Un Forum de plaidoyer sur la dette au Bénin a réuni acteurs de la société civile et cadres du ministère de l’Economie et des finances, hier mardi 17 septembre 2019 au Bénin Royal Hôtel à Cotonou. Elle a été organisée par le réseau d’Ongs, Social Watch Bénin avec l’appui financier de African Forum and Network on debt and development (Afrodad).
Suivant le contrôle de l’action publique, il est nécessaire pour le citoyen ou la citoyenne de suivre la gestion de la dette afin de mieux contribuer à son impact positif sur les populations. C’est justement ce qui a motivé l’organisation, par Social Watch Bénin et Afrodad, du forum sur le plaidoyer de la dette publique qui se veut, un cadre d’échanges entre les acteurs publics, les partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile, sur le mécanisme et la gestion de la dette publique au Bénin. Selon Blanche Sonon, présidente du conseil d’administration de Social Watch Bénin, l’objectif est d’analyser la situation d’endettement, la stratégie de gestion de la dette au Benin et de tirer des leçons qui puissent alimenter le travail de plaidoyer de Afrodad en Afrique d’une part, et d’améliorer la transparence autour de la dette publique au Bénin, d’autre part. Le réseau d’Ongs et son partenaire Afrodad s’engagent donc pour que, les processus d’emprunt et de gestion de la dette soient transparents, responsables et surtout pour que l’Afrique ne se retrouve pas dans une situation de dettes insoutenables. Car, même si la dette procure à un gouvernement un coup de pouce financier, il n’en demeure pas moins qu’il faut y recourir avec prudence. « En effet, le fardeau du service de la dette hypothèque souvent les opportunités de développement pour les générations futures et rend les pays vulnérables, aux systèmes financiers, aggravant le service de la dette et créant des cycles vicieux d’endettement », souligne la Pca de Social Watch Bénin qui alerte ensuite : « En effet, aux termes de l’analyse de la soutenabilité de la dette, du Fonds Monétaire International (FMI) en 2018, la majorité des pays Africains sont susceptibles de connaitre le surendettement. À l’heure actuelle, seuls 7 pays africains sur les 53 sont confrontés à un faible risque de crise de la dette. Le service actuel de la dette, c’est-à-dire, le remboursement des intérêts et du capital, occupe plus de 20% des budgets annuels des gouvernements ». Face à ce tableau, il est important de s’intéresser à ce qui se passe au Bénin quand bien même avec un taux d’endettement public de 56,2% au 31 décembre 2018 le pays serait dans les normes définies par l’Uemoa. Et c’est à cœur joie que le Directeur adjoint de la Caisse autonome d’amortissement a salué la démarche de Social Watch Bénin. Pour Vincent Simoukoua, la question de la dette ne doit pas être une affaire de spécialistes seulement parce que la dette est contractée pour les populations. Sur place, il va rappeler tous les mécanismes encadrant la dette au Bénin. Le même exercice sera fait par Franck L. Djigla, le Directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Economie et des finances. Procédant à l’ouverture du forum d’échanges, il a aussi rassuré qu’au Bénin il y a des mécanismes innovants de traitement de la dette, ce qui fait que le pays ne peut s’endetter n’importe comment. Au terme de l’atelier, un document comportant les recommandations pour l’implication de la société civile pour un meilleur suivi de la dette est attendu.