin et la convention patriotique des forces de gauche proposent un grand programme qui permettra au Bénin de faire face aux nouvelles exigences qui s’imposent à lui. Ce vaste programme se présente comme suit:
GRANDS PRINCIPES
A- Au Plan politique :
La restauration de l’Etat de droit, de la démocratie et des libertés politiques avec consécration de la souveraineté nationale.
B- Au Plan économique :
1°- Le programme pour une Gouvernance démocratique et patriotique vise la levée des entraves pour le développement économique accéléré et durable de notre pays et l’amélioration du sort des populations.
2°-Ce programme privilégie la production nationale pour nourrir la population et satisfaire ses besoins sans cesse croissants et exporter. Le Conseil National de Gouvernance Démocratique et Patriotique se fera le promoteur des opérateurs économiques nationaux pour leur approvisionnement en matières premières et la conquête des marchés à l’extérieur comme le font tous les gouvernements des pays développés.
3°- Le Programme, dans sa mise en œuvre, d’une part prend appui sur les valeurs et savoirs positifs de nos cultures pour les développer, et d’autre part arrime d’emblée notre pays aux secteurs les plus en pointe dans tous les domaines (génie logiciel, énergétique, électronique, biotechnologique, etc.).
Pour le développement accéléré de notre pays, il faut permettre et garantir aux producteurs nationaux le large accès à la connaissance, à l’information, au crédit et aux marchés.
4°- Pleine application du Partenariat Public-Privé avec priorité aux opérateurs économiques nationaux.
C- Au plan éducationnel :
Une Ecole qui forme les bâtisseurs et producteurs patriotes du pays.
D- Au plan environnemental :
Le principe de précaution pour la préservation de la santé humaine et de la diversité écologique.
PROGRAMME PROPREMENT DIT :
Pour ces deux organisations politiques, la mise en oeuvre de ce programme exige la convocation d’une assise nationale des forces organisées de travailleurs, d’employeurs… pour l’élaboration d’une nouvelle constitution. Cette Assise doit pouvoir adopter les grandes Orientations du Programme d’édification Patriotique du Pays que sont :
Au Plan Politique :
1°- Les libertés démocratiques totales rétablies aux citoyens et aux peuples (libertés de conscience, de culte, d’association, de réunion, de presse, liberté de manifestation, rétablissement du droit syndical de grève, du multipartisme intégral) ;
2°- Une justice indépendante et proche des justiciables ;
3°- Une administration efficace, de développement, accessible et à l’écoute des usagers ; la restauration de l’orthodoxie administrative et la transparence dans la gestion du bien public ;
4°- Le Rétablissement dans leurs prérogatives des institutions traditionnelles fondamentales du pays (Rois et autres Dignitaires traditionnels) à tous les niveaux (parlementaire, juridictionnel) matérialisé par la création d’une Chambre des Autorités Traditionnelles au Parlement (chargée d’étudier la conformité des lois votées avec nos traditions positives) ainsi que d’une Chambre de droit traditionnel de la base jusqu’à la Cour suprême ;
5°- La Représentativité des divers secteurs modernes au Parlement (Travailleurs salariés, paysans, opérateurs économiques, artisans, jeunes, femmes, etc.) ;
6°- Une lutte efficace contre l’impunité, la corruption et le pillage des ressources nationales :
– Instauration du contrôle citoyen à la base de la gestion du bien public avec l’élection et la révocabilité des DG et des directeurs techniques des entreprises publiques et administrations publiques par le personnel et les délégués des usagers de ces entreprises et administrations sur des critères de compétence et de probité ;
– Publication régulière des audits des administrations et entreprises publiques.
7°- Réhabilitation de l’armée en la sortant de l’état de ruine actuel (ruine matérielle, ruine de formation, conditions misérables des hommes en armes) à une armée moderne patriotique et bien performante. Evaluation de l’expérience de la fusion de la gendarmerie et de la police pour en situer les forces et les aspects négatifs ;
8°- Réforme territoriale avec division du territoire assurant l’auto-administration locale étendue jusqu’aux villages avec comme premier niveau, niveau le plus élevé, la région autonome définie par l’homogénéité ethnique et à direction élue.
Au Plan économique :
1°- La souveraineté de l’Etat sur toutes les ressources naturelles du sol et du sous-sol avec leur appartenance inaliénable à l’Etat ;
2°- La liberté d’entreprise et de production ;
3°- La protection des producteurs et opérateurs économiques béninois et la promotion de la production avec pour objectif à terme, consommer pour l’essentiel ce que nous produisons et produire ce que nous consommons tout en développant les échanges internationaux.
