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Délivrance de Certificat de conformité: Fcbe officiellement reconnu, le récépissé divise les leaders du parti

Publié le lundi 23 septembre 2019  |  L`événement Précis
Sacca
© Autre presse par DR
Sacca Lafia, Président du Conseil d`Orientation et de Supervision des operations de correction de la Lépi.
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Tout le tintamarre actuel au sein de la famille Fcbe est parti de cette correspondance du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Sacca Lafia, publiée sur les réseaux sociaux. Elle date du mardi 17 septembre 2019 particulièrement adressée à trois personnalités du parti, à savoir Paul Hounkpè, Théophile Yarou et Issifou Amadou, précisant leurs titres de membres fondateurs et mandataires du parti, pour l’action de demande du certificat de conformité. Le ministre Sacca Lafia n’a pas manqué de souligner dans la même correspondance que c’est « en application des dispositions des articles 16 et suivant la loi n°2018-23 du 17 septembre 2018 portant Charte des partis politiques en République du Bénin, que le récépissé provisoire leur est ainsi désigné. Lire ci-après l’intégralité de sa correspondance ainsi que les références du Journal officiel dans lequel cette action a été rendue publique.

Un camp FCBE renie le récépissé provisoire

Certains membres du bureau politique du parti Force Cauris pour un Bénin Emergent( Fcbe) de l’ancien président Boni Yayi sont montés au créneau ce dimanche 22 septembre 2019 pour dénoncer les leurs par qui le parti a obtenu en fin de semaine, son récépissé provisoire du certificat de conformité.C’est lors d’une conférence de presse animée par Alassani Tigri, 4eme secrétaire exécutif national adjoint du parti entouré de plusieurs autres membres.

(Théophile Yarou, Paul Hounkpè et Amadou Issifou au banc des accusés)

Obtenu suite aux démarches de certains membres du parti dont notamment Théophile Yarou, Paul Hounkpè et Amadou Issifou, le récépissé provisoire délivré aux Fcbe en fin de semaine écoule sème la confusion au sein du parti. Si les nouveaux dirigeants reconnus par le document signé du ministre de l’intérieur estiment avoir fait les démarches nécessaires pour obtenir le récépissé pour le parti, les conférenciers estiment eux que c’est un « acte de trahison ». Selon la déclaration faite hier au siège du parti à Cotonou, FCBE n’aurait pas déposé un nouveau dossier au ministère de l’intérieur pour l’obtention du certificat de conformité. Ce récépissé provisoire du ministère de l’intérieur, selon eux est un « faux document ». En effet,« aucun de nous n’est contre la délivrance du récépissé », a précisé Alassani Tigri hier. Pour le 4èmesecrétaire exécutif national adjoint du parti Fcbe, ce sont les conditions de la délivrance du fameux document qui posent problème. Selon ses explications, le fameux congrès qui aurait accouché d’un nouveau bureau pour se mettre en règle vis à vis du ministère se serait organisé en catimini et ne saurait être légal. Dépassé par la situation, le conférencier qualifie les sieurs « Théophile Yarou, Paul Hounkpè et Amadou Issifou de traîtres »,jugeant leur acte « ignoble, inqualifiable et d’une grande gravité… »
« Ce n’est pas parce que vous voulez avoir un diplôme que vous allez accepter qu’on vous délivre un faux. Le parti Fcbe est un parti digne », a déclaré un autre responsable du parti.

« Yarou, Hounkpè et Issifou répondront de leurs actes »

Les trois responsables mis en cause par Alassani Tigri et les autres membres du parti de l’ancien président Boni Yayi pourraient perdre leurs postes au sein du bureau exécutif. Insistant sur le fait que les ex-ministres Komi Koutché, Valentin Djènontin et Simplice Dossou Codjo restent et demeurent membres du bureau exécutif national du parti, Alassani Tigri a laissé planer un doute sur l’avenir de Théophile Yarou, Paul Hounkpè et Amadou Issifou. Il est reproché à ces derniers désormais au banc des accusés d’avoir tenu un congrès en catimini pour l’obtention du récépissé provisoire. Un congrès qui aurait, selon les explications des uns et des autres conduit à l’exclusion des anciens ministres Komi Koutché, Valentin Djènontin et Simplice Dossou Codjo du bureau politique des Fcbe. Mais pour Alassani Tigri ces trois membres accusés de traitrise « … répondront absolument de leurs actes devant les instances du parti ».

