Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles



Comment

Politique

Allocution de son excellence Dr. Boni Yayi, 20ème conférence des chefs d’état et de gouvernement de l’union africaine
Publié le mardi 29 janvier 2013   |  Gouv.bj


Sommet
© aBamako.com par DR
Sommet de l`UA: les chefs d`Etat et de gouvernement du continent planchent sur des questions d`actualité comme la crise malienne
Samedi 14 Juillet 2012. Addis-Abeba (Ethiopie). Le Président de la République de Cote d`Ivoire, SEM. Alassane Ouattara à la réunion des chefs d`Etat et de gouvernement du Conseil de Paix et de Sécurité. Photo : Yayi Boni


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Excellences, madame et messieurs les chefs d’etat et de gouvernement de l’union africaine ;
· Excellence monsieur le premier ministre de la république fédérale démocratique d’Ethiopie ;
· Excellence, monsieur ban ki-moon, secrétaire général de l’organisation des nations unies ;
· Excellence monsieur recep tayyip erdogan, premier ministre de la république de Turquie, invité d’honneur ;
· Excellences, mesdames et messieurs les chefs de délégations ;
· Excellences mesdames les premières dames ;
· Madame la présidente de la commission de l’union africaine ;
· Monsieur nabil al-arabi, secrétaire général de la ligue des états arabes ;
· Monsieur mahmoud abbas, président de l’autorité nationale palestinienne et président du comité exécutif de l’organisation de libération de la palestine (olp) ;
· Mesdames et Messieurs les ministres ;
· Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, chefs de missions diplomatiques et représentants des organisations internationales ;
· Mesdames et Messieurs
A l’ouverture des travaux de notre Conférence, je voudrais inviter l’assistance à avoir une fois de plus une pensée pour nos regrettés JOHN ATTA MILLS, ancien Président du Ghana et MELES ZENAWI, ancien Premier Ministre d’Ethiopie, qui nous ont quittés au cours de l’année 2012. Nous gardons encore à l’esprit leur force de conviction et leur engagement remarquable à la cause de l’Afrique ainsi que la qualité de leur leadership. Nous venons de saluer leur mémoire à juste titre et je vous remercie.

Après notre dernière conférence de juillet 2012, nous voici à nouveau réunis au siège de notre organisation continentale dans cette belle et historique cité d’Addis-Abeba, capitale de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie, pour célébrer l’Afrique et renouveler notre foi en son avenir que nous envisageons avec confiance.

Permettez-moi d’exprimer, en votre nom à tous, nos sincères remerciements à l’endroit du peuple frère et du gouvernement de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie et notamment à son Excellence Monsieur HAILEMARIAM DESALEGN, Premier Ministre d’Ethiopie, pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé et les facilités mises à notre disposition. En vous exprimant nos sincères félicitations pour votre élection, je voudrais vous assurer, Monsieur le Premier Ministre, du soutien indéfectible de tous les Chefs d’Etat et de Gouvernement de notre continent dans l’exercice de vos lourdes charges à la tête de la République sœur et amie d’Ethiopie.

En ce début d’année nouvelle, je ne peux manquer de saisir cette heureuse occasion pour adresser à vous tous ici présents, à vos familles et à vos pays respectifs mes meilleurs vœux. Je forme le souhait que l’année 2013 soit pour notre continent et pour chacun de nos pays une année de paix, de prospérité et de concrétisation de nos ambitions pour l’Afrique.

L’année 2012 qui vient de s’achever, a connu la brillante réélection de Son Excellence MONSIEUR ERNEST BAI KOROMA à la tête de la République de la Sierra Léone et la remarquable accession à la Magistrature suprême de la République du Ghana, DE SON EXCELLENCE MONSIEUR JOHN DRAMANI MAHAMA.

