Après les accusations du Dg/ Sonapra Idrissou Bako contre les responsables du développement rural du Borgou-Alibori, la réplique ne s’est pas fait attendre. Les mis en cause ont réagi à travers une conférence de presse, le 8 novembre 2013 à Parakou. Lisez leur déclaration
Sujets
I-déclarations mensongères du Dg Sonapra
2-La reprise par l’état de la gestion de la Sodéco
Messieurs et mesdames les Journalistes,
Chers collègues Agents d’encadrement,
Mesdames et Messieurs,
Qu’il vous souvienne, le 18 Février 2012, suite aux dysfonctionnements graves enregistrés dans la gestion de la filière coton par l’Aic, le Collectif des Responsables du Développement Rural des départements du Borgou et de l’Alibori a alerté l’opinion publique nationale et internationale sur les dangers qui guettent la production cotonnière dans notre pays. Cette dénonciation a conduit à la prise par le Gouvernement des mesures urgentes ayant conduit à une relance effective de la filière coton au cours de la campagne 2012/2013 avec pour corollaire une hausse du taux de croissance de notre pays.
C’est toujours dans le cadre de la veille permanente contre tout risque de perturbation des résultats des campagnes cotonnières dans notre pays qu’une fois encore nous nous présentons devant vous pour dénoncer toutes les irrégularités et les mensonges savamment orchestrés par la Sonapra et son Chef.
I-Déclarations mensongères du Dg Sonapra
Depuis quelques mois, il nous a été donné de constater que le Dg Sonapra s’est lancé dans une vaste campagne d’intoxication visant à ternir l’image des Carder en général et celle des Rdr en particulier. Fidèle à ses velléités machiavéliques, il ne tarit pas de stratagèmes allant jusqu’à se transformer en « Kpakpato » auprès du Chef de l’Etat afin d’attirer la considération et la sympathie du Chef. Par ailleurs, l’envie de satisfaire ses ambitions démesurées de devenir Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche le conduit à mettre constamment en difficulté ses Ministres de tutelle. Ainsi chante t-il à qui veut l’entendre qu’il siège en Conseil des Ministres et que bientôt il sera promu Ministre.
Le comble et qui nous amène ce matin devant vous est qu’il a adressé un rapport au Chef de l’Etat dans lequel il allègue que tous les Rdr du Bénin ont fait des malversations sur la gestion des intrants. Pour lui, les recettes issues de la vente de ces intrants seraient utilisées pour des activités non prévues dans le mécanisme de mise en place des intrants (paiement des avances aux transporteurs et crédits aux producteurs multiplicateurs de semences de maïs).
En réalité de quoi s’agit-il ?
- La mise en place des intrants coton depuis plusieurs décennies obéit à des principes notamment ceux de la mise à disposition en quantité, en qualité et à temps de ces intrants au niveau des magasins des Coopératives Villageoises des Producteurs de Coton. Ainsi dans la structure des prix de cession de ces intrants sont inclus les frais de transports bord magasins Cvpc. Ce mécanisme, au temps des anciens Dg Sonapra et même au temps de l’Aic, a été toujours respecté.
Ces anciens DG vivent encore et l’humilité devrait amener l’actuel Dg Sonapra à se rapprocher de ses prédécesseurs afin de s’enquérir dudit mécanisme car il montre actuellement sa méconnaissance du fonctionnement de la filière coton au Bénin. Il ne saurait d’ailleurs en être autrement puisque c’est à sa nomination qu’il a pris contact avec la filière.
- La campagne spéciale 2012/2013 a été marquée par la définition des rôles et responsabilités de chaque acteur dans le processus de mise en place des intrants ainsi qu’il suit : la Sonapra assure l’acheminement des intrants au niveau des communes et les CeRp A (actuels Carder) à travers les CeCpa (actuels Scda) en assurent le rapprochement des communes aux magasins des Cvpc.
En conséquence, les ressources nécessaires au transport des intrants au niveau des communes doivent être mises à la disposition de la Sonapra et celles indispensables au rapprochement vers les magasins des Cvpc à la disposition des Rdr. Ces ressources doivent être mises en place à temps, ce que la Sonapra n’a jamais pu faire du fait de son incompétence et de sa lourdeur. En effet, une structure d’appui au monde rural devrait se départir des maux qui minent l’administration publique en général (lourdeur administrative) et être pro active car le facteur temps est capital en agriculture.
Pour preuve, la campagne dernière, la note de service de la Sonapra qui fixe les tarifs de transport pour le rapprochement est signée le 12 Septembre 2012 soit quatre mois après les dites opérations. La question qu’on se pose est de savoir si le Dg Sonapra, devenu transporteur après sa nomination au poste de Dg (dispose d’un parc de camions pour le transport au nom de l’entreprise Malam) peut-il accepter d’effectuer des opérations de transport aux tiers sans en connaître d’avance les tarifs ? l’autre question importante à se poser est de savoir si les factures des camions du DG sont elles restées non payées jusque la comme chez les autres transporteurs ?