« Je n’ai été associé à aucune étape de ce processus ou de ce deal », dixit Boni Yayi

Suite à la délivrance du récépissé provisoire au parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dont l’ancien Chef de l’Etat Boni Yayi en est le Président d’Honneur, celui-ci a réagi et dit n’avoir été associé à ce processus. En effet, dans un message qu’il a adressé aux militantes et militants du parti, ce 20 septembre 2019 depuis son lit d’hôpital, Boni Yayi a signalé qu’en sa qualité de Président d’Honneur du parti, il n’a été associé à aucune étape de ce processus ou de ce deal alors que les statuts du parti l’exigent dès lors que ce processus soulève une orientation de fond. « Je l’ai aussi vécu comme tout le monde dans les réseaux sociaux. Je ne saurais donc cautionner une telle démarche exclusive visant à affaiblir la Résistance que mène l’Opposition à laquelle appartient Fcbe pour le retour de la démocratie et la paix dans notre pays », a-t-il fait savoir. Ces déclarations de Boni Yayi sont intervenues à un moment où il est ouvert un débat sur fond de polémiques autour d’un certain récépissé provisoire qui aurait été attribué aux Fcbe suite à ce qu’il qualifie d’éviction de certains membres influents du parti en exil pour leur opinion et leur attachement aux idéaux du parti. Tout en rappelant une fois encore que « le préalable est la reprise du scrutin législatif d’avril 2019, sur une base consensuelle, équitable et transparente », le Président d’Honneur du parti Fcbe a invité tous les militants du parti à l’union et à la solidarité afin « d’éviter le virus de la division que véhicule cette nouvelle manœuvre d’exclusion des responsables en dehors des organes compétents du Parti ».

Les mêmes erreurs du passé rattrapent Yayi et les Fcbe

La guéguerre subite qui a éclaté depuis ce week-end, autour du fameux récépissé provisoire du certificat de conformité, au sein des responsables du parti Fcbe n’est pas à ranger dans les faits nouveaux chez les « Yayistes ». L’histoire étant têtue, ce regroupement hétéroclite d’hommes politiques alors associés à la gestion du pouvoir Yayi peinent toujours à résister au temps face à de grands défis. Depuis l’avènement des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) jadis alliance politique, la guerre du leadership est restée le mal le plus récurent, qui finit toujours par disloquer le groupe. Qu’il s’agisse des nombreuses élections auxquelles, les ténors et leaders Fcbe ont pris part dans le passé, des postes ministériels et autres opportunités politiques, les querelles de clochers, les intérêts égoïstes, les coups bas à relents régionalistes ont toujours primé sur le militantisme et la lutte idéologique.
La question à se poser dans l’actuelle guéguerre est de savoir, qui décide de quoi et comment finalement ? Comment comprendre que ces quelques hommes restés fidèles qu’on voyait en rangs serrés autour de Yayi et des Fcbe depuis l’avènement de Talon puissent déjà en arriver là aujourd’hui, où les uns traitent les autres « d’opportunistes et comploteurs » contre les intérêts du parti ? Les propos de va-t-en guerre tenus par le camp Yarou, Hounkpè, Yaya et consorts contre celui de Tigri, Azatassou et autres, laissent déduire encore à un éclatement inévitable de ce qui reste des Fcbe.
On se rappelle encore comme si c’était hier, de la présidentielle 2016, où le choix de la candidature du franco-Béninois Lionel Zinsou avait suscité moult polémiques au sein des Fcbe, les uns contestant, la nature de cette candidature, les autres, la procédure qui y a conduit. Certains ténors de cette famille politique n’avaient pas hésité à claquer la porte aussitôt pour regagner d’autres candidatures dont celle de Talon. D’autres ont gardé leur mal en patience, caché leur colère jusqu’ au verdict des urnes défavorable à Lionel Zinsou, avant de détaler du camp des « yayistes ». La saignée était forte et n’a pas manqué de déstabiliser profondément cette famille politique, au point où Yayi, après son départ du pouvoir, a pris les commandes en main, en s’investissant personnellement pour la relève des Fcbe, désormais en mode parti politique. S’il en a payé le prix en perdant presque tous les grands ténors de l’époque, ceux qui sont restés, considérés plutôt comme des alliés personnels, des amis d’enfance, des frères d’églises et autres, s’entredéchirent eux-aussi déjà autour de la procédure instituée sous l’ère Talon pour assurer l’existence légale du parti Fcbe. S’ils sont tous d’avis que le parti doit nécessairement se conformer aux nouvelles lois électorales en vigueur, les contestataires du récépissé obtenu, dénoncent les demandeurs dont Théophile Yarou, deuxième secrétaire exécutif national, qui pourtant assure l’intérim du premier secrétaire exécutif national, Valentin Djènontin, en exil en France. Théophile Yarou jure pourtant avoir avisé ce dernier comme Komi Koutché, l’autre exilé, avoir reçu l’aval de Yayi, le président d’honneur du parti pour opérer et s’étonne du tintamarre actuel du camp Azatassou et consorts. Toute une confusion que d’aucuns attribuent à la méthode Yayi. Une méthode tout le temps décriée, consistant à instruire différemment ses partenaires et alliés politiques pour l’accomplissement des missions qui révèlent impossibles ou destructives pour la survie du groupe au bout du rouleau.
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