Les Chinois sont plus ou moins habitués à l’anacarde, au karité et au sésame produits sur le sol béninois. Très bientôt, ils se familiariseront avec le soja et l’ananas. Ainsi se résument les dernières percées économiques nationales. En difficulté avec son géant voisin de l’Est, le Bénin cherche des débouchées pour les produits de son agriculture. Cultivés dans des proportions raisonnables, l’ananas et le soja pourraient connaître une hausse dans la production si les habitants de l’empire du milieu s’y intéressent de près. Les officiels chinois ont donné leur accord formel pour l’exportation de ces denrées. Des deux côtés, des agents des douanes ont séjourné dans les deux pays, qui pour étudier les conditions phytosanitaires pour l’exportation, qui pour signer le protocole d’accord. A ce stade, les négociations officielles ont évolué et la balle est plus ou moins dans le camp des producteurs, mais aussi et surtout dans celui du gouvernement.
Tous les pays du monde rêvent de faire des échanges commerciaux avec la grande Chine dont la multitude de produits circulent sur tous les continents. Le Bénin, en dépit de son statut de pays pauvre, a réussi le coup de capter l’attention de la nation la plus peuplée au monde. Un vivier important de consommateurs est donc à conquérir. Et le Bénin est en mesure de valoriser son agriculture pour satisfaire autant que faire se peut les besoins qui seront exprimés par son nouveau partenaire commercial. Avant que les agriculteurs ne rentrent en scène, c’est d’abord deux pays qui ont procédé à un échange de volonté. Pour que le Bénin tire le maximum de cette nouvelle relation commerciale, le gouvernement devra créer certaines conditions pour insuffler un nouveau dynamisme à ces deux filières agricoles.
Quels sont les acteurs qui cultivent l’ananas et le soja ? Où les retrouve-t-on sur la carte agricole du pays ? D’autres sols non encore utilisés pour ces produits sont-ils propices à leur culture ? A l’heure actuelle, les services compétents du ministère de l’agriculture devraient répondre sans ambages à ces interrogations. Sur la base de l’existant, le gouvernement est en mesure de redonner vie à ces deux sous-secteurs en renforçant à la fois les bases des producteurs tout en suscitant de nouvelles vocations. Accompagner les acteurs qui sont sur le terrain, créer les conditions incitatives, solliciter le concours des organismes financiers, sont quelques unes des mesures qui peuvent être prises pour dynamiser la production et la rendre abondante au fil des années.
Une chose est de nouer des partenariats commerciaux avec l’un des grands de ce monde. Une autre chose est de pouvoir assurer en livrant des produits de qualité en quantités appréciables. Du coup, les techniques modernes agricoles devront être implémentées sur les différents sites de production en vue de booster la récolte. Idem pour les aires de stockage qui ne sont pas à banaliser dans cette grande aventure. L’autre détail souvent négligé, c’est l’emballage. Là aussi, un soin particulier devra être apporté aux produits. Ceci suppose le recours à des professionnels qui ont fait leurs preuves. Le Bénin est en mesure de tirer d’importants revenus de ce partenariat. Encore faudrait-il que les pouvoirs publics prennent la mesure de la situation et les dispositions les plus idoines, en temps et en heure, et surtout sur la durée afin que la qualité soit le maître-mot de toute la chaîne qui part de la production à l’exportation.