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En vérité : Clair-obscur du Pag

Publié le jeudi 26 septembre 2019  |  Fraternité
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© Présidence par DR
Visite de SEM Patrice Talon et de M. Tony Elumelu au siège de Sèmè-City
Lundi 17 juin 2019. Bénin. Le patron du groupe United Bank for Africa (UBA) et SEM Patrice Talon étaient au siège de Sèmè-City.
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On en sait un peu plus sur le niveau de financement du Programme d’actions du gouvernement (Pag). Rendu public en décembre 2016, ce vaste programme ambitieux avait tout l’air d’un mirage. Il faut dire que sur papier, Patrice Talon a fait fort, tant les projets annoncés forcent l’admiration. Tous les secteurs de la vie socio-économique ont été passés en revue dans ce document dont la marque de fabrique est l’ambition. Patrice Talon n’a pas voulu faire du surplace. Conscient du grand retard accumulé par le Bénin dans sa marche vers le progrès et la modernité, il a pris la décision de mettre le pied sur l’accélérateur. En lieu et place de petits pas, il s’est mis dans la tête que son pays, en l’espace de cinq ans, pouvait faire des bonds prodigieux. Pour ce faire, il fallait changer de paradigme, se retrousser les manches et se mettre inlassablement au travail.
Au-delà des ressources humaines de bonne qualité dont l’expertise a un coût, la condition sine qua non pour que ce programme se concrétise reste la mobilisation conséquente de ressources financières. En son temps, le gouvernement et son chef ont rassuré l’opinion de leurs capacités à réunir les fonds nécessaires dans des délais raisonnables. Puisque, « c’est à l’œuvre que l’on reconnaît l’artisan », les populations attendaient de voir l’Exécutif parcourir monts et vallées afin de réunir le précieux pactole. Faut-il le souligner, à l’interne, grâce aux réformes, d’importants efforts ont été notés en termes de mobilisation de fonds. Il ne restait plus qu’au gouvernement de mettre en branle sa machine de persuasion et démontrer sa crédibilité en captant les capitaux étrangers. Cette semaine, après trois ans et demi de gouvernance, les voix les plus autorisées se sont risquées à l’exercice de reddition de comptes. Et le résultat, selon le point de vue, est à la fois flatteur et mitigé.
4 943,6 milliards Fcfa mobilisés pour le compte du Pag sur un chiffre total de 9039 milliards Fcfa, soit un pourcentage de 54,7%. Il a fallu 42 mois sur 60 pour que le gouvernement atteigne ce montant. C’est tout heureux que le ministre d’Etat, en charge du plan et du développement, a fait l’annonce officielle, au détour d’une séance de travail. Il faut espérer une hausse d’ici là d’autant plus que les études de faisabilité des projets de partenariat public-privé étant achevées, la possibilité d’accroissement de ces ressources grâce au secteur privé est à envisager. Ces chiffres avancés sont flatteurs pour le gouvernement dans la mesure où la barre a été mise à un niveau très élevé. Oscar Wilde disait d’ailleurs avec un brin de sagesse qu’ « il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ». Patrice Talon n’a donc pas eu tort de viser aussi haut et la somme mobilisée n’est pas négligeable.
D’un autre côté, ce taux de mobilisation de 54,7% peut être considéré comme une contreperformance pour le gouvernement. Après avoir rassuré les Béninois de ce que toutes les dispositions ont été prises pour que le Pag soit réalisé dans son ensemble au plus tard en 2021, ce pourcentage quoique au dessus de la moyenne est un désaveu. Avant que le Pag ne soit rendu public, il est supposé que son contenu ait été pesé et soupesé et que sa réalisation ne saurait souffrir de contingences majeures. Mais avec les résultats présentés, les ambitions seront revues à la baisse. Et là encore, nous ne sommes qu’à l’étape de la mobilisation des fonds. Les 18 mois restants pour la fin du quinquennat suffiront-ils pour que les travaux prévus dans la limite des ressources mobilisées soient lancés, exécutés et achevés ? Au premier trimestre 2021, on fera le bilan.


Moïse DOSSOUMOU
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