- Le rapprochement vers les magasins des Cvpc s’effectue avec le concours des transporteurs locaux qui vivent au jour le jour du travail de leur camion. Ces derniers ne disposent donc pas d’une surface financière importante leur permettant de préfinancer les opérations de transport pour être remboursés plus tard (des mois voire des années après). Or, le retard dans la mise en place des intrants au niveau des Cvpc hypothèque l’atteinte des objectifs de campagne et les conséquences, loin d’être imputables dans ce cas à la Sonapra sont de la responsabilité des Scda donc des Carder.
- Les avances ou les paiements effectués aux transporteurs locaux dans le cadre du rapprochement des intrants sur les fonds issus de la vente des engrais vivriers n’ont pour seul but que de permettre aux producteurs de disposer à temps des intrants. Ceci apparait comme une obligation car la Sonapra n’a jamais daigné mettre à notre disposition les fonds nécessaires pour cette délicate opération en dépits des instructions de la hiérarchie d’alors excepté les communes de Banikoara et Karimama dont les Rdr sont les frères du Dg Sonapra.
En effet, ces deux Rdr ont reçu respectivement 20.000.000 FCfa et 10.000.000 FCfa. Les allégations du Dg Sonapra selon lesquelles le paiement des avances aux transporteurs locaux seraient une malversation car non prévu dans le mécanisme nous étonne. Le paiement par ses soins des 20.000.000 FCfa pour Banikoara et 10.000.000 FCfa pour Karimama est conforme à quel mécanisme ?
En somme les allégations du Dg Sonapra témoignent à n’en point douter soit de sa méconnaissance du mécanisme de mise en place des intrants qui a toujours existé dans la filière coton ou de sa volonté de nuire. Mais dans ce dernier cas, il lui fallait être plus ingénieux.
- Quant aux ventes à crédits des intrants aux semenciers, elles sont plus vieilles que l’arrivée de Mr. Idrissou Bako à la tête de la Sonapra. En effet, suivant le mécanisme la Sonapra met à la disposition de ces derniers les intrants (semences de base, engrais, sacs, Sofagrain) à crédit ; achète les semences certifiées au près de ces semenciers et les paie après défalcation à la source des montants équivalents à leurs dettes.
- Les acharnements du Dg Sonapra contre les Rdr en général et ceux du Borgou-Alibori en particulier tiennent aux points suivants
- Notre refus à participer à un vaste réseau d’escroquerie des braves producteurs par la Sonapra. En effet, le Dg Sonapra a unilatéralement décidé de vendre les semences de maïs et de riz qui ont été toujours distribuées gratuitement par le Gouvernement dans le cadre de sa politique de promotion des filières agricoles. Pire, il demande le reversement des recettes issues de ces ventes dans des comptes privées au lieu des comptes du trésor public.
- Notre refus du recrutement des erse depuis la campagne dernière.
Actuellement ces erse recrutées dans des conditions non transparentes sont désœuvrés tout en percevant des salaires colossaux alors que ces fonds pourraient servir à régulariser la situation des agents recrutés par l’Ons, qui sont d’ailleurs plus utiles pour la filière.
- Notre désapprobation de la gestion administrative de la société par le Dg. En effet, cette société a été transformée en une société familiale dans laquelle les frères, cousins du DG sont recrutés, d’autres avec des statuts de permanent avant même certains anciens agents de la société.
- Notre désapprobation des pratiques peu orthodoxes de la Sonapra. En effet, elle délivre des chèques sans provisions aux transporteurs, discréditant ainsi la société.
- Notre dénonciation du flou qui a entouré la gestion des recettes issues de la vente des intrants vivriers de la campagne 2012/2013. En effet, le Dg Sonapra, contre toute logique technique, a décidé de la cession à 11.000 F le sac de 50 Kg d’engrais contre 10.000 F pour celui du coton (Cf note de service N° 137113/Sonapra/Dg/Dpfa du 06 mai 2013) alors que ce sont les mêmes types d’engrais, seule l’usage diffère. Ainsi les versements sont-ils effectués sur la base de 11.000 F le sac de 50 Kg alors que le gouvernement n’a jamais fait cette différenciation de prix entre ces deux types d’intrants.
- Notre dénonciation des pratiques conduisant aux retards dans la mise en place des intrants. En effet, étant propriétaire de plusieurs camions engagés pour le transport et en même temps Directeur Général, des priorités voire des réservations ont été accordées à ses camions pour des destinations très éloignées notamment dans le transport des semences et intrants coton et de la campagne 2013/2014.
- Notre dénonciation des mauvaises pratiques au niveau des Directions Régionales d’Exploitation de la Sonapra. En effet, les crédits aux semenciers des années passées ont été défalqués dans certaines communes par les Dre et non reversés par ces dernières dans les comptes appropriés ‘cas de la Dre Zone Nord pour les communes de Djougou, Gogounou, etc.).