En votre nom à tous, je leur adresse mes sincères et fraternelles félicitations et je saisis l’occasion pour former le vœu que les élections qui vont se dérouler au cours de cette année 2013, dans plusieurs Etats membres, soit des moments pour ces Etats de renouveler leurs engagements en faveur de l’agenda de l’Union Africaine sur la base des principes cardinaux de la Charte Africaine de Démocratie, de Bonne Gouvernance et des Elections.

EXCELLENCES MADAME ET MESSIEURS LES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT,

MADAME LA PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE,

La présence parmi nous de SON EXCELLENCE MONSIEUR BAN KI-MOON, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES, est pour nous signe d’encouragement et je lui exprime notre reconnaissance pour son engagement et ses initiatives constantes en faveur de la paix, de la sécurité et du développement en Afrique et dans le monde.

La tenue de notre Conférence est aussi rehaussée par la présence de nos illustres hôtes venus nous témoigner de leur soutien et de leur solidarité envers l’Afrique.

A cet égard, je voudrais souhaiter en votre nom, la bienvenue à Son EXCELLENCE RECEP TAYYIP ERDOGAN, PREMIER MINISTRE DE LA RÉPUBLIQUE DE TURQUIE, l’Invité d’honneur de la Conférence. Monsieur le Premier Ministre, votre présence parmi nous est l’expression tangible de l’intérêt sans cesse croissant que votre grand et beau pays porte à l’Afrique et à notre Union. Nos pays apprécient hautement le dynamisme du modèle économique de votre pays ainsi que la coopération grandissante et diversifiée que le Gouvernement turc entretient avec les Etats africains. Le périple que vous venez d’effectuer dans quelques pays du continent est le témoignage de votre volonté de renforcer les liens d’amitié et de coopération de la Turquie avec l’Afrique. C’est pourquoi en cette circonstance privilégiée, je voudrais vous remercier au nom de mes Pairs, pour avoir accepté de partager avec nous la vision africaine de partenariat stratégique avec le reste du monde.

Notre Conférence est également honorée de la participation de SON EXCELLENCE MONSIEUR MAHMOUD ABBAS, PRÉSIDENT DE L’AUTORITÉ PALESTINIENNE ET PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉCUTIF DE L’ORGANISATION DE LIBÉRATION DE LA PALESTINE (OLP), à qui j’adresse mes vives félicitations pour l’admission de la Palestine à l’ONU, en tant qu’Etat observateur, lors de la 67ème Assemblée Générale des Nations Unies.

Je salue aussi la présence de SON EXCELLENCE MONSIEUR NABIL AL-ARABI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA LIGUE DES ÉTATS ARABES, organisation avec laquelle l’Union Africaine et ses Etats membres entretiennent d’excellentes relations de coopération.

EXCELLENCES, MESDAMES ET MESSIEURS LES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT,

EXCELLENCES MESDAMES ET MESSIEURS LES CHEFS DE DÉLÉGATION,

DISTINGUÉS INVITÉS,

MESDAMES ET MESSIEURS,

Il y a un an, vous avez à l’unanimité, porté votre choix sur l’Afrique de l’Ouest, à travers ma modeste personne, pour assumer la présidence de la Conférence de notre organisation continentale dans un contexte marqué par de nombreux défis à la fois politiques, économiques et sécuritaires.

Au terme de mon mandat, je voudrais vous témoigner à nouveau et du fond du cœur ma profonde reconnaissance pour cette marque de confiance et de considération et pour le soutien constant dont j’ai bénéficié de votre part durant l’accomplissement de ma mission.

Je sais particulièrement gré à tous les Chefs d’Etat et de gouvernement ainsi qu’à toutes les personnes de bonne volonté d’Afrique et du monde qui m’ont accompagné de leur disponibilité, de leurs conseils avertis et de leurs encouragements.

Mes remerciements s’adressent enfin aussi à monsieur JEAN PING, ancien Président de la Commission et à Madame NKOSAZANA DLAMINI ZUMA, actuelle Présidente, à tous les Commissaires ainsi qu’à tout leur personnel pour le dévouement dont ils ont fait montre à mes côtés durant l’exercice de mon mandat à la tête de notre Union.

