Le ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur François Abiola doit aller au bout de sa politique de retour de la paix dans les universités publiques du Bénin. Après la décision de la suspension provisoire des inscriptions pour une meilleure gestion de la crise née de l’arrêté portant payement des frais de double inscription, François Abiola est attendu sur le terrain de la libération des responsables de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb).En effet, dans le cadre du mouvement de protestation « Campus mort » observé en début de semaine par les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), trois responsables de l’Unseb à savoir le président Damien Dégbé, le Trésorier général Serge Gamédjo et Clément Agbo de la section universitaire ont été arrêtés par les agents de la Police nationale et de la Gendarmerie. Du campus où ils ont été arrêtés, ils ont été d’abord conduits à la Brigade territoriale d’Abomey-Calavi puis à la Brigade de recherche de Cotonou où ils sont gardés à vue depuis le 12 novembre dernier. Pour leur libération, un mouvement de débrayage de 48 heures a été lancé le 14 novembre. Les conditions d’arrestations selon un communiqué de la Direction du mouvement étudiant, le chef de maintenance du rectorat de l’Uac, Ghislain Agossadou, a invité par téléphone le président de l’Unseb Damien Dégbé et le bureau de la section universitaire de l’Unseb à une séance de travail au sujet de la demande introduite au rectorat pour la climatisation du siège de l’Union. Arrivés sur les lieux, le chef maintenance étant absent, il leur a été demandé de l’attendre. Pendant qu’ils attendaient, le chargé de mission du recteur accompagné d’une horde de policiers et de gendarmes leur a annoncé qu’ils étaient en état d’arrestation. C’est ainsi que Damien Dégbé et Serge Gamédjo ont été arrêtés puis jetés dans le pick-up de la Gendarmerie. Pendant qu’on les convoyait à la Gendarmerie, Clément Agbo de la section universitaire de l’Unseb-Uac qui déjeunait au Centre commercial du rectorat annexe du campus a été également arrêté. Deux questions se posent alors à l’analyse des conditions dans lesquelles ces responsables ont été arrêtés. Qui a instruit le chargé de mission du recteur à procéder à l’arrestation du trio « unsebien » ? Et pourquoi ont-ils été mis au frais ? De sources proches de la direction de l’Unseb, ces arrestations s’assimilent à un règlement de compte. Pour rappel, l’Unseb a joué un rôle de premier plan dans le bras de fer engagé depuis peu entre étudiants et autorités rectorales pour réclamer l’abrogation de l’arrêté portant paiement des frais de double inscription. Une décision qui remet en cause la mesure de la gratuité des frais d’inscription à l’université prise depuis 2008 par le gouvernement.