En définitive cette campagne d’intoxication a bel et bien sa raison d’être ailleurs que des supposées malversations par les RDR. Aussi est-il aisé de constater que les problèmes de collaboration entre les Carder et la Sonapra n’ont commencé qu’avec l’actuel Dg Sonapra.
En conclusion, seule la cohésion et la synergie d’actions des différents acteurs impliqués dans la filière coton permettront l’atteinte des objectifs fixés. Mais la volonté manifeste de la Sonapra à vouloir gérer seule la filière coton (comme le faisait l’Aic) nous amène à faire la proposition d’en faire l’expérience.
Mais nous vous assurons que les résultats seront plus catastrophiques. En effet, la Sonapra ne dispose plus de personnel qualifié. Sinon comment comprendre qu’une société chargée de la promotion agricole, ne compte pas plus de 03 ingénieurs agronomes. Les curricula du personnel de la société ne sont donc pas adaptés aux missions à elle confiées. Pire, les recrutements anarchiques effectués par l’actuel Dg ne sont pas de nature à corriger ces insuffisances.
Le Dg Sonapra est un habitué des allégations mensongères à l’encontre des Rdr. Qu’il vous souvienne la campagne dernière de sa déclaration devant le Chef de l’Etat sur une prétendue malversation du Rdr de Banikoara d’alors portant sur un montant de 15.000.000 FCfa, ce qui s’est révélé faux suites aux investigations de la commission d’enquête.
Par ailleurs, grand est notre étonnement de constater que le Dg/Sonapra ne fait jamais allusion aux montants dus par la Sonapra aux Rdr. En effet, au titre des campagnes cotonnières (2012/2013et 2013/2014), la Sonapra reste devoir aux Rdr :
- les 60% restant des frais de manipulation des intrants coton,
- le montant de 190.400.000 FCfa correspondant au reste des frais de fonctions critiques pour le Borgou-Alibori.
- les frais d’acquisition des serrures de sécurité des magasins de stockage,
- les frais de paiement des salaires des gardiens qui assurent la sécurité des magasins depuis deux campagnes, les frais de manipulation des intrants vivriers pour trois campagnes (2011/2012 ; 2012/2013 et 2013/2014).
Ces différentes dettes sont estimées à plus de six cent millions de francs (600.000.000 FCfa).
Aussi, le Dg/Sonapra ne se soucie-t-il pas des conditions de stockage et de sécurité des quantités importantes d’intrants mises à la disposition des communes. En effet, des frais sont engagés par les Scda pour assurer l’achat des serrures de sécurités des magasins, le recrutement des gardiens pour assurer la sécurité des intrants et parfois la réparation des magasins.
Eu égard à tout ce qui précède, il est aisé de noter clairement que les allégations du Dg/Sonapra sont mensongères et témoignent sa malhonnêteté intellectuelle. Nous les lui concédons si c’est par ignorance. Mais le caractère répétitif de cette vaste manœuvre d’intoxication contre les Rdr que nous sommes nous amène à déduire que les vrais mobiles sont ailleurs.
La soif de devenir à tout prix Ministre devrait quand même amener le Dg Sonapra à avoir la tête sur les épaules et agir en responsable. Aussi l’humilité est-elle une valeur cardinale dont il doit s’inspirer.
Vu les agissements très répréhensibles du Dg Sonapra, nous Rdr du Borgou-Alibori, Syndicats et Agents d’encadrement :
- Décernons un Carton Rouge au Dg Sonapra et à la Sonapra.
- Exigeons un véritable audit de la Sonapra au regard des recrutements
anarchiques sur fond de népotisme effectués par le Dg Sonapra ; des conditions de recrutement de cabinet d’huissier dans le cadre de la mise en place des engrais Toguna ; des conditions d’achat des intrants en Chine, etc.
- Invitons le Chef de l’Etat à la prudence vis-à-vis des cadres comme le Dg Sonapra,
- Sollicitons une audience auprès du Chef de l’Etat pour clarifier la situation car le dénouement de la présente campagne cotonnière en dépend.
- Exigeons l’arrêt du gaspillage des fonds publics par la Sonapra à travers l’annulation du recrutement des Cisc,
- Exigeons le paiement par la Sonapra de toutes les dettes dues aux Carder et Scda. La Sonapra et son Dg seront tenus responsables des déconvenues qu’engendrera leur obstination à ne pas dénouer ces crédits. Les Carder et les Scda se réserveront le droit de bloquer l’établissement des tableaux carré et la commercialisation du coton graine.
2-Reprise par l’état de la gestion de la Sodeco
C’est avec grande satisfaction que nous avions appris la reprise par l’Etat de la gestion de la Sodeco. Nous Rdr du Borgou-Alibori soutenons cette décision du Chef de l’Etat et sommes disponibles à l’accompagner par un accroissement de la production cotonnière d’année en année. Nous remercions par la même occasion Madame le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche pour son courage et l’encourageons. Nous la rassurons de notre disponibilité à l’accompagner pour relever les défis.
Vive la filière coton prospère vive les carder ?
Je vous remercie