C’est le moment pour moi de vous rendre compte de l’exécution de ma mission. Mon intention ce faisant, n’est pas de vous présenter un bilan exhaustif mais de partager avec vous certains constats qui ont été faits et certaines actions qui ont été menées durant mon mandat.

Qu`il vous souvienne, qu`en janvier 2012 ici dans cette même salle, nous nous étions séparés presque au bord d`une fracture, du fait de l`élection manquée du Président de la Commission de notre Organisation.

Souvenez vous que du fait de ces contradictions, nous n`avons même pas pu réussir à aborder avec toute l`attention qu`il mérite le thème central de notre sommet à savoir « STIMULER LE COMMERCE INTRA-AFRICAIN ».

Souvenez-vous que nous avons passé les premiers six mois de l`année 2012, en conciliabules à travers plusieurs mini sommets que j’ai organisés à Cotonou au Bénin, pour trouver des solutions à ce blocage. Pendant ce temps, certains de nos États étaient en situation difficile sans que nous soyons en mesure d`aller à leur secours.

La volonté politique et les tractations diplomatiques ont permis de relever ce défi avec l’élection, en juillet 2012 et cela pour la première fois de l’histoire de notre Organisation continentale, d’une femme comme Présidente de la Commission de l’Union Africaine, en la personne de Madame NKOSAZANA DLAMINI ZUMA. Ce dénouement heureux a permis de relancer notre Organisation continentale mais non sans laisser de séquelles.

MES CHERS COLLÈGUES,

Préoccupé par la question de leadership du continent, j’ai fait en sorte tout au long de ma mission, que les Chefs d’Etat et de Gouvernement du continent, dans un esprit de collégialité et de solidarité, conjuguent leurs efforts afin que l’Afrique parle d’une seule voix et assume sa part de responsabilité dans la gestion des affaires de notre planète.

Dans cet esprit, je me suis évertué à être le porte voix de toute l’Afrique dans différentes arènes internationales, notamment au G8, au G20, à la Conférence de Rio + 20, aux côtés de notre Porte-parole, Son Excellence le Président DENIS SASSOU NGUESSO de la République du Congo dont je salue le leadership, au 5ème Forum de coopération Chine-Afrique, au sommet des pays Non Alignés, aux Nations Unies. J`ai, en votre nom, défendu nos valeurs cardinales d`unité, de paix et de stabilité, de sécurité, de démocratie et de bonne gouvernance.

MES CHERS COLLÈGUES,

L`Afrique, berceau de l`humanité est aussi source d`espérance et d`espoir pour l`humanité toute entière. Je n`en veux pour preuve que, malgré la morosité économique et financière que traverse le monde, l`Afrique connaît une croissance économique de l`ordre de 6%, nettement au dessus de la moyenne mondiale même si ce taux demeure insuffisant pour éradiquer la pauvreté dans notre continent.

L`Afrique regorge aujourd`hui de tous les atouts pour assurer son développement. Pour engager et réussir les combats pour le bien-être de nos populations, nous disposons aussi des programmes et projets dans différents secteurs stratégiques comme ceux de l’énergie, des infrastructures, de la sécurité alimentaire, de l’agriculture, de l’environnement, de l’éducation, de la santé, de l’assainissement, pour ne citer que ceux-là, aujourd’hui pilotés en conformité avec la vision du NEPAD.

Pour y parvenir nous devons régler un certain nombre de préalables qui ne dépendent ni de l`extérieur ni des populations dont nous avons la responsabilité, mais de nous mêmes dirigeants de l`Afrique contemporaine.

Comment pouvons-nous aller à la renaissance de notre continent et à sa prospérité si nous ne travaillons pas davantage pour renforcer les bases de l`unité, de la stabilité et de la sécurité de notre continent ?

