Depuis environ 30 jours, le Nigeria, pays de plus de 130 millions de consommateurs, a fermé ses frontières avec ses pays limitrophes dont le Bénin, entravant l’écoulement des produits du monde agricole béninois. Face à l’effondrement des prix et au pourrissement de certains produits, notamment la tomate, découlant de cette malheureuse situation, le gouvernement a envoyé ses émissaires sur le terrain, pour échanger avec les producteurs.
Dans ce cadre, le ministre en charge de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui, et sa collègue chargée de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman, ont marqué un arrêt hier, mardi 17 septembre, à Grand-Popo, dans le Mono, où ils ont non seulement écouté les producteurs, recensé leurs propositions pour une sortie des difficultés mais également visité quelques exploitations. « Notre démarche, c’est de venir échanger avec vous. Et de voir ensemble ce que nous ferons, à l’avenir, pour contourner cette situation », a précisé le ministre Gaston Dossouhoui.
Au titre des propositions, le porte-parole des organisations de producteurs, Mathieu Sahui, s’est fait clair pour la solution à court terme. « Nous demandons au gouvernement de nous accompagner à aller prospecter de nouveaux marchés », a-t-il plaidé. « A long terme, nous n’avons pas d’autres choix que de penser à la conservation et à la transformation », ajoute-t-il. Au terme des échanges, les deux émissaires ont promis de rendre compte fidèlement au gouvernement déjà engagé dans la dynamique de production de qualité et de transformation des produits agricoles sur place.
Cette rencontre qui a duré plus d’une heure d’horloge a permis, par ailleurs, de lever un coin de voile sur les motivations de la partie nigériane pour cette énième fermeture de ses frontières. Après Grand-Popo, terre fertile des spéculations telles que l'oignon, la tomate et la carotte, les ministres ont poursuivi leur périple vers les champs d’ananas à Allada, dans le département de l’Atlantique.