Après avoir enregistré plus de 7 milliards FCfa de perte au terme de la campagne cotonnière 2012-2013, les sociétés d’égrenage invitent le chef de l’Etat à tenir grand compte de leurs propositions pour le compte de la nouvelle campagne. Elles protestent contre l’option d’égrenage à façon et appellent l’Etat béninois à réévaluer le prix de cette production qu’il leur a dicté.
En effet, le gouvernement a imposé la tonne de coton égrenée à façon à 50.083 FCfa. Or, l’expérience a montré que ce forfait est lourd de conséquences sur la vie des sociétés d’égrenage. Il faut souligner que l’égrenage à façon n’avantage ni les sociétés, ni l’Etat. Cette option n’est pas bénéfique pour l’Etat parce qu’il ne perçoit pas les impôts. Quant aux sociétés, elles rejettent l’égrenage à façon parce que le prix imposé par l’Etat ne couvre pas toutes leurs charges. Avec les 50.083 FCfa la tonne, cela revient à couvrir quatre mois de charges. EIles se demandent alors, comment régler les autres charges restantes ?
Face à la question, les sociétés n’ont pas de solution et si cela continue, elles risquent de déposer bilan. Car, la décision de l’Etat d’imposer ce prix forfaitaire se révèle suicidaire pour elles. Les égreneurs demandent alors un coût se situant entre 80.000 et 118.000 FCfa la tonne de coton égrenée à façon. Faute de ceci, les sociétés d’égrenage verront rouge et on se demande si dans ces conditions le chef de l’Etat peut s’en sortir, vu les nombreuses prévisions qu’il a souvent annoncées. Sans doute non.
En lieu et place de bons résultats, on assistera à la baisse significative de la capacité de réinvestissement des sociétés, induite par la diminution des cash-flows. De même, l’image du Bénin auprès des actionnaires et des investisseurs étrangers s’en trouvera plus que jamais écornée et entre autres cela fera planer une sérieuse menace sur la continuité de l’exploitation des entreprises, dont la mise au chômage du personnel. C’est craignant tout ceci que les égreneurs ont fait des propositions. Bouclant la campagne cotonnière 2012-2013 avec plus de 7 milliards de perte, elles ne veulent plus connaître la même situation.
Faute d’un dialogue, elles ont adressé une lettre au chef de l’Etat pour exprimer leurs inquiétudes et leurs préoccupations. C’est aussi l’occasion pour elles de sortir de leur mutisme pour faire de propositions productives afin de participer activement à la nouvelle campagne cotonnière. Lire leur lettre de propositions en fac-similé.