L’audit de l’exercice 2018 de la Compagnie béninoise de navigation maritime (COBENAM) révèle de nombreux dysfonctionnement tant sur le plan administratif que dans la gestion financières. Il apparaît des créances douteuses sur lesquelles le rapport n’a pu se prononcer.
Le rapport d’audit révèle un défaut de mise en place d’un dispositif efficace de suivi et de recouvrement de créances clients dont les soldes au 31 décembre 2018 sont de 1707 millions de FCFA pour les créances saines et 2367 millions pour les créances douteuses.
Pour la direction, il se pose un problème de retard d’information sur les paiements effectués au trésor public.
Le rapport d’audit fait état de ce qu’il existe une absence de description des règles de décaissement et de provisionnement des créances douteuses et non reclassement et provisionnement des créances présentant des risques sérieux de recouvrement.
Il a été constaté des factures impayées de quatre années dans les livres de la société provisionnées à raison de 25% et 50%.
On note l’inexistence d’interface entre le système de facturation et la comptabilité générale, les opérations relatives aux redevances et les comptes clients correspondants ne sont pas suivis et réconciliés mensuellement avec la comptabilité générale.
Dans ce cadre seul un suivi extra comptable des factures émises par la direction de la marine marchande est fait.
En ce qui concerne la gestion du personnel et des avances, il existe une lenteur du recouvrement du solde de 9.093.444 FCFA sur une créance de 13.947.782 FCFA détenue depuis plusieurs années sur Armand Kandissounon au moment où il occupait le poste de directeur général.
Quant à l’exécution de dépenses sans intérêts notables pour la société, les achats et répartitions chaque année de téléphones portables de dernière génération au profit du personnel sans intérêt notables pour la société. Ainsi 48 téléphones portables ont été acquis en 2016 et distribués pour une valeur de 9.075.000 FCFA. En 2017, le montant des téléphones portables acquis s’élève à 3.790.500 FCFA. En 2018, 50 téléphones portables ont été acquis et distribués au personnel pour une valeur de 6.121.350 FCFA. La direction estime qu’il s’agit d’un outil de travail acquis au profit du personnel pour le fonctionnement du système de communication.
Au titre de l’exercice 2018, il apparaît des mouvements nets non justifiés d’un montant net créditeur cumulé de 460.951.912 FCFA dont le cumul des mouvements débits est de 147.546.263 FCFA tandis que le cumul des mouvements crédits est de 608.498.175 FCFA. Les déclarations fiscales ne sont pas correctement faites. Le chiffre d’affaires figurant sur la déclaration de TVA du mois de mars 2018 est de 17.168.677 FCFA alors que le montant mentionné sur la déclaration est de 952.805.677 FCFA. En général, au titre de l’exercice 2018, le montant de créances classées douteuses par la COBENAM est de 100.652.707 FCFA et la provision pour dépréciation qui a été constaté s’élève à 50.326.354 FCFA. L’audit remarque que si les règles de déclassement et de provisionnement édictées par la COBENAM avaient été correctement appliquées, le montant des créances à déclasser en créances douteuses s’élèverait à 240.883.889 FCFA. Il a été remarqué par l’audit qu’au 31 décembre 2018, le solde figurant sur les états financiers est de 608.765.911 FCFA sur lequel l’audit n’a pu se prononcer.