A la lumière des leçons tirées de l’exercice de mon mandat et des défis contemporains à relever par l’Afrique afin de réaliser les idéaux des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine, l’avenir de notre Organisation dépend d’abord et avant tout de ce que nous avons de plus cher à partager : l’unité politique et la cohésion, qui ne sont pas envisageables sans la paix, la stabilité et la sécurité, gages d’un développement durable pour une Afrique intégrée, pacifique et prospère.

C’est à ce titre que, compte tenu de l’importance de cette question, j’ai entrepris une tournée circulaire dans les pays de l’Afrique Centrale, Australe et Orientale où j’ai pu m’entretenir avec une dizaine de Chefs d’Etat de cette question de retour des guerres et de l’instabilité chronique de notre continent. Je m’empresse de présenter mes excuses à tous mes Chers collègues que je n’ai pas pu rencontrer pour raison de calendrier. De ces échanges, j’ai tiré des enseignements édifiants.

MES TRÈS CHERS COLLÈGUES,

D’abord au niveau de chacun de nos pays, la question de la paix et de la sécurité doit être, de façon constante, au cœur de nos préoccupations et se traduire par une gouvernance au-delà des clivages ethniques, claniques, régionalistes ou basée sur les différences de sexe, de religion et de couleur toutes choses qui nous divisent et nous empêchent d’avancer sur la voie de l’unité et du développement. Nous devons à cette fin, redoubler d’efforts pour la mise en place de systèmes électoraux libres et transparents dans nos pays et veiller au respect scrupuleux des constitutions adoptées par nos peuples et du principe de l’intangibilité des frontières, tel que consacré par les textes fondamentaux de notre Organisation.

MES CHERS COLLÈGUES,

Au niveau régional, le constat qui se dégage de mon expérience est que nous nous écartons de plus en plus des objectifs qui ont présidé à la création des Communautés Economiques Régionales (CER) conçues par nos Pères fondateurs comme des instruments de planification et de coordination de nos efforts d’intégration économique. Aujourd’hui, l’on assiste à un risque de cloisonnement et à une faiblesse de synergie entre les Etats d’une même région, et d’une région à une autre.

En effet, au nom du principe de la subsidiarité, il s’observe une tendance pour le moins regrettable consistant, pour la gestion des questions notamment d’ordre sécuritaire concernant une région, à mettre à l’écart les autres régions qui auraient pu, au nom de la solidarité interrégionale et de l’unité africaine, apporter leur soutien combien salutaire.

Il nous faut donc à la fois œuvrer pour le renforcement de l’unité politique au niveau de chacune de nos régions, préalable au rapprochement entre les CER.

C’est à ce prix que nous réussirons à accélérer le processus d’intégration de notre continent, à travers les complémentarités interrégionales et l’assistance mutuelle entre elles.

MES TRÈS CHERS COLLÈGUES,

Enfin au niveau continental, le constat est plutôt amer en ce sens que les rôles exacts et respectifs du Président de la Commission de l’Union, du Président du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Organisation et du Président en exercice de l’Union Africaine ne sont pas clairement définis, donnant souvent lieu à une confusion totale lorsqu’il s’agit de parler d’une seule voix au nom de notre cher continent.

Il urge de mon point de vue, de chercher les voies et moyens de remédier à une situation aussi déplorable, qui ternit l’image de marque de notre Union et porte atteinte à son efficacité. Dans ce cadre, ne serait-il pas opportun de revisiter les textes fondamentaux de notre Organisation en vue de corriger de tels dysfonctionnements ?

Comme vous le savez, le Président de l’Union est proposé à la Conférence par les régions. Ce dernier aurait gagné en légitimité s’il était élu par le collège des Chefs d’Etat et de Gouvernement des cinq régions à l’instar de la pratique en Europe, laquelle par cette pratique évolue ainsi vers une seule nation, stable et paisible. Le Prix Nobel de la Paix à lui décernée vient d’en être la consécration.

