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À Cotonou, un colloque en hommage au père Francis Aupiais

Publié le jeudi 26 septembre 2019  |  La Croix Africa
Père
© aCotonou.com par DR
Père Francis Aupiais
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Les 21 et 22 septembre s’est tenu au Collège catholique Père Aupiais à Cotonou un colloque international en hommage au père Francis Aupiais, un missionnaire français qui a marqué l’Histoire du Bénin.
Les 21 et 22 septembre, le collège catholique Père Aupiais de Cotonou clôturait les festivités marquant son 70e anniversaire. L’occasion pour les nombreuses personnalités béninoises de rendre hommage, lors d’un colloque, au prêtre missionnaire Francis Aupiais dont ce collège d’excellence porte le nom.
Venus nombreux, les participants, pour la plupart anciens élèves de ce collège, ont suivi avec attention les diverses communications données par des spécialistes.
Dès le début de son discours d’ouverture, le père Crépin Acapovi, directeur du collège, a présenté ce colloque comme un « devoir de mémoire ». « Le collège catholique Père Aupiais doit son nom à un vaillant pasteur qui avait un projet éducatif précis, a-t-il expliqué avant d’ajouter plus loin: « ce missionnaire français a fait de la formation de l’élite locale l’une des armes principales de sa lutte pour la reconnaissance de la valeur humaine et de la dignité du peuple africain. »
Parcours
Originaire de Saint-Père en Retz, en France, le père Aupiais est né le 11 août 1877. Un an seulement après son ordination en 1902 comme prêtre de la Société des missions africaines de Lyon, il est envoyé au Dahomey (actuel Bénin). Il sert dans le sud du pays à Abomey puis, à Porto-Novo où il passe une vingtaine d’années de sa vie de missionnaire. Entre-temps, il sert, de 1915 à 1918, pendant la première guerre mondiale, à Dakar comme infirmier. De retour en France en 1926, il devient en 1928, le supérieur des pères Sma de la province de Lyon.

Le père Aupiais est ensuite élu, le 18 novembre 1945, député du Dahomey. Retourné en France quelques semaines plus tard un peu affaibli, il décède le 14 décembre 1945 d’une crise d’urémie.
Dans sa thèse de doctorat portant sur l’implantation de l’Église catholique au Bénin, le professeur Jérôme Alladayè, historien des religions, relatant le contexte, écrit : « Au terme de l’ordonnance des 21 août et 21 septembre 1945, le Dahomey et le Togo érigés en une seule circonscription électorale devaient élire deux députés. (…) Le père Aupiais fut sollicité par un groupe de notables et de journalistes pour être le représentant du Dahomey. Autorisé pas ses supérieurs, il accepta ». Même s’il est mort sans avoir pu accomplir cette mission, le choix porté sur sa personne était un signe fort de reconnaissance.
L’engagement pour la formation de l’élite
« La mission de Francis Aupiais, analyse le père Guillaume Chogolou, un des intervenants de la conférence inaugurale du colloque, le fait passer de l’éducation par l’enseignement à la mise en œuvre d’une pédagogie réaliste, c’est-à-dire adaptée au contexte œcuménique de l’époque ». À l’école de la mission comme en paroisse à Porto-Novo, en plein contexte colonial, le prêtre s’emploie avec zèle et détermination à démontrer que l’homme noir a un génie qui mérite d’être porté sur la scène universelle. Parmi ses anciens élèves, on peut citer Sourou Migan Apithy dont il a suscité la candidature comme député en 1945 et qui deviendra plus tard en 1964, le 2e président de la République du Dahomey mais aussi Émile Derlin Zinsou qui deviendra également président de la République du Dahomey en 1968.

Juste Hlannon, à Cotonou
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