Pour cela Réunir les opérateurs économiques béninois sans exclusive en Etats Généraux de l’Economie et signer avec eux une charte pour un plan de développement contenant les éléments suivants :
a)- Urgence de la transformation des produits nationaux au Bénin avec association de capitaux privés, prioritairement béninois dans un juste partenariat avec les capitaux publics.
b) – Obligation de donner priorité aux opérateurs et aux experts béninois dans l’attribution des marchés publics et des études des projets.
c)- Priorité accordée aux entreprises béninoises pour leur approvisionnement en matières premières produites au Bénin avant toute vente à l’extérieur.
d)- Protection par des mesures tarifaires et fiscales, des entreprises et opérateurs économiques béninois.
e)- Mise en place d’institutions bancaires publiques pour la fourniture de crédits aux producteurs. Ce qui implique : Création d’une Banque d’Etat avec le double volet secteur industriel et secteur agricole pour l’accès au crédit aux entrepreneurs nationaux et pour la promotion industrielle au Bénin.
f)- Rejet de la transformation des monopoles d’Etat en monopoles privés.
g)- Publication de tous les accords à caractère économique de l’Etat avec les pays étrangers.
h)- Evaluation de toutes les privatisations et concessions des entreprises et services publics depuis 1992 notamment celles effectuées sous le régime de la Rupture et arrêt des processus de privatisations des entreprises des secteurs stratégiques comme Bénin Télécoms, SBEE, la SOBEMAP, Port Autonome, Douanes, etc.
4°-Appel aux capitaux étrangers pour la réalisation de ce plan de développement avec nécessairement pour les entreprises stratégiques une participation étatique majoritaire ou tout au moins avec une minorité de blocage.
5°- Aide à la coopérativisation des paysans avec l’encadrement de l’Etat, en de grandes coopératives de service, de production et de commercialisation pour l’atteinte d’une agriculture intensive.
6°- Aide à la formation et à la coopérativisation des artisans de manière à les regrouper par branche et par secteur en grandes manufactures et en fabriques pour la transformation sur place de nos matières premières.
Au Plan Éducationnel et socio-culturel :
Réunion des Etats Généraux de l’Instruction Publique pour l’adoption d’une feuille de route comprenant :
1°- La Suppression dans un délai rapide de l’analphabétisme.
Ce qui implique une Réforme totale de l’instruction et institution obligatoire de l’instruction en langues nationales suivie d’une Alphabétisation de tout le peuple en langues nationales.
2°- Développer une formation technique moyenne généralisée avec la création de multiples écoles techniques et polytechniques sous la forme duale, combinant la formation théorique à la formation technique, du primaire à l’université sous la supervision de centres de recherche de hauts niveaux capables de répondre aux besoins de transformations des divers secteurs de l’économie nationale.
3°- Révision du contenu actuel de l’histoire telle écrite et l’enseigner à tous les niveaux ;
4°- Institution de bourses et allocations scolaires et universitaires pour les fils de pauvres ;
5°- Redynamisation de l’Académie des Lettres, Sciences, Arts existante en l’expurgeant de son caractère néocolonial et exogène actuel ;
6°- Création d’Instituts de recherche de haut niveau et d’écoles supérieures dans tous les domaines possibles, mais nécessairement en énergie renouvelable et durable (soleil), en sciences cognitives et en génie logiciel ;
7° Réforme immédiate du secteur de la santé avec pour objectif l’équipement en plateaux techniques des centres de santé, l’amélioration des conditions matérielles des personnels de la santé et la gratuité progressive de la santé aux travailleurs et aux peuples, l’éducation sanitaire intégrée aux programmes d’enseignement à tous les niveaux.
Au Plan de la coopération sous-régionale et internationale :
1°- Maintien et renforcement des relations avec tous les pays sur la base des intérêts réciproques ;
2°- Etablissement d’une coopération dynamique avec les pays de la sous-région notamment le Nigéria, pour la facilitation des affaires aux producteurs nationaux ;
3°- Résoudre avec les gouvernements des pays de l’UEMOA et de la CEMAC le nécessaire décrochage du franc CFA du Trésor français et la création d’une monnaie sous-régionale souveraine.
L’Assise nationale prend des mesures d’urgence portant :
Réhabilitation démocratique et sociale
1°- Amnistie générale avec libération immédiate des détenus politiques et retour des exilés politiques.
2°- Suppression de toutes les lois et décrets liberticides et d’exclusions sociales (loi portant charte des partis politiques et rétablissement du multipartisme intégral, loi portant code électoral, loi portant code pénal, loi portant création de la CRIET, loi sur la grève, loi sur l’embauche, loi sur les collaborateurs extérieurs, loi portant partenariat public-privé pour élaboration d’une nouvelle loi portant partenariat public-privé, …).
Lutte contre l’impunité avec la création de :
1°- Une Commission « Vérité et Justice » chargée d’établir l’état des lieux en matière de crimes politiques depuis 1972 avec la création d’une Cour chargée de juger ces crimes.
2°- Une Commission chargée de connaître les crimes économiques commis depuis 1990 et particulièrement d’évaluer l’ampleur des dégâts causés au Bénin par l’accaparement des entreprises publiques et les secteurs essentiels de notre économie.
Création d’une Commission à l’Education et à l’Instruction Publique.
Actions économiques immédiates.
4°- Interdiction des réexportations de produits (en direction des pays voisins) tels le riz, etc., la promotion rapide de la culture de ce produit essentiel à l’alimentation en vue d’assouvir dans un bref délai l’autosuffisance alimentaire avec la suppression à terme de la politique économique basée sur l’importation/ réexportation des produits de consommation courante vers les pays voisins.
5°- Remise sur pied des anciennes et la création de nouvelles usines textiles avec l’interdiction de l’importation de kaki et autres treillis pour tenues vestimentaires des écoliers, élèves, des militaires et paramilitaires.