CHERS COLLÈGUES,

Vous conviendrez sans doute avec moi que les questions de sécurité, de stabilité et de gouvernance sont intimement liées, d’où l’intérêt et l’importance du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) dont nous fêtons le 10ème anniversaire, pour le développement, la cohésion et l’unité de nos pays respectifs et de notre continent.

L’Afrique doit se donner aussi les moyens pour jouer sa partition dans l’amélioration de la gouvernance mondiale. Elle ne peut y parvenir sans une nouvelle gouvernance du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), appuyé par un système de surveillance multilatérale et de veille au niveau continental, dont le rôle sera de restaurer la culture de la paix, de la stabilité, de la sécurité, de non-agression et de respect du principe de l’intangibilité des frontières reconnu par notre Institution. Elle ne peut y parvenir sans la renaissance de nos mécanismes de prévention des conflits et de règlement des conflits. C’est à ce prix que l’Afrique, plus unie et plus forte, pourra préserver son indépendance et prendre part au banquet des nations.

La gouvernance continentale nous interpelle aussi quant à la place et au rôle du Parlement Panafricain dans l’architecture institutionnelle de notre Union.

Comment en effet, pouvons-nous concevoir une Union Africaine des Peuples, au-delà de l’Union Africaine des Etats, des Gouvernements et des régions, sans envisager de renforcer le pouvoir de décisions et la légitimité du Parlement Panafricain, ce qui se traduirait par un mandat électif en lieu et place du mode actuel de désignation, et par un contrôle effectif du Parlement sur l’action de l’Union conformément aux traditions démocratiques ?

EXCELLENCES,

MESDAMES ET MESSIEURS,

Comment comprendre que face aux différents périls qui menacent jusqu`à ses propres fondements, l`Afrique, bien que disposant des moyens d`organiser sa propre défense, a continué d’attendre ?

A titre d’exemple, je salue la France qui, face au délai de réaction extrêmement long des Leaders africains et même de la Communauté internationale, a pris les devants pour faire ce que nous aurions dû faire, face au terrorisme international qui menace le Mali, notre sous région, notre continent et le monde.

Au nom de l’Afrique, je saisis cette occasion solennelle pour renouveler notre profonde reconnaissance au Président François HOLLANDE, pour son leadership, pour sa vision et pour sa décision salutaire d’engager les troupes françaises aux côtés des Forces armées maliennes, à la demande du Gouvernement malien, de la CEDEAO et de l’Union Africaine, en vue de libérer le Peuple malien du terrorisme, rétablir l’intégrité territoriale du Mali, renforcer la sécurité en vue du retour de la tradition démocratique dans ce pays.

L’urgence de la situation appelle à la mobilisation générale pour la mise en œuvre rapide de la résolution 2085 du Conseil de Sécurité, en vue du déploiement sans délai de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA), pour laquelle des pays africains mobilisent déjà leurs forces et moyens. La liste n’est pas fermée. C’est le lieu de remercier tous les pays dont les troupes sont déjà sur le terrain d’opération et, par anticipation les autres pays dont les troupes suivront, qu’ils soient d’Afrique ou d’ailleurs.

C’est le lieu de saluer l’Algérie et le Peuple algérien pour avoir organisé une riposte appropriée à la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas. Nous présentons les condoléances du continent à l’Algérie ainsi qu’aux nations dont les ressortissants ont péri dans cette opération.

Je n’oublie pas les partenaires qui, de par leur engagement, ont commencé à envoyer leur soutien logistique pour soutenir la cause. Je leur demande au nom du continent d’aller plus loin pour appuyer la MISMA. Je nourris l’espoir qu’ils apporteront un engagement plus appuyé à la conférence des donateurs qui aura lieu ici même à Addis Abeba le 29 janvier 2013 en vue du financement de l’ensemble des Forces impliquées sur le terrain, en terme de troupes et de logistiques. Je salue le leadership de notre ami BAN KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies, dans la résolution de ce conflit.

