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Editorial : Hors-la-loi sans limite !

Publié le jeudi 26 septembre 2019  |  Fraternité
Patrouille
© 24 heures au Bénin par DR
Patrouille de la police nationale
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Ils ont osé défier Dieu et profaner sa maison. A Agon dans la commune de Toffo, les cambrioleurs n’ont pas trouvé mieux que d’emporter le tabernacle de l’église catholique St Pierre et Paul et démontrer qu’ils n’ont aucun respect pour le sacré. Ce fait qui est loin d’être anodin est le signe que l’insécurité est en train de crever le plafond de l’intolérable. Certes, ce n’est pas la première fois qu’un tel crime commis contre Dieu et toute une communauté religieuse survient. Mais, ce genre de visite des hors-la-loi est tellement rare qu’il y a à se demander quelle mouche a bien pu piquer ces pauvres mortels. J’imagine que si les mottes de terre représentant une divinité vodoun avaient une quelconque valeur financière, ils n’hésiteraient pas à prendre le risque de les dérober. Pauvre d’eux et si, il y avait un jugement au dernier jour, malheur à eux quand ils seront devant leur créateur.
En attendant, avec ces hors-la-loi sans limite, sans pudeur et qui n’ont que faire du cultuel, il y a de quoi s’interroger, une fois de plus, sur la sécurité des personnes et des biens. D’ailleurs, si Dieu n’est pas à l’abri de leur forfaiture et profanation, que ne feront-ils pas pour déposséder leurs semblables de tout ce qui leur est cher. Pour preuve, dans un contexte où certains de leurs compères sont tombés sous les balles de la Police Républicaine, ils ont eu le culot d’opérer là où peu de personnes pouvaient les imaginer. Plus forts que ceux qui ont braqué derrière la présidence et même dans l’enceinte d’un commissariat, nos cambrioleurs de tabernacle à Toffo ne méritent franchement aucune miséricorde. Quant à nous autres, très vulnérables à leurs yeux, nous ne dépendons désormais que d’une meilleure stratégie de défense et de contre-attaque non seulement de la Police mais surtout avec l’appui de l’ensemble de la communauté nationale encore désirable devant Dieu.
Pour y arriver, il n’y a pas mille solutions que de revenir aux valeurs cardinales d’une ‘‘Sécurité de proximité’’. Jadis, des brigades civiles, aujourd’hui supprimées, avaient l’œil pour voir de plus près et même dans le noir, les mouvements suspects. Renfort de taille pour la police et les renseignements, elles étaient reliées aux collectivités locales et facilitaient aussi la surveillance mutuelle entre les jeunes des quartiers et villages. Facilement donc, quand la discipline et le sérieux y sont, le repérage des malfrats se faisait par nos brigadiers civils et la quiétude des populations était plus assurée. A présent, sans cet atout dissuasif, la Police est laissée à elle-même.
Alors, de mon point de vue, face à une pègre sans limite, il ne serait exagéré de faire marche-en-arrière et d’associer plus amplement les collectivités locales à la sécurité de leur localité. Ce qui est certain, on l’aurait fait à Toffo que, sans doute, Dieu aurait été épargné d’une visite incongrue. Mais voilà, il ne suffit pas de chanter que la sécurité est une affaire de tous, il faut sérieusement le traduire dans les actes. Et cela exige que le pouvoir central appuie les collectivités locales dans ce sens. Sinon, une mission du genre, des moyens adéquats surtout que pour la sécurité des personnes et des biens et même de Dieu, on ne doit, en principe, plus regarder à la dépense.
Somme toute, l’heure est grave. Les malfrats n’ont plus peur de rien. Le dernier recours à notre portée, c’est une solidarité agissante pour les contrer. Alors, après le constat des limites d’une stratégie, autant changer de fusil d’épaule. Enfin, au nom du tabernacle volé, avec plus de dynamisme et l’inspiration divine, osons la vraie sécurité de proximité. Pour la quiétude de chacun et de tous, il est temps que ça change.


Angelo DOSSOUMOU
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