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Frais de réinscription dans les écoles privées: Les parents embarrassés

Publié le lundi 30 septembre 2019  |  La Nation
L`école
© aCotonou.com par dr
L`école béninois la rentrée scolaire
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Les parents d’élèves n’approuvent pas les frais de réinscription instaurés dans certaines écoles et universités privées de la place. En ce début de l’année scolaire, ils sont, comme toujours, confrontés au payement de ces frais dont ils ne savent à quoi ils répondent réellement. De leur côté, les responsables d’établissements se défendent et donnent les raisons de l’instauration de ces frais.

La rentrée scolaire 2019-2020 a démarré, depuis lundi 16 septembre 2019, sur toute l’étendue du territoire national. Parents et enfants doivent se conformer à certaines exigences académiques standards telles que l’achat des uniformes, des fournitures et bien évidemment le payement des frais de scolarité. Mais un fait récurrent commence par irriter les parents d‘élèves. En plus de ces exigences académiques standards, ils doivent préalablement débourser des frais dits de réinscription parfois exorbitants, avant que leurs enfants ne soient admis à poursuivre les cours et autorisés à verser les frais de scolarité.
Ces frais qui vont de 10 000 à 50 000f et parfois au-delà agacent les parents qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ce phénomène est constaté dans pratiquement toutes les écoles primaires, secondaires et universitaires privées du pays. « La situation est devenue révoltante en ces temps de morosité. Il faut à présent que cela cesse, nous avons l’impression qu’on nous escroque », a confié Jean T., parent d’élève dans un établissement de la commune d’’Abomey-Calavi dans sa crise de colère. Il précise avoir été médusé lorsque les responsables de l’établissement lui ont notifié le versement de 27 500f comme frais de réinscription avant qu’il ne soit autorisé à payer les frais de scolarité de son enfant. Il explique qu’il était prêt à verser la totalité des frais de scolarité mais les frais de réinscription étaient le préalable qui lui a été imposé. Dame Julienne K. a connu la même situation dans une prestigieuse école à Cotonou. « J’étais tombée des nues lorsqu’on m’a fait savoir qu’il fallait verser les frais d’inscription s’élevant à 35 000f pour garantir la place à mon enfant, les frais de scolarité étant à part », fait-elle savoir, l’air désespéré. « Et si le parent avait deux, trois à quatre enfants dans cet établissement ? », se demande-t-elle avant d’appeler les responsables d’établissements privés à revoir leur copie ou que le gouvernement prenne des mesures drastiques pour régler le problème.

Coup de gueule

Il s’agit, selon le président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Bénin (Fenapeb), d’un abus de la part des responsables d’établissements privés. « Nous ne savons pas concrètement à quoi servent ces frais si ce n’est pas dans les poches des responsables d’établissements qui sont dans une action commerciale», relève Epiphane Azon, sans langue de bois. Pour lui, il faut utiliser les mots justes et appropriés pour dire certaines vérités qui ne sont pas toujours bonnes à entendre. « Cela permet de mettre le doigt sur le phénomène pour démontrer son caractère abusif », poursuit-il. Il dénonce l’exagération de certaines écoles qui créent d'autres frais en divers sur les prospectus. Il s’agit des frais de tee-shirts, tenues de sport, fascicules, travaux dirigés… qui font gonfler le coût de la scolarité.
Approché, le président du patronat des écoles privées du Bénin estime qu’on ne peut parler ‘’d’exagération’’ si l’on ne prend pas en compte le contenu des frais fixés. Darius
Awohouedji explique que pour certains collèges et écoles privés par exemple, sont intégrés dans les frais d’inscription et de réinscription, les éléments tels que les sorties pédagogiques, les journées culturelles, les examens blancs, les renforcements des élèves, les tenues scolaires, l’assurance scolaire, la cotisation de l’association des parents d’élèves, les fêtes de Noël et de fin d’année, etc. Le président du patronat des écoles privées du Bénin parle d'une mauvaise compréhension du sujet par certains parents. Il clarifie que ce sont les anciens élèves qui sont astreints à payer lesdits frais pour certaines raisons qu'il n'a pas manqué d'évoquer. A l'en croire, autant ces frais sont dans l'intérêt des parents, autant ils sont dans l'intérêt des établissements. Il explique que, pour les parents, ces frais de réinscription garantissent les places pour la rentrée scolaire suivante jusqu’à une date fixée par le chef d’établissement avant de pourvoir au remplacement. De même, ils leur permettent de comprendre tous les éléments qui constituent les frais de scolarité de l’enfant et réclamer au besoin en cas de doute. « Pour les établissements, les frais d'inscription leur permettent de planifier les effectifs prévisionnels la rentrée suivante et les groupes pédagogiques à ouvrir. Ils leur permettent également de définir le nombre de places disponibles et d’organiser les tests de recrutement de nouveaux élèves en conséquence», ajoute-t-il. Le sujet a fait en réalité objet d’échanges entre les autorités du ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle et les représentants des promoteurs des établissements scolaires privés laïcs et confessionnels au cours d’un atelier qui a eu lieu au lycée technique Coulibaly en mars 2018 pour convenir de la nécessité de maintenir ces frais pour les anciens élèves.

Que faire ?

Beaucoup ont tendance à croire qu'il s'agit de frais inutiles, et les propos du président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Bénin le démontrent à suffisance. Darius Awohouedji balaie du revers de la main cette appréhension du sujet et rectifie. « Les destinations des frais d’inscription et de réinscription varient d’une école privée à une autre. Généralement, ils servent à préparer la rentrée sur les plans pédagogique, matériel et autres». Il poursuit que les collèges et écoles privés ne réclament ni balai, ni houe à leurs apprenants, sauf les publics et les confessionnels privés communautaires qui ont pour vocation exclusive d’aider les populations indigentes. Dans ces cas, les frais de scolarité, d’inscription et de réinscription qui sont, à ses yeux dérisoires, sont compensés en grande partie par les investissements humains et les apports matériels des parents.
Epiphane Azon, président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Bénin propose, dans une certaine mesure, des assises avec tous les acteurs pour une harmonisation des frais. Il invite les ministres des divers ordres de l’enseignement à taper du poing sur la table pour que les parents ne vivent plus ce calvaire à la rentrée prochaine. «Le patronat des établissements privés d’enseignement doit aussi prendre ses responsabilités si tant est qu’il n’est pas complice du calvaire que ces écoles font subir aux parents », exhorte
Epiphane Azon.
« A mon avis, il sera difficile d’harmoniser, tout simplement parce que les réalités ne sont pas les mêmes partout. La taille et la qualité des besoins scolaires en milieux ruraux sont différentes de celles relevées en milieux urbains. Le constat n’est pas spécifique au Bénin », estime Darius Awohouedji, président du patronat des écoles privées du Bénin. Il souhaite que les parents engagent un dialogue avec les responsables des établissements où ils ont inscrit leurs enfants aux fins de comprendre les éléments constitutifs des différents frais payés.


Babylas ATINKPAHOUN (Stag)
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