Outre cette question du Mali, je ne puis m’empêcher d’évoquer la situation dramatique dans les autres foyers de tension où le dénouement se fait attendre. Vous connaissez ces foyers de tension et je sais pouvoir compter sur la sagesse de nous tous pour le retour de la paix dans ces différents foyers.

EXCELLENCES,

MESDAMES ET MESSIEURS ;

Les exigences des temps modernes veulent que nous allions plus vite et bien. Le temps n’est-il pas venu pour nous, de constituer de véritables réseaux d’hommes d’affaires vertueux, dans le cadre d’un solide partenariat secteur public-secteur privé, pour le financement du développement de notre continent ?

A mon avis, l’Union Africaine pourrait prendre l’initiative de l’organisation d’un forum des investisseurs africains pour débattre de la question du financement autonome et innovant du développement de notre continent.

Sinon comment maintenir et améliorer la croissance économique inclusive de notre continent si l`Afrique ne commerce pas avec l`Afrique, si l`Afrique n`investit pas en Afrique, si l`Afrique ne parle pas à l`Afrique ?

Cette vision de notre développement n’exclut pas que l’Afrique s’ouvre davantage au reste du monde à travers la conclusion et l’animation de partenariat stratégique gagnant-gagnant, décomplexé et débarrassé de tout esprit d’assistanat. C’est dans ce contexte que l’Afrique appelle de tous ses vœux un monde nouveau, paisible et sécurisé. Cet appel de cœur nous exige la résolution de tous les conflits dans le monde, la question palestinienne et la crise syrienne sur la base des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

MES CHERS COLLÈGUES,

Le moment n’est-il pas venu pour nous de mettre en place un « Task-Force » constitué de hautes personnalités africaines pour revisiter les textes et mécanismes de l’Union Africaine et faire des propositions de réformes dans la perspective d’une nouvelle gouvernance de l’Union en vue de la Renaissance de notre continent selon les idéaux du Panafricanisme et la vision des Pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) ?

La question des guerres, des rebellions, des guerres civiles et des crises inter-régions qui affectent l’image de notre continent dans les rapports que nous entretenons avec nos partenaires, est la première cause de nos difficultés.

Vous conviendrez donc avec moi que le mal africain n`est pas forcément exogène. Nous devons nous regarder en face et faire notre examen de conscience, pour que le cinquantenaire de notre Organisation que nous avons placé sous le signe du Panafricanisme et de la Renaissance africaine, soit enfin une occasion pour renouer avec la flamme de l`espoir que les pères fondateurs ont allumée. C`est à ce prix et à ce prix seulement que le nouveau cinquantenaire qui s`ouvre pour notre Organisation continentale sera celui de l`espoir, de l`espérance et de la véritable renaissance.

MES CHERS COLLÈGUES,

Le monde nous observe, les Peuples africains nous attendent et l`histoire nous place devant nos responsabilités. Nous avons à les assumer ou à les trahir et j’ai la ferme conviction que nous ne faillirons pas. Je sais pouvoir compter sur chacun de nous tous. Je crois aussi au leadership de la Présidente de la Commission de notre Union ce jour où elle fête son anniversaire et vous me permettrez de lui présenter en votre nom un bouquet de fleurs.

CHERS COLLÈGUES,

Au moment où mon mandat prend fin, veuillez recevoir mes remerciements les plus respectueux et mes vœux les meilleurs. Avec la grâce de Dieu le Père Céleste, l’Afrique sera un continent de paix, de stabilité, de sécurité et de prospérité grâce à son unité.

Sur ce, je déclare ouvert les travaux de la 20ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine.

VIVE L’UNION AFRICAINE !

VIVE L’INTÉGRATION AFRICAINE !

VIVE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE !

BONNE ANNÉE !

JE VOUS REMERCIE DE VOTRE BIENVEILLANTE ATTENTION.

QUE DIEU VOUS BÉNISSE ET BÉNISSE NOTRE CONTINENT !

 Commentaires