A l’occasion de la 6ème édition de la finale internationale francophone de ‘’Ma thèse en 180 secondes’’, qui aura lieu ce jour à Dakar au Sénégal, le Bénin sera bel et bien de la partie. L’ambassadrice à cette compétition internationale a nom Adékèmi Jeanne Agnila. Lauréate audit concours au plan national organisé par l’Agence universitaire francophone (Auf) le 18 juillet dernier, elle va défendre les couleurs nationales parmi 18 pays de l’espace francophone. Doctorante en droit public à l’Université d’Abomey-Calavi, notamment à l’Ecole doctorale des sciences juridiques, politiques et administratives, elle souhaite, à travers l’interview ci-dessous, remporter le premier prix. Il faut souligner que ‘’Ma thèse en 180 secondes’’ est un concours international de vulgarisation scientifique ouvert aux doctorants francophones du monde entier. Les doctorants doivent présenter leur sujet de recherche, en français et en termes simples, à un auditoire profane et diversifié. Chaque étudiant(e) doit faire, en trois minutes, un exposé clair, concis et convaincant sur son projet de recherche.
Parlez-nous de votre cursus académique et formation professionnelle
Pure produit de la Faculté de droit et de science politique, j’ai après ma maîtrise en sciences politiques et relations internationales, fait une virée à Yaoundé où j’ai obtenu mon master. Ma passion pour le droit des médias est partie de là. (Rire) C’est sans nul doute ce qui justifie mon actuel thème de recherche sur la démocratie et les médias de service public. Je suis actuellement en troisième année de thèse de doctorat.
Qu’est ce ça fait d’être nominée lauréate du concours MT180s ?
Être lauréate est une partie de plaisir. C’est sans vous mentir, une satisfaction personnelle de faire comprendre mes recherches et de convaincre de la pertinence de celles-ci. Pour vous répondre, je dirai tout simplement que ça fait du bien.
Vous avez été classée première selon des critères bien définis. Au nombre de ces critères, il y a l’humour, la justesse et la précision. Est-ce déjà inné en vous ou est-ce l’exercice ?
Que vais-je bien vous répondre. Vous savez, chacun a des atouts innés. Je pense que j’ai tout simplement pris conscience de ma capacité à m’exprimer convenablement, à amuser les gens tout en étant très sérieuse. Et, c’est ce qui a payé. Je ne vous le cacherai pas. J’ai beaucoup travaillé, beaucoup répété. En un mot, c’est de l’inné travaillé.
Votre sujet est relatif à la presse et la démocratie, pourquoi un tel sujet ?
Un tel sujet pour me rendre utile. Je sais qu’on ne peut pas changer le monde entier mais on peut changer une partie du monde. Ce sujet est parti du constat que les médias de service public, malgré les efforts en vue de la démocratie en Afrique ont toujours du mal à faire preuve d’équilibre de l’information qui est d’abord une obligation déontologique. Le citoyen lambda a certainement comme moi, fait cette remarque et j’ai trouvé très utile de l’aborder sur le terrain scientifique. C’est donc pour apporter quelque chose à la démocratie, à la presse, car comme le dit Ignacio Ramonet, c’est de la qualité de l’information que dépend la qualité de la démocratie. Quand la première se dégrade, la seconde ne tarde guère elle-même à s’abîmer.
Résumer un document de centaines de pages en quelques mots, ça doit être pénible…
Pénible ? non, rien n’est pénible. Tout est affaire de stratégie. Il faut savoir s’y prendre tout simplement ; connaître les centres d’intérêt de son travail et les mettre en relief.
Avez-vous reçu des soutiens dans la préparation de ce concours ?
En prélude à la finale nationale, le Campus Numérique Francophone a organisé une formation à l’endroit des présélectionnés. Je puis vous dire que celle-ci a été très bénéfique et inspirante. C’est ce qui m’a permis de travailler à nouveau le texte et la gestuelle.
Vous allez très bientôt représenter le Bénin au plan international. Avec quel état d’esprit comptez-vous aborder ce grand challenge ?
Avec le même état d’esprit qu’à la finale nationale. Aller vivre une aventure intellectuelle de haute portée, parler à nouveau de ma thèse. J’y vais pour me faire plaisir, m’amuser scientifiquement.
Parlez-nous de vos loisirs ?
Je n’en connais pas depuis que je suis en thèse. Mais, j’aime écouter la musique, ça me relaxe pour reprendre mon ordinateur et travailler. Mais depuis trois ans, mon loisir, c’est ma thèse, une merveilleuse aventure.
Quelles sont les ambitions de Jeanne ?
Je dirai que ramener le 1er prix de la finale internationale sera ma plus belle consécration. Je demande donc le soutien de tous les Béninois. Finir et soutenir ma thèse, c’est le projet à court terme.
Propos recueillis par Patrice SOKEGBE